Le redoux et le manque de neige coûtent cher au Mont-Castor cet hiver
Le Mont-Castor est la toute première station de ski alpin à avoir ouvert ses portes dans l’Est-du-Québec en 1947.
Photo : Radio-Canada / Adrianne Gauvin-Sasseville
À Matane, les conditions météorologiques défavorables coûtent cher au centre de ski du Mont-Castor, qui accuse déjà une perte de 30 % de ses revenus cette saison.
La station a fermé ses portes à quelques reprises depuis le début de la saison.
« Un de nos employés, qui va bientôt fêter ses 50 ans de service, n’a jamais vu ça », affirme Luc Gagnon, coordonnateur des opérations au Mont-Castor.
L’accumulation dans le stationnement est redirigée vers les pistes pour combler le déficit d'enneigement sur la montagne, du jamais vu.
Luc Gagnon affirme qu'il faut beaucoup de travail avec les machines et les surfaceuses pour rendre les pistes praticables cette année.
Photo : Radio-Canada / Adrianne Gauvin-Sasseville
Quand on fait ouvrir l'entrée [...], on gratte le premier jet, la belle neige fraîche qui est sur le dessus, pour l'emmener sur le terrain
, explique celui qui tente de récupérer toute la neige disponible à proximité de la montagne pour que les dameuses puissent ensuite y accéder.
Le moindre petit centimètre [de neige] est le bienvenu cette année.
Luc Gagnon s’estime chanceux d'avoir des opérateurs expérimentés qui font un travail patient et minutieux pour que les skieurs puissent dévaler les pentes.
La neige, c'est vraiment une science. Les opérateurs de machines sont toujours en train de changer l'ajustement de la machine, selon s’ils montent ou descendent, si la neige est mouilleuse, les températures, l’humidité dans la neige
, explique-t-il.
Canons à neige
La directrice générale du Mont-Castor, Annie Joncas, affirme que le centre étudie la possibilité d’équiper la station de ski de canons à neige pour s'adapter aux effets des changements climatiques.
Avant d'acheter ses premiers canons, le Mont-Castor doit résoudre son défi d'alimentation en eau. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau
Dans les quatre dernières années, c’est la troisième fois qu’on ouvre à la mi-janvier
, témoigne-t-elle.
Des rencontres avec des spécialistes sont prévues la semaine prochaine. Selon elle, le Mont-Castor doit résoudre plusieurs défis avant d’acheter ses premiers canons à neige.
Le problème, c'est qu’on n'a pas d'eau ici. On n'est pas raccordé aux égouts de la ville, on est sur le bord d’une rivière à saumon. Il faut vraiment voir avec l'environnement ce qu'on peut faire pour avoir un bassin d'eau pour l'enneigement mécanique.
Annie Joncas affirme être consciente que les conditions de cette année auront une incidence sur l'adhésion aux cartes de membre l’an prochain.
Photo : Radio-Canada / Adrianne Gauvin-Sasseville
En attendant, le centre enregistre une perte de 30 % des revenus pour la saison actuelle, soutient Annie Joncas, notamment à cause de la fermeture pendant le temps des Fêtes, véritable vache à lait des centres de skis
, affirme-t-elle.
Annie Joncas ajoute que les billets journaliers de fin de semaine sont aussi moins populaires cette saison et que la vente des cartes de membre diminue chaque année depuis la pandémie.
Je pense qu'avec tout ce qui passe au Québec pour les stations de ski, le manque de neige, j'ai l'impression que peut-être que le gouvernement va faire des efforts pour nous aider pour garder ce beau sport d'hiver possible
, souhaite-t-elle.
Le Mont-Castor espère pouvoir accueillir des skieurs au moins jusqu’à la mi-mars. Notre équipe a fait des miracles. S'il ne pleut pas, on va être correct. On ne veut juste pas de pluie
, s’exclame Mme Joncas.