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ArchivesLouise Arbour, championne des droits de la personne

Louise Arbour dans sa résidence en 2022.

Louise Arbour a depuis plus de 50 ans combattu pour faire appliquer divers concepts du droit international humanitaire.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada

Le 20 février 2004, Louise Arbour devient haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Cette nomination n’est qu’un des très nombreux champs d’action où la juriste s’appliquera à faire respecter les droits de la personne et la justice internationale durant sa carrière.

Plus de cinq décennies au service du droit

Le 9 décembre 2022, le chef d’antenne du Téléjournal 18 h, Patrice Roy, rencontre Louise Arbour, considérée comme l'une de plus grandes juristes du Canada.

Patrice Roy interviewe la juriste Louise Arbour sur sa carrière pour appliquer le droit international humanitaire.

L’entrevue débute par cette interrogation.

Louise Arbour, bonjour. […] Vous avez eu des sujets graves devant vous souvent dans votre vie — ex-Yougoslavie, le Tribunal spécial, la Cour suprême, haute-commissaire aux droits de l’homme, le rapport sur les inconduites et les agressions sexuelles dans l’armée canadienne — quel est le fil conducteur?

Une citation de Patrice Roy

Spontanément, Louise Arbour en identifie deux : défendre l’état de droit et lutter contre les abus de pouvoir.

L’entrevue se poursuit, couvrant de multiples sujets qui résument bien le parcours et la pensée de la femme de loi.

Louise Arbour est admise au Barreau du Québec en 1971 et entreprend son travail d’avocate et de juriste.

Au début de sa carrière, elle sera très active dans l’enseignement du droit en Ontario et à la Cour suprême de cette province.

En 1995 et 1996, le public canadien la remarque.

Elle préside alors la Commission d’enquête sur l’émeute survenue à la prison des femmes de Kingston en Ontario.

Les recommandations de son rapport final mèneront à une réforme du traitement des femmes incarcérées dans les prisons fédérales et à la fermeture de l’établissement de Kingston.

Punir les criminels de guerre

Louise Arbour, la procureure du Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie, fait la chasse aux criminels de guerre.

Une citation de Stéphan Bureau, 1999

Le chef d’antenne de l’émission Le Téléjournal/Le Point, nous présente, le 15 mars 1999, une entrevue avec Louise Arbour dont la démarche et la détermination sont maintenant connues à travers la planète.

Stéphan Bureau interviewe Louise Arbour sur son rôle comme procureur au Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie.

En 1996, elle était devenue procureure des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l’ex-Yougoslavie (TPIR, TPIY).

Disposant de ce mandat, Louise Arbour veut amener devant la justice internationale les responsables des atrocités perpétrées durant les guerres civiles des années 1990 contre les populations rwandaise et yougoslave.

Son action conduira à une révolution dans le droit international.

En 1998, pour la toute première fois dans l’histoire, le TPIR reconnaît coupable de crimes de guerre, de génocide et de crimes contre l’humanité un accusé pour les viols et les violences sexuelles qu’il a commis durant la guerre civile rwandaise.

C’est donc devant une femme extrêmement déterminée que Stéphan Bureau se retrouve alors qu’il l’interviewe dans la première salle d’audience du TPIY.

Louise Arbour confirme à Stéphan Bureau que cette salle peut être considérée comme un laboratoire de l’application du droit international.

Après une interruption de presque un demi-siècle, rappelle-t-elle, les Nations unies s’efforcent de remettre en vigueur les concepts du droit humanitaire, notamment les crimes de guerre, de génocide et de crimes contre l’humanité.

Louise Arbour décrit ensuite les difficultés qu’elle rencontre dans son travail.

Il y a d’abord le pénible exercice d'identification des victimes sur le terrain dans des charniers.

L’autre obstacle est politique.

En mars 1999, Louise Arbour entend amener devant la justice internationale les responsables des exactions commises contre la population du Kosovo qui fait alors partie de l’ex-République yougoslave de Serbie.

Or, le gouvernement serbe, dirigé par le président Slobodan Milosevic, refuse catégoriquement de collaborer avec la procureure.

Ce que Stephan Bureau ignore quand il réalise son entrevue, c’est que quelques semaines plus tard, Louise Arbour s’engagerait dans une bataille à finir avec le dirigeant serbe.

Le 27 mai 1999, la planète, stupéfaite, apprend que le TPIY inculpe formellement le président Slobodan Milosevic de multiples exactions perpétrées pendant le temps qu’a duré la guerre civile dans les six républiques qui formaient l’ex-Yougoslavie.

Un chef d’État en exercice est formellement accusé de crimes contre l’humanité. C’est une première dans l’histoire mondiale.

En juin 2001 Slobodan Milosevic est livré au TPIY par les autorités serbes et subira un procès hautement médiatisé qui le verra condamné.

Poursuivre le combat au Canada et à l’étranger

Un jour avant la publication de l’inculpation de Slobodan Milosevic, la procureure Louise Arbour avait vécu un autre événement déterminant.

Le 26 mai 1999, le premier ministre Jean Chrétien l’a nommée juge à la Cour suprême du Canada.

La première journée de la session d’automne du plus haut tribunal du Canada, le 4 octobre 1999, la juge Louise Arbour accorde une nouvelle entrevue au chef d’antenne de l’émission Le Téléjournal/Le Point, Stéphan Bureau.

Stéphan Bureau interviewe Louise Arbour qui débute son mandat en tant que juge de la Cour suprême du Canada.

Elle revient alors sur son rôle au TPIY et sur l’importance que pourrait prendre la notion d’impunité en ce qui concerne les actions des chefs d’État et de gouvernement dans le droit international.

Louise Arbour démissionnera du plus haut tribunal du Canada le 30 juin 2004.

C’est que le 20 février 2004, elle a été nommée haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Elle quittera ce poste en juin 2008.

Le 5 mai 2009, Louise Arbour accordera une entrevue à l’animatrice de 24 heures en 60 minutes, Anne Marie Dussault.

Anne-Marie Dussault interviewe Louise Arbour sur son mandat comme présidente de l'International Crisis Group.

L’animatrice interroge Louise Arbour sur ce mandat durant lequel elle a dénoncé les violations des droits de la personne de plusieurs États puissants de la planète, à commencer par les actions des États-Unis dans la prison de Guantanamo.

En ce printemps 2009, Louise Arbour s’apprête à présider l’International Crisis Group qui œuvre à la prévention et à la résolution des conflits à travers le monde.

Louise Arbour sera par ailleurs de 2017 à 2018 représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la migration internationale.

Elle pratique toujours le droit à Montréal et poursuit son combat pour le respect et l’application du droit.

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