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Les tulipes cultivées en hiver foisonnent chez les floriculteurs

La floricultrice Catherine Brassard a un bouquet de tulipes dans les mains.

La floricultrice Catherine Brassard est propriétaire de la ferme florale Les effleurés depuis cinq ans.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Les « tulipes nordiques » trouvent leurs racines en sol québécois en plein hiver. Ces cultures, qui offrent des options locales et écologiques à la clientèle pendant toute l’année, sont en pleine croissance.

En poussant les portes de la ferme florale Les effleurés, située à Saint-Janvier-de-Joly dans Lotbinière, une bouffée printanière saute aux narines. En plein mois de février, les tulipes sont nombreuses et les couleurs sont vives.

Depuis deux ans, la productrice de fleurs coupées s'adonne à la culture de tulipes hivernales , un surnom donné à cette fleur printanière appréciée pour sa résistance au froid. Cette année, elle s’attend à en récolter 12 000 dans ses installations intérieures et 5 000 à l’extérieur.

La floricultrice Catherine Brassard prépare un bouquet de tulipes.

La floricultrice Catherine Brassard prépare un bouquet de tulipes pour la Saint-Valentin.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Je les ai plantées, je les ai cueillies, j’en ai pris soin. Après, je les donne et quand je vois le sourire sur le visage des gens, tout devient concret!

Une citation de Catherine Brassard, floricultrice propriétaire de la ferme située à Saint-Janvier-de-Joly, dans Lotbinière.

La ferme florale se consacre à la culture hydroponique –où les bulbes de tulipes poussent dans l’eau– et à la culture en caissettes de terre.

Des plans de tulipes sont placées sous des lumières LED.

Après avoir été en période de dormance, les tulipes poursuivent leur croissance sous des lumières DEL.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Si la culture de tulipes en hiver est récente dans les fermes du Québec, elle a pourtant fait ses preuves aux États-Unis, en Ontario et dans le sud de la province.

Une offre à l’année

En plus d’être cultivées localement et sans pesticides, les tulipes hivernales s’ajoutent à l’offre annuelle des producteurs d’ici.

Ça nous permet d'agrandir notre saison au niveau de la fleur coupée sinon on est vraiment concentré dans la période estivale , fait valoir la floricultrice. Ça permet de réaliser des ventes pour les fêtes de Noël, de la Saint-Valentin, de Pâques et la fête des Mères .

Un bouquet de tulipes.

La ferme florale Fleuraissance, à Saint-Antoine-de-Tilly, met aussi à disposition de ses clients des bouquets de tulipes dans un local réfrigéré.

Photo : Radio-Canada / Magalie Masson

Le processus de floraison est long et technique : dès la fin de l’automne, les plants sont plongés en dormance pendant plusieurs mois à une température qui avoisine le point de congélation. Lorsque la pousse est bien visible, les plants sont ensuite placés sous des lampes de type DEL à température ambiante jusqu’à la floraison.

Des bacs de fleurs sont empilés dans une chambre froide.

Des milliers de tulipes sont placées dans un état de dormance pendant plusieurs mois avant la poursuite de leur floraison.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Pour le moment, la production hivernale de la ferme florale Les effleurés se limite aux tulipes, mais des tests sont effectués sur d’autres variétés de fleurs à bulbes, comme les narcisses, par exemple.

Un choix local et écologique

À une vingtaine de kilomètres de là, la propriétaire de la ferme florale Fleuraissance, Élie Papineau, consacre près de la moitié de sa production annuelle aux tulipes hivernales.

Dans sa demeure ancestrale de Saint-Antoine-de-Tilly, des dizaines de bacs de pousses de tulipes reposent dans une chambre froide, d’autres sont en culture hydroponique tandis que les pousses en processus de floraison sont disposées au sous-sol, sous des lumières artificielles.

La floricultrice Élie Papineau cueille les tulipes à-même les bacs dans lesquels ils ont poussé pendant l'hiver.

La floricultrice Élie Papineau cueille les tulipes directement dans les bacs où ils ont poussé pendant l'hiver.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Quand elles sont prêtes, je viens les cueillir en pantoufles! , ironise la floricultrice.

Ses tulipes, qu’elle qualifie de magiques n’ont pas besoin de fertilisant et nécessite peu de lumière. Ses fleurs cultivées localement et sans ajouts chimiques plaisent à sa clientèle.

L’industrie des fleurs est très polluante. Quand on sait ce qu’elles contiennent et tout le trajet qu’elles parcourent en avion avant d'atterrir ici, c’est assez incroyable, mentionne Élie Papineau.

La floricultrice Élie Papineau avec un bouquet de fleurs à la main.

Élie Papineau cultive la tulipe en hiver depuis 2 ans à sa ferme florale située à Saint-Antoine-de-Tilly, dans Lotbinière.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Une opinion que partage Catherine Brassard des la ferme Les effleurés.

Quand on reçoit un bouquet de fleurs, on a tendance à y plonger son visage pour les sentir. Ce n’est pas quelque chose que je ferais, personnellement.

Les fermes florales gagnent du terrain

Les fermes florales sèment leurs graines partout au Québec. Leur nombre est passé d’une vingtaine en 2019 à une cinquantaine début 2024, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ).

Il y a certainement un engouement et mon rôle est de supporter ce secteur-là , précise Caroline Martineau, conseillère régionale en agroenvironnement et horticulture ornementale au MAPAQ.

Une association des producteurs de fleurs coupées du Québec devrait voir le jour au cours des prochains mois pour soutenir l’industrie en pleine croissance. Cette alliance, fortement attendue par les floriculteurs, a pour objectif de mieux informer la clientèle, encadrer davantage la profession et répondre à des besoins grandissants de formation.

« Ça va nous aider à créer une [carte] pour nous identifier et montrer à la clientèle où elle peut acheter des fleurs coupées saines et écologiques », souligne Catherine Brassard.

De son côté, Caroline Martineau encourage les clients à demander à leur fleuriste des fleurs du Québec.

À force de le demander, peut-être que les fleuristes vont y voir une niche à développer, espère-t-elle.

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