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Une stratégie alimentaire qui porte fruit

La SNAAQ, ce n’est ni la SAAQ, ni la SAQ, c’est la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois. Cette initiative a été lancée par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) en 2020.

Une affiche qui indique «Ici, on cuisine local!» dans une cafétéria.

Le MAPAQ a lancé en 2020 sa stratégie pour l’achat de denrées locales par les institutions publiques de la province telles que les écoles, centres de la petite enfance, cégeps, universités, CHSLD et hôpitaux.

Photo : Radio-Canada / L'épicerie

Alors que 46 % des institutions publiques de la province avaient des cibles d'achat d'aliments québécois en 2021, la SNAAQ veut maintenant impliquer 85 % d’entre elles dès cette année. Elle espère en rejoindre 92 % en 2024-2025 et atteindre 100 % en 2025-2026.

C’est en plein cœur de la pandémie que le MAPAQ a lancé sa stratégie pour l’achat de denrées locales par les institutions publiques de la province, telles que les écoles, centres de la petite enfance, cégeps, universités, CHSLD et hôpitaux.

Plus de 1500 institutions sont ciblées par cette initiative et, à l’heure actuelle, 89 % d’entre elles sont engagées dans une démarche pour augmenter leurs achats de produits québécois.

En 2017, par exemple, 45 % des achats alimentaires du CHU-Sainte-Justine étaient québécois. Aujourd’hui, cette proportion atteint 65 %.

Ce gain de 20 % pourrait encore augmenter grâce au soutien de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), qui a été mandaté par le MAPAQ pour identifier, contacter et accompagner les institutions ciblées dans leurs démarches.

On leur fournit un plan d'action élaboré qui va vraiment leur permettre d'atteindre leur cible, quels changements ils doivent faire, quels aliments ils peuvent remplacer, dans quelles proportions, explique Brigitte Marcotte, chargée de projet du Centre d’expertise de l’ITHQ.

On avait de plus en plus de gens qui nous posaient des questions, à savoir d'où provenait la nourriture qu'on leur servait. On a changé certains produits comme notre margarine. On ne savait pas qu'il y avait une alternative québécoise disponible.

Une citation de Mélanie Gélinas, cheffe de production, services alimentaires de l'UQAM

À l’Université du Québec à Montréal (UQAM), de trois à quatre menus par semaine sont complètement Aliments Québec.

Environ 75 % de nos soupes et potages sont faits exclusivement d’ingrédients locaux. On a également une grande offre de produits en collation prêts à manger qui sont faits ici au Québec. On parle de galettes. On a aussi une grande variété de boissons faites ici.

Une citation de Mélanie Gélinas, cheffe de production, services alimentaires de l'UQAM

Brigitte Marcotte, du Centre d’expertise de l’ITHQ, affirme que l’UQAM est première de classe parmi les universités participantes.

Lorsqu’on les a contactés [les services alimentaires], ils avaient déjà un taux d’achat de produits locaux de 63 %, alors que la moyenne des universités québécoises se situe à 44,5 %. Leur cible est d’atteindre cette année 72 % de leurs achats. C’est très ambitieux, dit-elle.

Le reportage de Caroline Gagnon et Johane Despins.

Examiner chaque achat

Pour y arriver, les conseillers du Centre d’expertise de l’ITHQ ont analysé tous leurs achats et identifié des produits à gros volume. Ils ont ensuite suggéré, par exemple, de changer l’huile de canola par une huile végétale québécoise pour un gain de 1 %. En changeant une protéine pour une autre, on va chercher 0,5 %.

Chaque petit achat est examiné et d'autres options sont proposées. Les poitrines de poulet, par exemple, on les achetait précuites et là, avec l’ITHQ, on a réalisé qu’elles ne venaient pas d’ici, raconte Josée Lavoie, du CHU Sainte-Justine. On en achète beaucoup. Alors, on est allés chercher un produit qui répondrait à des critères spécifiques.

Un plat de cafétéria.

Augmenter la quantité de produits québécois dans les cafétérias de nos institutions, tel est l'objectif de la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois.

Photo : Radio-Canada / L'épicerie

Pour acheter certains produits québécois, le prix est un enjeu qui revient constamment. C’est le cas du poisson, entre autres.

[Au] Québec, ce n'est pas un secret, on produit beaucoup de poisson, mais il coûte cher. On en importe tout autant. Alors, oui, il y a des enjeux sur l'approvisionnement. Ce n’est donc pas très réaliste pour notre réalité à nous parce qu'on veut offrir des plats qui sont de qualité, mais qui sont abordables parce que nos principaux clients, ce sont des étudiants. Donc, il faut une offre économique, explique Mélanie Gélinas, cheffe de production aux services alimentaires de l'UQAM.

Même chose pour la viande, le bœuf en particulier. Ça peut coûter un petit peu plus cher au niveau des protéines comme le bœuf. Mais en général, si on balance le tout dans notre assiette, on est capables de conserver un budget alimentaire semblable. On va faire des substitutions. On propose donc des légumineuses. On est un gros producteur de légumineuses au Québec. C’est très économique et c’est facile à intégrer dans les plats, soutient Brigitte Marcotte.

Au CHU Sainte-Justine, on a fait des compromis pour remplacer certains produits par des aliments québécois. Ici, nos patients n'ont que du sirop d'érable. Ça coûte pas mal plus cher, sept ou huit fois plus qu'un beau petit sirop de table, mais c'est un choix qu'on a fait. On a fait des économies ailleurs qui nous ont permis d'offrir ce produit-là, donne en exemple Josée Lavoie, du CHU Sainte-Justine.

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