DPJ : les chefs autochtones de la région saluent la décision de la Cour suprême
La Cour suprême juge constitutionnelle la loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuit et des Métis.
Photo : Radio-Canada / Virginie Gagnon-Leduc
Des Autochtones de la région saluent la décision unanime de la Cour suprême qui juge constitutionnelle la loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuit et des Métis.
La Cour suprême a aussi rejeté l'appel du Québec qui contestait la loi entrée en vigueur en 2020, laquelle donne aux communautés autochtones le droit de légiférer en matière de services à l’enfance.
Le chef du Conseil des Anicinapek de Kitcisakik, Régis Penosway, se dit satisfait du résultat. C'est une décision qui est très satisfaisante. C'est de bon augure pour nous, ce jugement-là
, dit-il.
Il rappelle que le jugement conclut des années de travail visant à obtenir l'autonomie de gestion du dossier. Je ne suis pas surpris du résultat. Depuis plusieurs années, nous, les Premières Nations, on se bat pour avoir l'autonomie de gestion du dossier, [dans le contexte] du concept de la réconciliation
, rappelle le chef.
Régis Pénosway, chef de la communauté de Kitcisakik (Photo archives)
Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies
Lorsqu'on lui demande si la loi va changer quelque chose pour sa communauté, Régis Penosway répond par l'affirmative. C'est sûr que ça va faire une grande différence. On va pouvoir légiférer, avoir nos propres règlements pour la protection de nos jeunes
, insiste-t-il dans une entrevue à Ça vaut le retour.
On va pouvoir gérer nos [dossiers] s'il y a des déplacements ou pas. Ça fait des années qu'on se bat en ce sens, pour qu'on puisse contrôler le [service] de la protection de l'enfance.
Il insiste sur le fait qu'il faut travailler fort pour pouvoir garder les enfants dans la communauté. On veut travailler dans ce sens, qu'on puisse garder nos propres enfants dans nos communautés, que ce soit chez nous ou dans les communautés voisines pour sauvegarder et transmettre notre culture [aux générations futures].
Dans un communiqué vendredi, les Premières Nations de l'Abitibi-Témiscamingue assurent qu'elles vont poursuivre leur travail pour prendre en charge les services à l'enfance et à la famille.
La décision de la Cour suprême est claire : nous avons le droit inhérent d’adopter nos propres lois en matière de protection de la jeunesse. Et c’est ce que nous allons faire
, insiste la cheffe de la Première Nation d’Abitibiwinni, Chantal Kistabish.
Un moment qualifié d'historique par le chef de Lac-Simon, Lucien Wabanonik. Les Anicinapek vont poursuivre la rédaction d’une loi pour la décolonisation, la guérison, pour continuer à exister et cesser à ce qu’une autre nation prenne des décisions sur l’avenir des familles et des enfants de notre nation
, ajoute le chef.
Lucien Wabanonik, membre du conseil de Lac-Simon (Photo archives)
Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard
Selon Québec, son désaccord l'oppose à Ottawa et non pas aux Premières Nations et aux Inuit.
Mais le chef de la Première Nation de Long Point, Henry Rodgers espère que le Québec aura compris et qu’il va enfin tourner le dos à son attitude coloniale
et que les services québécois respectent notre autonomie et qu’ils soient des partenaires à la prise en charge de notre propre service de protection de la jeunesse
.
Au Canada, 53,8 % des enfants en famille d'accueil sont autochtones, alors qu'ils ne représentent que 7,7 % de la population d'enfants au pays, selon le recensement de 2021.