Santé : Doug Ford et Justin Trudeau signent un accord de 3,1 milliards
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et son homologue ontarien, Doug Ford, ont signé un accord de 3,1 milliards de dollars en santé.
Photo : La Presse canadienne / Chris Young
L'Ontario et le fédéral ratifient finalement un accord sur la santé de 3,1 milliards de dollars sur trois ans, un an après le sommet national à l'issue duquel le gouvernement Trudeau avait promis de bonifier ses paiements de transfert aux provinces.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et son homologue ontarien, Doug Ford, en ont fait l'annonce vendredi matin à King City, au nord de Toronto.
L'entente découle du sommet de février 2023 sur la santé. L'Ontario est la cinquième province à signer un accord avec Ottawa. La Colombie-Britannique, l'Alberta, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard l'avaient déjà fait.
L'accord comprend les obligations suivantes pour l'Ontario :
- Créer de nouvelles équipes de soins primaires, regroupant médecins et infirmières praticiennes, notamment.
- Ajouter 700 places dans les programmes pour des étudiants et étudiantes en santé, dont 70 pour le Nord de l'Ontario.
- Ajouter cinq carrefours en santé mentale pour les jeunes des communautés rurales et autochtones.
- Améliorer la collecte de données provinciales en santé.
Nous mettons l'accent sur les choses qui auront l'impact le plus immédiat : l'accès aux soins primaires [...], le personnel de la santé et la santé mentale.
Le premier ministre Trudeau ajoute que des investissements seront faits dans les nouvelles technologies. Fini les télécopieurs dans les hôpitaux
, lance-t-il.
Cet accord est tellement important pour renforcer notre système de santé
, renchérit le premier ministre Ford.
Nous essayons de réduire les temps d'attente dans les urgences.
Il ajoute que nombre de patients se retrouvent à l'urgence, faute de médecin de famille, par exemple pour un mal de gorge, d'où les investissements dans les équipes de soins primaires, dit-il.
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L'accord prévoit aussi la « simplification » des procédures de reconnaissance des compétences des travailleurs de la santé formés ailleurs au Canada ou à l'étranger.
Crise en santé
L'entente fédérale-provinciale survient alors que des centaines de milliers d'Ontariens se plaignent de ne pas avoir de médecin de famille, sans parler de la pénurie de personnel dans le système de santé qui a mené à la fermeture temporaire d'urgences d'hôpitaux, notamment.
La semaine dernière, la ministre ontarienne de la Santé, Sylvia Jones, a annoncé 110 millions supplémentaires pour les soins primaires.
Elle ajoute que la province s'est attaquée à l'arriéré des chirurgies reportées durant la pandémie.
Pas assez, selon les médecins
L'Association médicale ontarienne, qui représente les médecins de la province, se réjouit de l'accord fédéral-provincial, mais affirme qu'il faut « plus de ressources pour faire face aux défis structurels importants au sein de notre système de santé ».
Le Dr Andrew Park, président de l'Association médicale, souligne que la province réclamait que les paiements de transfert fédéraux en santé passent de 22 % à 35 %, ce qui n'est pas le cas avec cette entente.
Nous nous attaquons aux questions les plus urgentes, mais nous avons aussi besoin d'une formule de financement stable et à long terme.
Pour sa part, France Gélinas, porte-parole du NPD en matière de santé, dénonce le fait que la signature de l'entente a pris un an.
De nombreux Ontariens ont passé [la dernière année] à attendre dans des urgences qui débordent.
Elle accuse le gouvernement Ford d'avoir « affamé notre système de santé ». Elle s'inquiète de la privatisation et de la façon dont les conservateurs vont utiliser le nouveau financement fédéral.
Avec les informations de CBC News