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Protéger le patrimoine archéologique de Uashat mak Mani-utenam de l’érosion côtière

La flèche littorale de la baie de Uashat au couché du soleil.

La flèche littorale, ou la pointe de sable, de la baie de Uashat est un des secteurs archéologiques menacés par l'érosion.

Photo : Radio-Canada / Renaud Chicoine-McKenzie

Radio-Canada

Le conseil de bande de Uashat mak Mani-utenam veut protéger les sites archéologiques de son territoire de l’érosion côtière. Il s’agit d’une menace de plus en plus pressante pour une multitude de sites archéologiques côtiers, mais Québec n’a pas encore de politique globale pour la contrer.

Deux endroits près de la baie de Uashat au sein de la communauté innue, dont la pointe de sable, ont été désignés comme des secteurs où un patrimoine archéologique est menacé par l’érosion.

Des travaux exploratoires ont déjà révélé des artéfacts qui prédatent le contact avec les Européens. D’autres travaux sont prévus l’été prochain en vue d’éventuelles démarches pour sécuriser leur patrimoine archéologique.

C’est quand les fouilles archéologiques vont être complétées, c’est là qu’on va peut-être décider de protéger ou d’enrocher, d’essayer de sauver ces sites archéologiques d’importance, précise André Michel, biologiste et directeur du bureau de la protection des droits et du territoire de Uashat mak Mani-utenam.

Pour les sites archéologiques qui ne pourront pas être sauvés, M. Michel indique que le plus grand nombre d’artéfacts possible seront prélevés pour ensuite peut-être les exposer au musée Shaputuan afin d'y expliquer l’occupation innue.

André Michel.

André Michel est biologiste et directeur du bureau de la protection des droits et du territoire de Uashat mak Mani-utenam.

Photo : Radio-Canada / Renaud Chicoine-McKenzie

La Côte-Nord compte environ 1500 sites archéologiques, dont un nombre important est menacé, selon Jean-Christophe Ouellet, archéologue au département d’anthropologie de l’Université de Montréal.

On n’a, d’une certaine façon, aucune idée de ce qu’on perd chaque année à cause de l'érosion, affirme l’archéologue. C’est sûr qu’il y a nécessité d’agir, peut-être d’avoir un plan d’action à plus large échelle, ajoute-t-il.

Un plan à large échelle inexistant

Le gouvernement du Québec souligne que depuis 2019, près de 500 000 $ ont été investis en archéologie sur la Côte-Nord.

Le ministère de la Culture et des Communications confirme toutefois qu’aucune politique spécifique aux sites archéologiques exposés à l’érosion côtière n’a été adoptée.

Il faut avoir un intérêt pour ce patrimoine-là, fait valoir M. Ouellet. On ne peut pas protéger seulement les éléments qui nous intéressent et qu’on connaît, donc est-ce que c’est une question de volonté politique? Peut-être un petit peu, enchaîne-t-il.

Sans plan d’action, ce sont des communautés locales qui prennent l’initiative de protéger et de répertorier leur patrimoine, selon Jean-Christophe Ouellet, comme dans le cas de la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam.

Pour des raisons pratiques, ce n’est pas toujours envisageable de venir mettre des installations qui vont amenuiser l’érosion de l’ensemble des sites de la Côte-Nord. L’autre option pour protéger les sites serait minimalement de les documenter de façon archéologique avant qu’ils ne disparaissent […]. Par contre, c’est un peu une mesure de mitigation, explique l’archéologue.

Pour certaines communautés autochtones, voir ces lieux-là, qui ont un caractère culturel et patrimonial important, même s’ils sont documentés, ça peut quand même causer un certain tort de les voir disparaître.

Une citation de Jean-Christophe Ouellet, archéologue au département d’anthropologie de l’Université de Montréal

Le conseil de bande de Uashat mak Mani-utenam, de son côté, entend interpeller Québec quand il sera prêt à effectuer des travaux.

C’est sûr qu’on va cogner à la porte des gouvernements et que ça va être une démarche politique à ce moment-là, termine André Michel.

L’été prochain, la communauté procédera à des fouilles dans la baie de Uashat, près de Sept-Îles, où elle espère procéder à des travaux d’enrochement et de documentation.

D'après le reportage de Renaud Chicoine-McKenzie

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