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Le maire de Cochrane privé de salaire pendant trois mois

Peter Politis dans la chambre du conseil municipal.

Malgré une présentation d'une heure pour se défendre, le maire de Cochrane, Peter Politis, s'est vu imposer une suspension de salaire de 90 jours.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Radio-Canada

Le conseil municipal de Cochrane a voté mardi pour suspendre le salaire du maire, Peter Politis, pour une période de 90 jours, parce qu’il a harcelé et intimidé deux gestionnaires municipaux depuis l’élection de l’automne 2022, selon le commissaire à l’intégrité de la Ville.

Le commissaire, Harold Elston, a présenté les résultats de son enquête dans deux rapports.

Ces deux rapports découlent de deux plaintes : l'une de Monika Malherbe, la directrice générale de la Ville, et l’autre de Jason Boyer, l’ancien directeur des services communautaires.

Mme Malherbe est en ce moment en congé pour raisons médicales, alors que M. Boyer a démissionné pour occuper un poste ailleurs.

Harold Elston fait une présentation diffusée sur un écran.

Harold Elston a présenté ses deux rapports en début de réunion.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Dans son enquête, M. Elston affirme que le maire Politis a fait de la microgestion concernant les affaires municipales et des événements organisés par la Ville.

Il y a un amalgame évident entre son rôle d’élu et celui de superviseur ou de gestionnaire, écrit le commissaire à l’intégrité.

Il cite en exemple de l’ingérence dans l’organisation du carnaval d’hiver, auprès du marché public et concernant l’ouverture de la plage municipale.

Les conseillères municipales Sylvie Charron-Lemieux et France Bouvier ont témoigné pendant la réunion s’être également senties intimidées par le maire.

Sylvie Charron-Lemieux pose pour une photo.

Sylvie Charron-Lemieux dit avoir été victime de harcèlement de la part du maire depuis qu'elle a été élue à l'automne 2022.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

C'est le fait de pointer du doigt et d'avoir toujours le dernier mot qui pose problème, a déclaré Mme Bouvier. C'est beaucoup pour moi, je ne peux pas imaginer ce que le personnel doit endurer.

Une enquête injuste et erronée, affirme le maire

Peter Politis s’est longuement défendu à la réunion de mardi, dans une présentation qui a duré une heure.

Il a notamment affirmé à ses collègues qu’il n’a pas eu suffisamment de temps pour réviser les rapports du commissaire à l’intégrité avant qu’ils ne soient rendus publics.

M. Politis a aussi affirmé que Harold Elston n’a pas interrogé trois témoins qu’il lui avait recommandé d’ajouter à l’enquête. Je trouve que l’approche et le processus étaient fortement biaisés en faveur des plaignants.

Il y avait peu ou pas de preuves. Je me serais attendu à mieux de la part du commissaire à l’intégrité.

Une citation de Peter Politis, maire de Cochrane

M. Politis a maintenu que le fait d'exercer un contrôle sur les affaires de la Ville n'était pas du harcèlement, et a laissé entendre que certains employés avaient peut-être des problèmes de rendement.

Le maire a embauché l’avocat Guy W. Giorno, qui a fourni une réaction aux rapports présentée au conseil municipal.

Les rapports sont erronés et M. Elston a outrepassé son autorité, a-t-il écrit. M. Elston désapprouve clairement certaines décisions prises par le conseil depuis l'élection de 2022. M. Elston le dit dans ses rapports.

Malgré la désapprobation de M. Elston, chacune de ces décisions a été prise par un arrêté ou une résolution. Un commissaire à l'intégrité n'a pas compétence pour invalider un arrêté ou une résolution, ajoute l'avocat du maire.

Le conseil divisé selon le genre concernant la sanction

Les conseillers Marck Recoskie et Rodney Hoogenhoud ont exprimé leur appui au maire pendant la réunion.

M. Recoskie a notamment soulevé les doutes à savoir si les comportements décrits par le commissaire à l’intégrité sont vraiment du harcèlement.

Pour leur part, les conseillères Sylvie Charron-Lemieux, France Bouvier et Susan Nelson auraient souhaité imposer d’autres sanctions en plus de la suspension de 90 jours de salaire, incluant l’obligation pour Peter Politis de suivre une thérapie ou une formation, mais cette idée n’a pas été soutenue par le reste du conseil.

Des citoyens préoccupés par l’attitude du maire

Plusieurs résidents de Cochrane ont assisté à la réunion du conseil municipal pour écouter les élus débattre au sujet du rapport du commissaire à l’intégrité.

C’est important que les gens en position de pouvoir reconnaissent que c’est une responsabilité sacrée, a confié Melissa Girovec. C’est inacceptable pour quelqu’un dans la position du maire d’agir de cette façon.

Melissa Girovec et sa famille tiennent des affiches.

Melissa Girovec (à gauche) et sa famille ont manifesté devant le bureau municipal avant la réunion du conseil.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Certains, comme Denise Génier, ont dû regarder la diffusion en ligne de la réunion depuis le stationnement du bureau municipal.

Elle a dit que c’était important pour elle d’être là pour s’assurer que les rapports ne soient pas jetés aux oubliettes.

Des gens regardent la projection d'une réunion.

Plusieurs personnes ont regardé la réunion, qui a duré 5 heures, grâce à un projecteur à l'extérieur.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Souvent, avec ce maire, il n'y a pas de redevabilité. Le seul moyen pour les victimes de se faire entendre est que nous soyons ici et que nous nous exprimions à ce sujet, a-t-elle déclaré.

Avec des informations d'Aya Dufour, de CBC, et de Jimmy Chabot

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