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ArchivesAu début 1979, Radio-Canada observe la révolution iranienne

L'ayatollah Khomeini parle à la foule venue l'accueillir lors de son retour en Iran le 1er février 1979.

Au début de l'année 1979, la révolution iranienne s'accélère.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 1er février 1979, le cours de la révolution islamique en Iran s’accélère avec le retour triomphal de son principal chef spirituel, l’ayatollah Khomeini. Dans les semaines qui suivent, Radio-Canada propose des comptes rendus et des reportages qui observent l’avancée et l’évolution de cet important événement à l’échelle mondiale.

1er février : retour triomphal de l’ayatollah Khomeini

En Iran, en ce début d’année 1979, une révolution inspirée par la religion islamique déferle depuis des mois et force l’empereur Mohamed Reza Shah Pahlavi à quitter son pays.

Compte rendu du correspondant Lucien Millet sur le retour de l'ayatollah Khomeini en Iran

Le 1er février 1979, le Téléjournal, qu’anime Bernard Derome, présente un compte rendu du correspondant de Radio-Canada Lucien Millet qui assiste à un événement charnière de cette révolution.

Le chef spirituel de la révolte contre le régime impérial, l’ayatollah Khomeini, descend d’un avion qui vient d’atterrir à l’aéroport de Téhéran.

Lucien Millet observe l’accueil triomphal que réserve le peuple à l’ayatollah Khomeini.

L’arrivée du principal symbole de l’opposition religieuse au régime impérial iranien suffira-t-elle cependant pour assurer la victoire définitive de la révolution islamique?

En effet, en ce 1er février, le contrôle politique du pays reste très fluide, voire incertain.

Plusieurs éléments, les militaires par exemple, demeurent loyaux au régime impérial.

L’ayatollah Khomeini tente de convaincre ces éléments récalcitrants d’abandonner la couronne et de se rallier au changement de régime.

12 février : victoire de la révolution islamique

Compte rendu du correspondant Lucien Millet sur la victoire de la révolution islamique en Iran

En seulement 11 jours, les derniers éléments favorables à l’ancien régime se rallient à la révolution islamique, comme le confirme un autre compte rendu du correspondant Lucien Millet présenté au Téléjournal le 12 février 1979.

Bernard Derome anime le Téléjournal.

La garde impériale s’est rendue.

Le premier ministre nommé précédemment par le shah, Chapour Bakhtiar, a démissionné.

La presque totalité du territoire iranien est désormais contrôlée par le nouveau gouvernement révolutionnaire.

L’ayatollah Khomeini a en effet pu nommer un nouveau cabinet que dirige le premier ministre Mehdi Bazargan.

Maintenant que le succès de la révolution est acquis, l’ayatollah Khomeini demande à ses partisans de faire taire les armes et de cesser les combats afin d’éviter que la situation tourne à l’anarchie.

En même temps, les aéroports iraniens sont fermés pour empêcher ceux et celles qui se sont opposés à la victoire de la révolution de fuir à l’étranger.

Le principal problème de l’ayatollah Khomeini est maintenant d’aplanir les rivalités au sein du nouveau régime et d’assurer l’unité du pays.

31 mars : la République islamique d’Iran plébiscitée

Compte rendu du correspondant sur les résultats du référendum à propos de l'établissement de la République islamique d'Iran

Le 31 mars 1979, l’animateur du Téléjournal, Jean Ducharme, nous rapporte que les électeurs iraniens ont entériné par référendum l’établissement de la République islamique d’Iran.

À première vue, l’approbation par le peuple iranien paraît massive.

Jean Ducharme note toutefois que l’abstention semble avoir été élevée là où vivent certaines minorités ethniques.

Il y aurait eu aussi un certain niveau d’abstentionnisme parmi les classes les plus aisées du pays.

Le correspondant Lucien Millet nous présente par la suite une entrevue avec le premier ministre Mehdi Bazargan.

Celui-ci, dans un excellent français, réfute que la révolution islamique soit de nature dictatoriale.

D’ailleurs, souligne le dirigeant, peu d’opposants au nouveau régime ont été exécutés.

Ceux qui l’ont été étaient considérés, de manière indiscutable, comme étant de grands criminels.

Leur châtiment a toutefois respecté l’état de droit, affirme le premier ministre.

15 avril : une situation encore nébuleuse

Reportage du correspondant Lucien Millet sur l'évolution de la révolution islamique en Iran

Le 15 avril 1979, Lucien Millet présente au Téléjournal un reportage qui décrit l’évolution de la situation en Iran.

Le journaliste souligne que l’ayatollah Khomeini semble vouloir mener d’une main très ferme la révolution islamique.

Ce durcissement s’inscrit peut-être dans une volonté de maîtriser certains segments de la population fanatisés et sujets à provoquer des désordres, avance le journaliste.

Par ailleurs, certains excès initiaux de la révolution paraissent abandonnés.

Les femmes, par exemple, apparaissent avoir gagné la bataille quant à l’obligation de porter le voile islamique qui semble avoir été délaissée par les autorités révolutionnaires.

Lucien Millet conclut cependant que les Iraniens se cherchent dans cette révolution islamique dont la principale impulsion demeure essentiellement le rejet des valeurs de la civilisation occidentale.

Cette impulsion, on l'observera plus tard, teintera souvent le cours de cette révolution dans les années à venir.

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