•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des entreprises privées craignent de faire les frais de l’entente du Front commun

Gens d'affaires qui travaillent au bureau avec une tablette et qui fait de la planification en analysant un rapport financier.

Des entreprises privées craignent de faire les frais de l’entente négociée du Front commun et de Québec en devant essuyer des hausses de taxes.

Photo : getty images/istockphoto / nathaphat

Si les grandes lignes de l'entente entre les syndicats du Front commun et le gouvernement Legault sont connues, les fins détails ne le sont toujours pas. Pour des groupes et des associations qui représentent les entreprises privées, l'attente tient du suspense. Elles sont impatientes de voir quels impacts aura la hausse salariale de 17,4 % sur cinq ans négociée pour les employés du secteur public sur le secteur privé.

Le véritable enjeu, c'est que ces augmentations se traduisent en augmentation des taxes pour les petites et moyennes entreprises par exemple, c'est ça la crainte, explique Francis Bérubé, directeur des affaires provinciales pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Le contexte inflationniste rend déjà difficiles les prévisions à moyen terme pour les entreprises. Tout est une notion de croissance des revenus pour le gouvernement en lien avec sa capacité de payer ces augmentations qui ont été octroyées, ajoute M. Bérubé.

Malgré cette inquiétude à la FCEI, des entrepreneurs qui ont quitté un emploi dans le secteur public ne reviendraient pas en arrière.

L'infirmière Sabrina Dubé, par exemple, propriétaire d'Infirmière à la Maison, emploie d'autres travailleurs de la santé. Elle admet que le salaire est moins élevé au bout de l'année, mais on choisit notre qualité de vie, mais pour l'instant, elle ne s'inquiète pas trop encore que les hausses négociées pour le Front commun créent une pression de la part de ses employés à propos du salaire qu'elle leur offre.

Grèves dans le secteur public au Québec

Consulter le dossier complet

Des manifestants sont massés devant l'Assemblée nationale et brandissent pancartes et banderoles.

Elle estime avoir d'autres atouts à offrir à ses employés. L'infirmière-propriétaire résume ainsi sa pensée : ils choisissent de travailler dans le secteur privé. Ils le savent que, veut veut pas, le salaire est un petit peu moins élevé que dans le secteur public.

Marie-Soleil Tremblay de l'ÉNAP en entrevue à la radio de Radio-Canada.

Marie-Soleil Tremblay, professeure à l'École nationale d'administration publique. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Valérie Marcoux

Professeure à l'École nationale d'administration publique (ENAP), Marie-Soleil Tremblay juge qu'il n'y aura pas un choc majeur à ce moment-ci avec ce qu'on propose. Elle rappelle que l'aide gouvernementale aux entreprises durant la pandémie s'est reflétée dans les salaires du secteur privé.

Des nuances, en attendant les détails

Au Conseil du patronat, on considère que le contexte économique actuel met davantage de pression sur les entrepreneurs que l'entente négociée. Le PDG, Karl Blackburn, nuance cependant son propos en rappelant qu'il est difficile d'évaluer l'ensemble de la proposition que nous ne connaissons pas.

C'est au Québec, parmi les provinces canadiennes, où l'inflation est la plus importante, rappelle Karl Blackburn. D'abord, beaucoup accentuée par la pénurie de main-d'œuvre, qui maintient une pression sur le marché du travail.

Karl Blackburn.

Karl Blackburn est le président et le chef de la direction du Conseil du patronat du Québec depuis juin 2020.

Photo : Radio-Canada / Capture d'écran

Il tient un discours semblable à celui de l'infirmière Sabrina Dubé : le salaire n'est pas la priorité dans le choix des entreprises des travailleurs. C'est ce qui ressort d'études et d'enquêtes menées dans les derniers mois, relate-t-il.

Reste que, d'après Francis Bérubé, la marge de manœuvre est faible pour les PME puisque les enjeux de pénurie de main-d'œuvre ont un effet sur les salaires. Le citron est pressé au maximum. Les PME sont en compétition avec les plus grandes entreprises, et dans certains cas avec les emplois dans le secteur public. Cet équilibre-là doit être pensé et réfléchi dans le cadre de ces négociations-là.

Le projet d'entente entre le Front commun et le gouvernement provincial doit encore recevoir l'aval des instances syndicales et des 420 000 travailleurs membres du mouvement.

Avec les informations de Louis-Simon Lapointe et de Flavie Sauvageau

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Québec

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Québec.