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Ne rien oublier, mais « regarder en avant » : le vœu de la mairesse d’Amqui

Des toutous déposés sur le parvis de l'église.

Trois hommes, Simon-Guillaume Bourget, Gérald Charest et Jean Lafrenière, ont perdu la vie après l'attaque au camion-bélier d'Amqui, le 13 mars 2023. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Il y a de ces années qui marquent au fer rouge. 2023 est l'une de celles-là pour la communauté d’Amqui, touchée par une attaque au camion-bélier survenue au mois de mars. Invitée à revenir sur cette année bouleversante et à donner des nouvelles de sa municipalité, la mairesse Sylvie Blanchette a manifesté son désir d’avancer et de se tourner vers l’avenir.

Dix mois plus tard, je pense que… Comment on se porte… On regarde en avant, c’est ce qui est important. Quand on regarde toujours en arrière, on frappe le mur et on voit pas où on va, répond-elle d’entrée de jeu au micro de l'émission Même fréquence.

Mais l’élue d’Amqui le souligne bien : la question n’est pas d’oublier ce drame qui a secoué sa ville le 13 mars 2023, alors qu’une camionnette a heurté 11 personnes au centre-ville et a fauché la vie de trois d’entre elles.

On veut juste que ces moments-là soient plus sereins pour nous.

Une citation de Sylvie Blanchette, mairesse d’Amqui

Elle avoue qu’elle avait hâte que la période des Fêtes 2023 soit derrière eux. C’est une période de l’année qui est normalement une période de réjouissances, alors je pensais surtout aux familles, à celles qui ont perdu leur conjoint […] et à tous ceux qui ont perdu un père, un ami.

La mairesse d'Amqui, Sylvie Blanchette.

Sylvie Blanchette souhaite que les citoyens se sentent en sécurité à Amqui.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Drame à Amqui

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Gros plan sur des peluches.

Sylvie Blanchette se rappelle très clairement le 13 mars 2023, un lundi ensoleillé annonciateur du printemps, une journée pédagogique pour bien des familles, qui en ont profité pour se promener à l’extérieur.

Quand je suis arrivée sur les lieux… tu peux pas croire ce que tu vois là, raconte la mairesse, qui ajoute avoir eu l’impression de se retrouver dans un film où tu vois tout ça se dérouler.

Il y a rien qu’on peut oublier dans des situations comme ça.

Une citation de Sylvie Blanchette, mairesse d'Amqui

Mais vous savez, ce que j’ai trouvé extraordinaire, c’est que chacun savait quoi faire, souligne Mme Blanchette, qui se remémore à quel point chaque intervenant de chaque corps de métier était occupé à sa tâche et très bien coordonné, malgré la rareté de ce type de situation d’extrême urgence.

Je répondais avec le coeur

Sylvie Blanchette mentionne que, de son côté, il n’y avait pas, dans son livre d’instructions de mairesse, de chapitre sur une tragédie du genre. Comme mairesse, ce que je savais à l’intérieur de moi, c’est que je devais être sur les lieux, résume-t-elle, saluant au passage la précieuse présence du directeur général de la Municipalité, Guillaume Viel. Il a été extraordinaire à mes côtés.

La petite ville a rapidement été inondée par les journalistes venus de partout pour couvrir le drame. L’élue a donc dû répondre à de nombreuses demandes d’entrevue, en plus d’accueillir plusieurs députés et ministres, venus exprimer leur soutien.

J’ai rien appréhendé du tout. J’ai reçu, j’ai accueilli.

Une citation de Sylvie Blanchette, mairesse d'Amqui

J’acceptais toujours de faire des entrevues et en même temps, je me disais "c’est pas moi qui les ai invités, c’est eux qui viennent". […] On n’a pas à dérouler de tapis rouge. […] J’avais cette sérénité intérieure qui me disait "si je me trompe, c’est pas grave".

La mairesse participe à une conférence de presse.

La mairesse d'Amqui, Sylvie Blanchette, lors d'une conférence de presse en mars dernier

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Dans des moments comme ça, la seule chose que je peux vous dire, c’est que je répondais avec le coeur… Est-ce qu’on est sur le pilote automatique, je le sais pas, mais je pense qu’à un moment donné, j’avais quelque chose à l’intérieur de moi qui me disait quoi faire. Je savais que je devais être là pour les citoyens et les citoyennes, ajoute la mairesse.

Pour elle, il était important de montrer aux citoyens que cette attaque était un événement isolé et qu’Amqui continuait d’être une ville sécuritaire, où il faisait bon vivre.

Le CISSS, une présence extraordinaire sur le terrain

La mairesse d’Amqui joint sa voix au député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé pour souligner le manque de ressources en santé mentale comme enseignement à tirer des événements. Toutefois, elle soutient que ces lacunes du système ne se sont pas fait sentir sur les lieux, loin de là.

Elle raconte que dès que le périmètre de sécurité a été levé, deux jours après l’attaque, elle s’est rendue sur le boulevard Saint-Benoît. Dès que ma réunion s’est terminée, vers 20 h 20, j’y suis allée immédiatement pour aller marcher. Je voulais tout de suite me réapproprier le trottoir, marcher sur le trottoir, montrer aux gens que c’était sécuritaire.

Je suis descendue de la voiture, j’ai fait quelques pas et tout de suite, il y a trois personnes qui sont venues à côté de moi pour me demander "est-ce que ça va?” Et c’était trois travailleuses sociales.

Des personnes dans un parc forment un cercle en brandissant des lumières vers le ciel.

Ils ont été plus de 300 à se rassembler dans un parc d'Amqui pour former une chaîne humaine à la mémoire des victimes, en mars dernier. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

La mairesse Blanchette souligne ainsi le bon travail des intervenants du CISSS du Bas-Saint-Laurent, lors de l’événement, mais aussi dans les jours qui ont suivi.

Il faut leur donner ça, absolument, affirme-t-elle. Ensuite, à l'échelle du système, il y a un manque, ça, c’est évident.

L'élue mentionne que le réseau de la santé se montre à l'écoute des besoins de la communauté. On nous demande "de quoi vous avez besoin?” Mais il ne faut pas demander pour demander, [il faut se concentrer] sur les bonnes demandes, conclut-elle.

Pour ce qui est de l’auteur présumé de l’attaque, Steeve Gagnon, son enquête préliminaire aura lieu le 15 janvier au palais de justice d’Amqui. Le tribunal a prévu cinq jours d’audience, où une trentaine de témoins devraient être entendus.

Avec les informations de Perrine Bullant

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