Baisse de l’espérance de vie en Atlantique : la COVID-19, principale responsable
Le nombre de décès liés à la COVID-19 en Atlantique a été multiplié par sept en un an. (Photo d'archives)
Photo : Associated Press / Kyle Gree
L’espérance de vie a baissé dans les quatre provinces de l’Atlantique en 2022. La COVID-19 est l’une des causes avancées par Statistique Canada pour expliquer le phénomène.
Cette tendance est la même partout au pays. L’espérance de vie a baissé de 0,3 an entre 2021 et 2022. Il s’agit de la troisième baisse consécutive, celle-ci est encore un peu plus importante que l’année dernière.
C’est à Terre-Neuve-et-Labrador que la durée de vie est là plus courte au pays, à l’exception des territoires. Les enfants nés dans la province en 2022 ont l’espoir de vivre en moyenne un peu au-delà de leurs 79 ans.
Depuis 2020, la COVID-19 est la raison principale pour laquelle l’espérance de vie a baissé
, explique Patrice Dion, analyste à Statistique Canada.
Dans les quatre provinces de l’Atlantique, le nombre de décès attribués à la maladie a atteint des sommets : il est sept fois plus élevé en 2022 qu’en 2021.
Dans les provinces Atlantique, on n'avait pratiquement pas de décès dus à la COVID en 2020 et 2021. En 2022, on en voit, donc ça fait une augmentation importante. C’est certain que cela a pu contribuer à la baisse de l’espérance de vie dans les provinces atlantique
, détaille l’analyste.
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Avec l’assouplissement des mesures sanitaires, le nombre de décès attribuables à la COVID-19 a plus que quadruplé en un an au Nouveau-Brunswick.
En Nouvelle-Écosse, il a été multiplié par 10. À Terre-Neuve-et-Labrador, le nombre de décès a augmenté de 1900 %.
L’Île-du-Prince-Édouard, qui n’avait connu aucun décès au début de la pandémie, a perdu 70 résidents l’année passée.
Sur le plan national, la maladie s’est hissée à la troisième place des causes de mortalité, derrière les cancers et les maladies cardiaques.
La crise des opioïdes liée à la hausse des décès de causes inconnues?
Toutefois, selon Patrice Dion, la COVID-19 n’est pas le seul facteur qui a fait baisser l’espérance de vie. Statistique Canada regarde également attentivement l’incidence de la crise des opioïdes.
Ce qu’on voit, en 2022, c’est une large augmentation du nombre de décès qui sont codés "autres". Ça, ce sont toujours des décès qui doivent toujours être examinés, par exemple des coroners, pour qu’on attribue une cause plus spécifique
, explique Patrice Dion.
Patrice Dion explique que Statistique Canada est très attentif à la hausse majeure du nombre de décès dont les causes sont encore inconnues.
Photo : Radio-Canada
Au sein de cette catégorie, on trouve les homicides et les accidents, dont les surdoses. En 2022, le nombre de décès parmi les groupes d’âge plus jeunes a augmenté, dont une partie peut être classée dans la catégorie autres
.
Au total, tous groupes d’âge confondus, en 2022, 16 000 personnes sont décédées de causes encore inconnues, contre 9500 en 2021, et 1219 10 ans plus tôt.
On sait qu’il y a présentement au pays une crise des surdoses par opioïdes, donc ça va être intéressant dans le futur de voir ce qu’il en est avec ces décès. [...] On entend que, dans les grandes villes, il y a toujours un certain nombre de décès par surdose
, poursuit Patrice Dion, qui conclut que l’analyse ne peut être que préliminaire en attendant plus de détails.
Avec des informations d’Héloïse Rodriguez-Qizilbash
