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Le meurtre d’une adolescente élucidé après 51 ans grâce à la généalogie génétique

Yvonne Leroux, une adolescente de 16 ans, avait été tuée en 1972 à Toronto et son assassin était inconnu jusqu'à ce jour.

Une photo d'une jeune victime de meurtre.

La Police régionale de York a élucidé le meurtre d'Yvonne Leroux, il y a 51 ans, à Toronto, grâce à la technologie de la généalogie génétique.

Photo : Radio-Canada / Dale Manucdoc

L'escouade des enquêtes non résolues de la Police régionale de York a élucidé le meurtre d'une adolescente de 16 ans il y a 51 ans à Toronto grâce à la technologie de la généalogie génétique. Yvonne Leroux a été tuée par Bruce Charles Cantelon, qui est aujourd'hui décédé.

La généalogie génétique consiste à combiner l'ADN d'un suspect mort ou vivant et l'arbre généalogique d'un parent éloigné.

En procédant de la sorte, les enquêteurs ont pu identifier plus tôt cette année le meurtrier d'Yvonne Leroux, qui avait été assassinée dans la région de York en 1972.

Il aura donc fallu un demi-siècle pour identifier Bruce Charles Cantelon, dont l'ADN avait été retrouvé sur les lieux du meurtre de l'adolescente.

La Police régionale de York refuse toutefois de révéler la nature de l'échantillon d'ADN en question dont elle s'est servie pour le dépister.

Une image d'Yvonne Leroux tirée d'un reportage de CBC de 2014.

L'ouverture d'un reportage de CBC du 26 novembre 2014 au sujet de l'enquête non résolue sur le meurtre d'Yvonne Leroux.

Photo : Radio-Canada / (archives CBC)

Yvonne Leroux a été vue pour la dernière fois vers 22 h le soir du 29 novembre 1972 alors qu'elle marchait dans le quartier de la rue Oakdale et de l'avenue Finch Ouest dans le nord de Toronto.

Un passant trouvera son corps le lendemain matin dans le comté de King, soit 24 km plus au nord.

L'autopsie avait révélé à l'époque que l'adolescente avait subi un traumatisme à la tête après avoir été frappée à mort par un objet contondant. Sa mort avait été considérée comme un homicide.

Une récompense de 50 000 $ avait été offerte en 2016 pour aider la police à identifier et appréhender son meurtrier.

Malgré les efforts de la Police régionale de York, le suspect n'avait jamais été retrouvé.

Vue informatisée d'un corps humain et d'une tête humaine sur lesquels est superposée la modélisation de deux séquences d'ADN.

La technologie de la généalogie génétique a permis des avancées indiscutables dans les enquêtes criminelles non résolues au Canada et aux États-Unis.

Photo : iStock

La méthode

Les enquêteurs décident alors de recourir, en 2022, à la technologie de la généalogie génétique pour tenter d'élucider le mystère grâce à l'ADN de l'assassin, qui avait été précieusement conservé.

Ils ont donc utilisé les échantillons de l'ADN pour dessiner le profil génétique du meurtrier avant d'enregistrer ce profil dans une base de données génétiques à des fins de comparaison.

Il s'avère que des membres de la famille de l'assassin avaient utilisé l'une de ces compagnies privées qui colligent, moyennant des frais, des données sur l'ADN de personnes qui veulent connaître leurs ancêtres.

La généalogie génétique est une technologie qui ratisse beaucoup plus large que les tests traditionnels d'ADN d'un individu, lesquels ne relèvent que 22 marqueurs génétiques spécifiques (couleur des yeux, des cheveux, âge, etc.).

La technologie permet aujourd'hui de relever des milliers de marqueurs (des gènes de maladies héréditaires, des gènes en mutation, notamment) pour trouver un ADN semblable à celui d'un membre de sa famille ancestrale.

Une photo d'époque d'Yvonne Leroux.

Yvonne Leroux a été assassinée le 29 novembre 1972 par Bruce Charles Cantelon, qui s'est enlevé la vie 19 mois plus tard.

Photo : AVEC L'AUTORISATION DE LA POLICE RÉGIONALE DE YORK

Après des recherches d'archives et de documents publics, les enquêteurs ont finalement pu trouver des proches du suspect, puis l'assassin lui-même.

Bruce Charles Cantelon, un Torontois de 26 ans, était connu de la police pour des agressions présumées contre des femmes.

L'individu a été incarcéré plusieurs fois dans sa vie à cause de problèmes de santé mentale avant qu'il ne s'enlève la vie, en 1974, soit 19 mois après le meurtre d'Yvonne Leroux.

Sa mort a compliqué l'enquête puisque notre piste s'est terminée avec sa mort, déclare le détective Jonathan Nauman.

Un détective en conférence de presse.

Le détective Jonathan Nauman de l'escouade des enquêtes criminelles non résolues de la Police régionale de York.

Photo : Radio-Canada / Dale Manucdoc

Le détective Nauman est toutefois incapable de dire s'il s'agissait d'un meurtre gratuit, si l'assassin connaissait la victime ou si le meurtre était lié à une affaire de drogue à l'époque.

Il affirme néanmoins que la famille de Bruce Charles Cantelon a collaboré à la résolution de l'enquête criminelle, mais qu'elle a été choquée d'apprendre qu'il avait commis un meurtre.

La police a lu à la presse une déclaration des membres de la famille d'Yvonne Leroux, rappelant toutefois que beaucoup d'entre eux sont morts aujourd'hui.

La famille affirme que cette nouvelle, quoiqu'heureuse, ne lui ramènera pas Yvonne, qui aurait 67 ans aujourd'hui.

Elle ajoute que le souvenir d'Yvonne ne s'est pas effacé avec le temps et qu'il a marqué plusieurs générations.

Elle se dit enfin reconnaissante du travail de la police dans cette affaire et demande à ne pas être dérangée dans ces moments difficiles.

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