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Suicide d’un agent des services frontaliers : un meilleur encadrement des armes réclamé

Le Bureau du coroner recommande « d’améliorer » les services d’aide psychologique aux agents et de revoir les procédures d’accès aux armes dans la foulée de la mort d’un surintendant dans les locaux montréalais de l’agence.

L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC)

Le Bureau du coroner du Québec demande à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) de mieux encadrer l'accès aux armes à feu.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

L’Agence des services frontaliers (ASFC) doit « limiter l’accès à des armes à feu » à ses agents lorsque ces derniers ne sont pas en service.

C’est l’une des principales recommandations formulées par le Bureau du coroner du Québec, dans un rapport d'enquête dont Radio-Canada a obtenu copie, après le suicide d’un douanier le 13 novembre dernier. Ce dernier occupait un poste de surintendant, l'un des premiers grades au sein des services frontaliers.

L’automne dernier, ce chef d’équipe de 59 ans, à quelques semaines d'une retraite qui était pour lui un énorme facteur de stress, s’est rendu dans les locaux de l’Agence des services frontaliers, dans le Vieux-Montréal, en dehors de ses heures de travail.

Il s’est dirigé vers le vestiaire de la salle d’armement où il s’est suicidé en utilisant son arme de service, entreposée à cet endroit, décrit le coroner Jean Brochu.

Une très faible concentration d’un antidépresseur, ainsi que d’un somnifère ont par la suite été détectés dans le sang de la victime, qui avait laissé dans une poche [de son] manteau une note manuscrite non datée où il s’excusait pour le trouble qu’il causait, disant qu’il était très fatigué.

Selon le coroner, ce quinquagénaire avait apparemment déjà tenté de s'ôter la vie quelques jours plus tôt par d'autres moyens.

Sujet à une anxiété importante depuis plusieurs années, ce surintendant des services frontaliers, qui ne souffrait d’aucun problème familial, financier ou de consommation, ne voulait pas arrêter de travailler parce qu’il disait ne pas savoir quoi faire s’il arrêtait de travailler, écrit le coroner.

Aucune caméra dans les locaux réservés aux armes

Malgré ces problèmes d’anxiété et de dépression plus ou moins latente depuis plusieurs années, il avait malgré tout accès à son arme de service hors de ses heures de travail, détaille Jean Brochu.

L’investigation soulève des questions quant à l’efficacité des mesures mises en place pour le soutien psychologique des employés et le contrôle des locaux d’entreposage des armes à feu.

Une citation de Extrait du rapport du coroner

En citant en exemple des mesures mises en place par la Sûreté du Québec, le coroner estime raisonnable que l’ASFC apporte un soutien particulier aux personnes autorisées à porter une arme à feu dans le cadre de leurs fonctions.

Des rencontres, au moins deux par année, devraient être organisées avec un spécialiste en soutien psychologique, recommande le coroner, en demandant à l’ASFC d’améliorer les services offerts [...] aux personnes souffrant ou ayant souffert d’anxiété ou de problèmes de santé mentale ainsi que le soutien psychologue pour la préparation à la retraite.

Par ailleurs, le coroner reproche à l’ASFC l’absence de caméra de surveillance dans les locaux d’entreposage des armes à feu. Aucun système de surveillance n’a capté [les déplacements de l’homme décédé] dans l’édifice. Si ses blessures n’avaient pas été mortelles, il n’aurait pas pu être secouru rapidement, précise le coroner.

Selon ce dernier, il serait nécessaire d’installer des caméras de surveillance dans [ces pièces] afin de mieux en contrôler l’accès.

L'ASFC analysera les recommandations

Questionnée par Radio-Canada, l'ASFC a promis « d'analyser avec grande attention » ces recommandations. « L’ASFC s’engage à informer le coroner d’ici 45 jours des mesures qui seront prises pour y donner suite », affirme Jacqueline Roby, porte-parole de l'organisation.

Nous demeurons déterminés à déployer toutes les mesures qui nous permettront d’assurer la santé et la sécurité de nos employés.

Une citation de Jacqueline Roby, porte-parole de l'ASFC

« Les dirigeants de l’ASFC, poursuit-elle, réitèrent leur engagement à prendre toutes les mesures nécessaires afin de prévenir que de tels incidents ne se reproduisent. »

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