Projet majeur de production d’hydrogène vert à Shawinigan

Un important projet de production d’hydrogène vert verra le jour à Shawinigan. Une annonce officielle aura lieu vendredi pour ce projet de « plusieurs milliards de dollars », selon TES Canada.

TES Canada a obtenu un bloc d'énergie de 150 mégawatts (MW) d'Hydro-Québec. Une fois le projet mis en marche, plus de 200 emplois permanents devraient être créés, selon l'entreprise qui est une filiale de Tree Energy Solutions (TES), dont le siège social est en Belgique.

Le projet consiste en la construction d'un électrolyseur en Mauricie permettant de produire des volumes importants d'hydrogène vert à partir d'électricité de sources renouvelables et d'eau, selon le site Internet de l’entreprise.

TES Canada compte miser sur l’énergie éolienne et solaire, dont les installations se trouveraient dans la région. À l'heure actuelle, TES Canada a entamé des discussions avec divers intervenants de Shawinigan et de la Mauricie afin de préciser les paramètres du projet et de discuter de l'implantation des installations nécessaires, est-il précisé sur le site Internet présentant le Projet Mauricie.

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On y apprend aussi que l’énergie produite en Mauricie sera destinée exclusivement au marché québécois, plus particulièrement pour le transport lourd et sur de longues distances.

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Pendant la période de construction, plus de 1000 emplois devraient être créés, selon l’entreprise.

La mise en fonction de l’électrolyseur est prévue pour 2028.

Pourquoi la Mauricie? C’est le berceau de l’électricité renouvelable au Québec!

TES Canada affirme que le projet pourra générer des réductions de GES de l'ordre de 800 000 tonnes par an, ce qui représente près de 1 % des émissions de GES de tout le Québec et l'équivalent des émissions de près de 190 000 voitures annuellement.

Une annonce bien accueillie, mais qui suscite des questionnements

Le préfet de la MRC des Chenaux et maire de Saint-Narcisse, Guy Veillette, affirme avoir encore beaucoup de questions au sujet de ce projet, surtout par rapport à l’implantation d’éoliennes.

C'est un élément qui risque de changer le paysage de nos communautés rurales. Il faudra voir de quelle façon ou à quel endroit elles seront possiblement localisées, quels sont les meilleurs endroits potentiels pour exploiter une source d'énergie comme celle-là? Je ne pense pas que ça peut être mis à proximité du périmètre urbain, mais [...] au niveau de la villégiature, au niveau de de la vue de nos paysages, il faudra se poser des questions, dit-il.

Il faut voir l'attrait économique d'un projet comme celui-là. Il faut être ouvert à ça. C'est une forme d'énergie propre, il faut être ouvert aussi à cette éventualité, mais pas à n'importe quelles conditions non plus.

Le maire de Saint-Luc-de-Vincennes, Daniel Houle, a obtenu des détails au sujet du projet à venir et il l’accueille avec enthousiasme. Cest un très beau projet pour la MRC [des Chenaux], pour Saint-Luc, affirme-t-il.

Daniel Houle est conscient que l'implantation d'éoliennes sur le territoire va certainement susciter des débats et que l’acceptabilité sociale n’est pas gagnée d’avance.

C’est le projet le plus vert à ma connaissance qui n’a jamais existé parce que ça va être le moyen de décarboniser [...] le Québec et c'est sûr que les éoliennes, ça fait tout le temps des combats pour l'acceptabilité sociale, mais en étant un projet qui va [décarboner] le Québec, c'est là que la population va être mise à contribution pour se questionner [à savoir] si on veut vraiment [décarboner] la planète, le Québec, a-t-il déclaré.

La municipalité de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, située à quelques kilomètres de Shawinigan, n'a pas été sollicitée pour contribuer au projet de TES.

Le maire Luc Dostaler ne cache pas sa déception. Il affirme qu'on doit prendre le taureau par les cornes pour la lutte aux changements climatiques. Alors que l'acceptabilité sociale sera le nerf de la guerre pour l'implantation d'éoliennes et de panneau solaire, il affirme que de ce qu'il en sait, il aurait été prêt à appuyer et contribuer à ce projet. « On va avoir besoin d'énergie dans les prochaines années au Québec. On peut amener une accessibilité sociale à ce genre de projet pour que ce soit fait dans les règles de l'art. [...] Je serais très ouvert à ce qu'il y ait [des éoliennes] sur le territoire de Notre-Dame-du-Mont-Carmel », dit-il.

Un des experts en hydrogène vert du Québec, Bruno G. Pollet, se réjouit aussi de cette annonce. C’est ça, la beauté [avec l’hydrogène vert] : on peut à la fois non seulement produire, l'hydrogène, mais aussi décarboner en même temps, indique le professeur de chimie et directeur du laboratoire d’hydrogène vert à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

C’est une belle nouvelle non seulement pour Shawinigan, pour la Vallée [de la transition énergétique] et pour le Québec et bien sûr, le Canada. C'est un projet d'envergure importante.

Il croit que l’UQTR sera nécessairement impliquée dans le projet, notamment pour la formation.