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Envoyé spécial

En Israël, s’entraider pour moins angoisser

Cela fera bientôt quatre semaines que les Israéliens ont été attaqués par le Hamas sur leur propre sol. Des jours entiers sous le choc, le deuil, des moments interrompus par des alertes aux roquettes. Des milliers de jeunes sont mobilisés dans les combats, et des milliers d’autres s'occupent comme ils le peuvent.

Hanna Nahmany Levy tient un chou-fleur d'une main et un couteau de l'autre au milieu d'un champ.

Les travailleurs étrangers qui devaient récolter les milliers de choux-fleurs en Israël ont fui les combats. Une cinquantaine d'Israéliens, dont Hanna Nahmany Levy, se sont portés volontaires pour prendre la relève de façon bénévole.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lacelle

Le bruit est très fort. Il interrompt les conversations. Le chasseur israélien vole très bas, juste au-dessus de nos têtes. Il revient de la bande de Gaza et se pose sur une piste non loin.

Les rafales d’armes à feu fendent l’air. Des soldats s'entraînent non loin. Autour de nous, des milliers de choux-fleurs. Et une petite armée de bénévoles prêts à les ramasser.

Une cinquantaine d’Israéliens ont répondu à l’appel du propriétaire de ces champs. La moitié des travailleurs étrangers de l’entreprise a fui les combats. Sans les bénévoles, une partie des récoltes risque de pourrir sur place.

Ils ont très peur. Ils sont un peu paniqués, explique une dame. Nous, on a l’habitude des guerres.

Debout dans un immense champ de choux-fleurs, une femme tient un long couteau dans sa main droite.

Des milliers de choux-fleurs sont prêts à être récoltés dans cet immense champ en Israël.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lacelle

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Peintre, Hanna Nahmany Levy fait partie des bénévoles venus aux champs ce matin. Un des nombreux appels à l’aide qu’elle a trouvés sur ses comptes de réseaux sociaux l'y a incitée.

Je ne peux pas recevoir d'enfants; même les parents ont peur. Le temps n’est pas à la peinture; il faut contribuer à l’effort de guerre. Certains préparent des repas pour les militaires, d’autres aident les familles évacuées des kibboutz attaqués.

Les enfants sont dans des hôtels. On les aide à avoir des jouets, des livres. Il y a plein de psychologues qui sont tous volontaires. Ils essaient d’aider tout le monde.

Pour éviter de penser au pire

Le pays semble fourmiller de citoyens qui s’entraident, de gens qui ne veulent pas rester à la maison, qui désirent participer à l’effort de guerre, et de salariés envoyés aux champs par leurs employeurs.

Galit Primo récolte des choux-fleurs.

« Ça change les idées et ça donne du courage », explique Galit Primo, qui a deux filles dans l'armée.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lacelle

Ça change les idées… D’ordinaire, je travaille seule à la maison, explique Galit Primo, une employée de Mekorot, la compagnie israélienne qui livre l’eau potable aux Israéliens. L’attaque l’a secouée. La guerre l’effraie.

Ça change les idées et ça donne du courage. Cette femme a deux filles dans l’armée. Elle n’ose pas penser au pire. Quand je suis occupée, quand je fais quelque chose pour les autres, ça me calme l'esprit.

En quelques minutes, Galit Primo a reçu ses instructions : elle ramassera les choux-fleurs de bonne taille et couvrira de feuilles les plus petits, qui ont encore besoin de temps pour grossir.

Un homme marche dans un immense champ de choux-fleurs.

Des milliers de choux-fleurs sont prêts à être récoltés dans ce champ en Israël.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lacelle

Les champs plutôt que le champ de bataille

La plupart des bénévoles sont âgés, mais certains sortent à peine de l’adolescence. Au Canada, ils seraient considérés comme des cadets. Ce sont des jeunes en préparation pour leur service militaire obligatoire.

Le conflit avec le Hamas a bouleversé les projets de formation. Tous les entraînements sont suspendus. La priorité de ces jeunes, c’est d’aller aux champs. Une forme de service à la nation.

Eitan Jacobovitch devant un camion où s'empilent des caisses de choux-fleurs.

Eitan Jacobovitch, 18 ans, connaît des soldats et des civils tombés sous les balles du Hamas. Son service à la nation israélienne, c'est de travailler aux champs.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lacelle

Eitan Jacobovitch, 18 ans, assure qu'il n'est pas effrayé par la violence du conflit. Il a hâte de rejoindre l’armée et a le goût "de tout faire" pour garder [s]on pays, pour faire la guerre aux terroristes.

Ce jeune homme connaît des soldats et des civils tombés sous les balles du Hamas. Il veut s’assurer qu’ils ne soient pas morts pour rien. Cependant, compte tenu de son jeune âge, il ne sera vraisemblablement pas de cette guerre.

Trouve-t-il difficile d’être dans les champs agricoles et non sur les champs de bataille? Oui, très difficile. Je sens que je n’aide pas assez. Mais c’est le maximum que je peux faire maintenant.

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