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Tramway : un plan B à 8,4 milliards $

Une esquisse montre le tramway circuler sur le boulevard René-Lévesque près de l'avenue Painchaud et de l'avenue Maguire l'automne.

La Ville de Québec a fixé au 2 novembre la date limite pour le dépôt des propositions financières sur le coût du volet infrastructurel du tramway.

Photo : Ville de Québec

Le maire Bruno Marchand annonce qu'il ira de l'avant avec un plan B à 8,4 milliards de dollars du projet de tramway avec la Ville comme maître d'œuvre. Du même souffle, il annonce avoir mis un terme au processus d’appel d’offres qui devait prendre fin ce jeudi. Le seul soumissionnaire toujours en lice n’était pas en mesure de déposer une proposition financière, faute de financement.

Le projet de tramway est toujours vivant, précise d’entrée de jeu le maire de Québec malgré la fin du processus d’appel d’offres. Sans se laisser décourager par la tournure des événements, il passe à l’attaque pour la suite des choses et il en appelle au sens de l’État du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Désistement

Comme Radio-Canada le rapportait il y a une semaine, les entreprises intéressées à construire les infrastructures avaient de la difficulté à fournir des garanties financières pour lancer les travaux.

Tramway de Québec

Consulter le dossier complet

Le futur tramway de Québec.

Le consortium Mobilité de la Capitale a confirmé l’information à la Ville vendredi dernier. Le groupe, formé de la firme française Vinci et des entreprises québécoises Pomerleau et EBC, a signifié qu’il n’arriverait pas à déposer sa proposition financière à temps. Le consortium demandait un nouveau délai, ce qui lui a été refusé.

La Ville annule le processus d’approvisionnement et s’engage à verser au consortium la somme de 14 millions de dollars en guise de compensation, en tout respect des règles du jeu. En échange, la Ville reste propriétaire de la proposition technique qui a été déposée à la fin de l’été par le groupe. Cette proposition contient des informations importantes pour la suite des choses.

Du même souffle, la Ville confirme qu’il ne restait plus qu’un seul groupe dans la course. L’autre consortium qualifié pour l’appel de propositions, Modernicité, a jeté la serviette il y a un an.

Facture salée

Le maire de Québec ne confirme pas les prix qui ont circulé ces derniers jours. Le Journal de Québec rapportait mardi que le prix oscillait entre 12 et 13 milliards de dollars. On ne connaît pas le prix, précise le maire Marchand, qui ajoute que le montant cité par le Journal est vraisemblable.

Il explique qu’au fil des discussions avec le consortium, il est apparu clair que son estimation des coûts du projet était trop chère par rapport à l’évaluation qu’en avait faite le Bureau de projet.

La Ville a donc proposé, au courant de l’été, de prendre entièrement à sa charge l’exécution des travaux préparatoires, espérant voir la facture baissée. Rien n’a bougé, affirme le maire de Québec. Elle a aussi embauché un expert pour s’assurer que les estimations du consortium répondaient aux nouvelles réalités du marché, gonflé par l’inflation. Le juste prix ne pouvait pas être ça, laisse tomber le maire.

Ça fait six ans qu'il est en construction et en préparation, il y a plus de 500 millions d'investis dans le projet à différents degrés.

Une citation de Bruno Marchand, maire de Québec

Le maire est convaincu que de repartir à zéro retarderait le projet et remettrait en question la capacité de la Ville à réaliser des grands projets.

Le plan B en trois phases

Le maire ouvre son jeu pour la suite des choses. Il propose un projet de tramway à 8,4 milliards de dollars, un projet qui se déploierait en trois phases se chevauchant.

La première sera le trajet entre le terminus Le Gendre et l’Université Laval. Les gens pourront ainsi commencer à utiliser le tramway pendant que la deuxième étape sera en construction pour le relier au jardin Jean-Paul-L’Allier. Le dernier tronçon sera ensuite mis en chantier pour terminer le trajet jusqu’au pôle d’échange D'Estimauville.

Notre plan B, c'est d'avoir une ville qui agit comme maître d'œuvre et qui est capable avec des modes alternatifs de trouver des solutions pour faire en sorte qu'on réalise le projet. Et non plus confier à un seul consortium la réalisation du projet.

Une citation de Bruno Marchand, maire de Québec

Le maire ne peut pas se commettre sur le nouvel échéancier, mais il croit toujours qu’il est possible d’avoir une mise en service de la première étape dès 2029 comme il était prévu dans le plan initial. Le tracé complet pourrait être en service autour de 2031. Ce n’est pas la Ville qui le fait, mais la Ville serait maître d’œuvre, nuance le maire de Québec. Il est hors de question cette fois-ci de confier le projet à un seul consortium.

La Ville y voit des avantages financiers. La Ville ne cherche pas à faire du profit et elle connaît son territoire, explique le maire. Elle n’a pas à donner de garantie financière et elle estime que le processus pourrait permettre de créer de la concurrence et de faire baisser les prix. C’est une réelle opportunité, dit le maire d’un ton convaincant.

Circulation automobile à une intersection.

La Ville de Québec a lancé une vidéo pour promouvoir sa nouvelle vision du tramway. Elle souhaite construire son transport collectif strcturant en étapes.

Photo : Ville de Québec

Selon Bruno Marchand, cette proposition semble plaire au consortium Mobilité de la Capitale, qui pourrait reprendre une partie des travaux sans avoir à prendre tous les risques liés à la construction. Le fournisseur du matériel roulant, Alstom, serait prêt à pour suivre l'aventure dans le nouveau modèle proposé. Le maire précise qu'il faudra donner une réponse d'ici la fin du mois.

Dans son plan, le maire met sur la table une deuxième ligne de tramway vers Charlesbourg et une troisième vers Lebourgneuf en plus d’annoncer une meilleure desserte des banlieues en autobus.

La balle dans le camp du gouvernement

Le maire de Québec aura besoin de l’appui financier du gouvernement pour aller de l’avant. Pour l’instant, le gouvernement promet de regarder la proposition.

Interpellé dans un couloir de l'Assemblée nationale, le premier ministre a affirmé qu'il trouvait le coût du plan B cher.

Tout le scénario est écrit, il reste à le réaliser, plaide le maire de Québec. La Ville est prête, le Bureau de projet est compétent, ce n’est pas un projet imaginaire.

Avec la collaboration d'Érik Chouinard

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