40 États américains poursuivent Meta, accusée de nuire à la santé des enfants
Mark Zuckerberg, président-directeur général de Meta
Photo : Reuters / Erin Scott
Déjà dans le collimateur de la justice, le géant des réseaux sociaux Meta est visé par des poursuites en provenance de 40 États américains qui accusent ses applications Facebook et Instagram de nuire à la « santé mentale et physique de la jeunesse ».
Meta a exploité des technologies puissantes et sans précédent pour attirer [...] et finalement piéger les jeunes et les ados afin de faire des profits
, assène-t-on dans l'introduction de la plainte déposée auprès d'un tribunal californien.
Les États, démocrates et républicains, affirment que le groupe californien a dissimulé la façon dont ces plateformes exploitent et manipulent ses consommateurs et consommatrices les plus vulnérables [et] négligent les dommages considérables [causés à la] santé mentale et physique des jeunes de notre pays
.
Cette action en justice représente l'aboutissement d'enquêtes menées depuis deux ans sur les méthodes des deux plateformes, considérées comme addictives par les autorités.
Contacté par l'Agence France-Presse, Meta s'est dit déçu que les procureures et les procureurs généraux aient choisi cette voie au lieu de travailler de manière productive avec les entreprises du secteur pour créer des normes claires et adaptées à l'âge pour les nombreuses applications utilisées par les jeunes
.
Nous partageons [leur] engagement à fournir aux adolescents et adolescentes des expériences en ligne sûres et positives, et nous avons déjà introduit plus de 30 outils pour soutenir les jeunes et leurs familles
, a encore souligné un porte-parole du groupe.
Les remous d'une lanceuse d'alerte
Les États s'étaient mobilisés à l'automne 2021 après qu'une ex-employée de Facebook a lancé l'alerte sur les pratiques de son ancien employeur.
Frances Haugen, ex-employée de Facebook
Photo : Reuters / POOL
L'ingénieure Frances Haugen avait fait fuiter plus de 20 000 pages de documents internes, en martelant devant différents parlements que le géant des réseaux sociaux faisait passer les profits avant la sécurité de ses utilisateurs et utilisatrices.
Selon la plainte de mardi, les fonctionnalités de Facebook et d'Instagram ont été conçues pour manipuler les jeunes afin de les inciter à utiliser les plateformes de manière compulsive et prolongée
.
La poursuite accuse en outre Meta d'avoir menti au public en assurant que ses produits étaient sûrs et adaptés pour les ados et en publiant des rapports trompeurs
.
Rare front commun en politique
Alors que depuis des années, le Congrès ne parvient pas à se mettre d'accord sur des lois pour mieux encadrer les géants des technologies, tant sur des questions d'abus de position dominante que de protection des consommateurs et consommatrices, le sujet des enfants tend à fédérer les personnes élues des deux grands partis politiques.
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Avec l'action en justice intentée aujourd'hui, nous marquons la limite à ne pas franchir, a déclaré le procureur général de la Californie, Rob Bonta, cité dans un communiqué. Nous devons protéger nos enfants et nous ne reculerons pas dans ce combat.
La plainte de mardi accuse aussi Meta d'enfreindre la loi sur la confidentialité des données personnelles des enfants.
Les États demandent à la justice de forcer le géant à mettre fin à ces pratiques et réclament le paiement d'amendes.
D'autres dossiers portés conjointement par plusieurs États sont en cours contre les grandes entreprises technologiques, notamment sur les questions de monopole.