ArchivesRegards de Michel Brault sur son cinéma
Le cinéaste Michel Brault est décédé le 21 septembre 2013.
Photo : Radio-Canada / André Le Coz
Le 21 septembre 2013, le monde du cinéma québécois est en deuil. Michel Brault vient de mourir. Dans ces extraits tirés de nos archives, il nous explique la démarche artistique à l'origine de certaines de ses œuvres les plus marquantes.
Une œuvre pionnière
Le soir du 21 septembre 2013, l’animatrice du Téléjournal, Pascale Nadeau, nous confirme le décès soudain du cinéaste Michel Brault.
Compte rendu biographique de la journaliste Christine Fournier sur la vie du cinéaste Michel Brault
Comme nous le souligne le compte rendu biographique de la journaliste Christine Fournier, Michel Brault a réalisé plusieurs œuvres phares du cinéma québécois.
Dès ses débuts à l’Office national du film du Canada en 1956, Michel Brault s’intéresse aux nouvelles techniques de filmer le cinéma.
Il produit en 1958 le documentaire Les raquetteurs qui innove par l’utilisation de la caméra à l’épaule.
En 1963, il tourne, avec le cinéaste Pierre Perrault, le très remarqué documentaire Pour la suite du monde qui montre comment se pratique la chasse aux marsouins à L’Isle-aux-Grues
C’est l’apparition de ce qu’on appelle le cinéma direct ou cinéma-vérité dans le septième art au Québec.
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Michel Brault et le cinéma direct
C’est surtout une question technique. […] Le jour où l’on a pu arriver à libérer la caméra de sa grosseur, de son trépied et de faire une caméra qui prenait le son en même temps, on a pu à ce moment-là laisser la vie se dérouler devant la lentille.
Le journaliste Hubert Aquin interviewe le cinéaste Michel Brault sur la technique du cinéma direct.
Le 27 juillet 1961, le journaliste Hubert Aquin présente à l’émission Carrefour une entrevue avec Michel Brault.
Le réalisateur y explique comment le progrès technique a contribué à rendre possible le cinéma direct, ou le cinéma-vérité, qu’il développe dans ses documentaires.
Michel Brault y décrit également comment il utilise le cinéma direct pour dépeindre la vie des gens et explique aussi les contraintes de cette technique.
Michel Brault explique Les ordres
En 1974, Michel Brault réalise le film Les ordres qui relate l’emprisonnement de 450 Québécois durant la crise d’Octobre 1970 et de l’imposition de la Loi sur les mesures de guerre.
La journaliste Raymonde Provencher interviewe le cinéaste Michel Brault sur son film Les ordres.
Le 11 septembre 1974, la journaliste Raymonde Provencher présente à l’émission Appelez-moi Lise une entrevue dans laquelle Michel Brault précise comment il a élaboré ce film.
Il explique pourquoi il a utilisé à la fois la couleur et le noir et blanc dans Les ordres.
Était-ce vraiment un coup de génie, comme plusieurs critiques l’ont affirmé à l’époque, ou y avait-il d’autres motivations que nous révèle Michel Brault?
Michel Brault et la rébellion des patriotes
Ça m’apparaissait comme un trou dans notre histoire. 1838, ça se terminait par 12 pendaisons puis on n'en parlait plus.
En 1999, Michel Brault réalise le film Quand je serai parti... vous vivrez encore, qui revient sur la rébellion des patriotes au Bas-Canada en 1837-1838.
Le cinéaste Michel Brault explique ses motivations à la base de son film Quand je serai parti... vous vivrez encore.
Dans une entrevue présentée le 7 mars 1999 à l’émission De bouche à oreille qu’anime Johane Despins, Michel Brault explique sa motivation pour présenter ce film.
Le cinéaste souhaite que son œuvre contribue à ce que les Québécois assument la défaite de la Nouvelle-France en 1760 et sa conquête par la Grande-Bretagne.
Après le visionnement de Quand je serai parti... vous vivrez encore, Michel Brault espère que le spectateur en ressortira plus fort.
Michel Brault confie de plus qu’il a un peu peur de la nouvelle image que son film pourrait imposer de cet épisode de l’histoire quelque peu méconnu du Québec.
Il parle aussi des difficultés techniques qu’engendre le tournage d’un film à contenu historique.
En 2003, Michel Brault est nommé officier de l’Ordre du Québec.
Quelques jours après son décès, le journaliste Ronald Bergan du prestigieux quotidien londonien The Guardian désigne Michel Brault comme un des héros méconnus du cinéma.