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ArchivesArthur Lamothe : cinéaste engagé pour la cause autochtone

Plan buste Arthur Lamothe assis dans une salle de montage.

Le réalisateur franco-canadien Arthur Lamothe est décédé le 18 septembre 2013.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le cinéaste franco-canadien Arthur Lamothe nous quittait il y a dix ans, le 18 septembre 2013. Il est l’un des premiers réalisateurs à explorer le genre cinéma-vérité dans les années 1960. Son œuvre est consacrée en grande majorité au peuple innu de qui il a défendu la cause sans relâche, comme en témoignent nos reportages d’archives.

Arthur Lamothe naît le 7 décembre 1928 à Saint-Mont dans le département du Gers, en Gascogne, en France.

Il arrive au Canada en 1953. Il travaille d’abord comme bûcheron en Abitibi, avant de poursuivre des études en économie politique à l’Université de Montréal.

Arthur Lamothe collabore à plusieurs émissions d’affaires publiques à la radio et à la télévision. Il s’adonne au journalisme dans la revue Cité libre avant de cofonder la revue cinématographique Images.

Il participe à la fondation du Festival du film de Montréal en 1960 et est membre du comité fondateur de la cinémathèque canadienne.

Il est réalisateur monteur à Radio-Canada de 1958 à 1961, puis à l’Office national du film de 1962 à 1965.

La naissance d’un cinéma direct

À l’émission Cinéma d’ici diffusée le 19 août 1970, l’animateur André Paquet rencontre Arthur Lamothe, qui lui parle du genre cinématographique qu’il explore et des sujets qu’il affectionne.

L’émission présente également quelques extraits de films qui sont suivis des commentaires d’Arthur Lamothe qui revient sur les contextes de ses tournages.

L'animateur, André Paquet, fait une brève biographie du cinéaste Arthur Lamothe. Par la suite, celui-ci raconte son périple de sa Gascogne natale à bûcheron en Abitibi pour ensuite devenir cinéaste. Réalisation René Boissay.

Dans cette archive, le terme Indien employé à l’époque, renvoie aux termes membre d’une Première Nation ou Autochtone, qui sont généralement employés de nos jours.

En 1962, Arthur Lamothe réalise son premier documentaire le Bûcherons de la Manouane, un classique du cinéma direct.

Ce film touchant présente la rude vie des bûcherons de la forêt du Haut-Saint-Maurice.

Son film Le mépris n’aura qu’un temps (1969) apparaît comme le premier film politique réalisé au Québec. Arthur Lamothe donne la parole aux ouvriers de la construction, aux chômeurs et aux gagne-petit.

Le cinéaste crée également des œuvres de fiction, comme Poussière sur la ville, son premier long métrage réalisé en 1968 qui met en vedette les acteurs Guy Sanche et Michelle Rossignol.

Malgré une réalisation soignée, l’adaptation du roman d’André Langevin sera plutôt mal reçue par la critique.

Dans cet extrait du tournage du film, Arthur Lamothe est entouré de l’équipe de techniciens et dirige les comédiens Guy Sanche et Nicole Filion.

Tournage du film « Poussière sur la ville » du réalisateur Arthur Lamothe et tiré du roman québécois d'André Langevin. Séquences de tournage avec le comédien Guy Sanche et l'équipe de techniciens sur le plateau. Entrevue avec Arthur Lamothe. Journaliste : Michel Garneau et Gilles Sainte-Marie.

Un cinéma qui rend hommage aux Innus de la Côte-Nord

Dès ses débuts, le cinéaste s'engage envers la cause autochtone. Avec Le train du Labrador (1963), il réalise un film sur la construction de la voie ferrée entre Sept-Îles et Schefferville. Ce sera le premier d’une longue série de documentaires consacrés aux Innus de la Côte-Nord.

Ce premier film dénonçait le colonialisme sans vergogne. (…) Quand la civilisation s’en vient, les populations, on les dépossède et on les clochardise, et c’était cela qui me fascinait.

Une citation de Arthur Lamothe

Dans son film de fiction Le silence des fusils, le cinéaste fait appel au groupe Kashtin, qui signe la musique du film.

Le Silence des fusils marque également le premier passage au grand écran de Michèle Audette, qui joue un des rôles principaux de ce drame policier qui revient sur l’enquête pour les meurtres de deux Autochtones à la Rivière Moisie dans les années 1970.

Reportage du journaliste Pierre Stéa sur le tournage du film d’Arthur Lamothe « Le silence des fusils ». Présence des comédiens Jacques Perrin, Michèle Audette et Marco Bacon.

En 1994, Arthur Lamothe donne une entrevue au journaliste Paul Toutant à l’occasion de la sortie du documentaire L’écho des songes. Un film présentant le parcours et la démarche d’artistes autochtones.

Arthur Lamothe y raconte qu’après avoir passé 30 ans de sa vie auprès des Innus de la Côte-Nord, il a appris énormément sur la philosophie autochtone et sur son rapport aux autres et que même sans réaliser de films, il aurait été heureux pour tout ce que ce contact lui a apporté.

À l’occasion de son décès le 18 septembre 2013, la journaliste Pasquale Harrison-Julien présente au Téléjournal un portrait du cinéaste engagé.

Reportage de Pasquale Harrison-Julien qui retrace le parcours du cinéaste Arthur Lamothe à l’occasion de son décès. Témoignage de Chloé Sainte-Marie, Florent Vollant et Serge Bouchard.

Comme l’explique l’anthropologue Serge Bouchard dans le reportage, Arthur Lamothe a aimé démesurément le peuple innu. L’auteur-compositeur-interprète Florent Vollant abonde dans le même sens.

C’est quelqu’un qui a voyagé avec nos parents, qui a vécu dans le Nord avec nos parents. Ce n’était pas juste quelqu’un qui venait prendre des images.

Une citation de Florent Vollant, auteur-compositeur-interprète

Arthur Lamothe, nous a laissé une œuvre colossale d’une centaine de documents. Il repose aujourd’hui dans le cimetière innu de Mani-utenam sur la Côte-Nord.

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