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La communauté philippine en croissance à Thetford Mines

L'apprentissage du français est le plus grand défi de l'intégration des nouveaux arrivants.

Une femme fait un égoportrait dans une épicerie avec sa famille à l'arrière. Deux hommes, un petit garçon et une femme se trouvent dans la photo.

Près de 200 Philippins sont installés dans la région de Thetford Mines. Plusieurs viennent faire leur tour au Marché Filipino Asiatique de Mayline Lafrenière.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

La communauté philippine prend de l’ampleur dans la région de Thetford. Près de 200 Philippins y sont maintenant bien installés. Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, leur présence et leur apport à la société sont appréciés. Portrait d’une communauté, son intégration et son plus grand défi : l’apprentissage du français.

Les clients originaires des Philippines sont nombreux au Marché Filipino Asiatique de Mayline Lafrenière, ouvert depuis mai au centre-ville de Thetford Mines. La communauté s’agrandit, c’était le bon moment d’ouvrir. Les gens n’ont plus besoin d’aller chercher leurs produits [philippins] à Montréal ou à Québec, explique-t-elle.

Une femme habillée en noir tient une bouteille de sauce rouge dans sa main. Elle se trouve dans une allée d'épicerie.

Mayline Lafrenière est propriétaire du Marché Filipino Asiatique de Thetford Mines. Elle tient dans sa main une sauce très populaire dans son pays d’origine.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Glenn Oredina et sa famille arrivent de Sainte-Clotilde-de-Beauce où ils sont installés. J’aime la région parce que le coût de la vie est bas et c’est tranquille, lance le père de famille en anglais, visiblement contrarié par l’inflation et les aléas de l’économie. Ses deux filles vont à l’école en français. Il veut rester, mais il sait que son niveau de français est problématique.

Un homme habillé en noir tient dans sa main un sac de croustilles dans une allée d'épicerie.

Glenn Oredina et sa famille se font plaisir en venant au marché. Ils sont installés à Sainte-Clotilde-de-Beauce, à 25 minutes de Thetford Mines.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Jongler avec son horaire de travail de nuit et les cours de francisation de jour était devenu trop difficile pour lui. Il a besoin de pouvoir converser en français de façon soutenue pour espérer obtenir une résidence permanente, dit-il.

Une communauté fragilisée

Eva Lopez de l’organisme d’aide Intégration communautaire des immigrants (ICI) voit une différence marquée entre cette communauté et les autres. Malgré son intérêt à s’intégrer, cette communauté-là est particulièrement désinformée. Elle est fragilisée beaucoup du fait qu’elle ne parle pas français.

Les Philippins, c’est comme si on les a gardés dans le silence.

Une citation de Eva Lopez, directrice générale d’Intégration communautaire des immigrants (ICI) à Thetford Mines

Selon elle, les employeurs devraient mieux valoriser, informer et guider leurs travailleurs philippins, des gens très travaillants. Ça crée des défis majeurs pour eux. On a vu des gens partir parce qu’il n’y avait rien à faire. Leur parcours est interrompu parce qu’ils n’ont pas le niveau de français exigé par le gouvernement.

Une femme avec des lunettes et un papier dans les mains regarde des collègues.

Eva Lopez d'Intégration communautaire des immigrants a vu des Philippins de la région déménager dans d’autres provinces parce que la qualité de leur français ne respectait pas les exigences linguistiques du Québec.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Chez Métallurgie Castech à Thetford Mines, les travailleurs sont pris en charge et inscrits au cours de francisation dès leur arrivée. On les incite à commencer leur francisation, [en plus de] les accompagner pour leur rappeler l’importance de la langue pour tout leur processus d’immigration, explique Joanie Bellegarde, directrice des ressources humaines pour le Groupe Castech/Plessitech.

Plus du quart des 100 employés de Métallurgie Castech sont Philippins. Ils apportent une contribution importante pour permettre à l'entreprise de poursuivre son développement dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre. John Villanueva est l’un d’eux. Il apprend le français, il connaît l’importance de maîtriser la langue et veut rester dans la région, dans la province.

Je suis excité d’apprendre le français, mais c’est très difficile, le masculin, le féminin.

Une citation de John Villanueva, employé de Métallurgie Castech à Thetford

Assouplissement demandé à Québec

Métallurgie Castech espère voir un assouplissement des exigences linguistiques en français demandées par Québec aux nouveaux arrivants qui souhaitent éventuellement demander une résidence permanente.

Les gens qui travaillent dans les usines, qui font très bien leur travail et leur apprentissage, n’ont pas besoin d’avoir le même niveau de français qu’un médecin qui a besoin de parler et de côtoyer [des patients], note Joanie Bellegarde.

Elle n’est pas la seule à avoir cette opinion. De retour au Marché Filipino Asiatique, Glenn Oredina est du même avis. Nous sommes venus des Philippines ici au Québec et nous voulons y rester, dit celui qui qualifie son apprentissage du français de sacrifice pour sa famille.

La nourriture pour aider la rétention

Poisson séché, bœuf, porc, sauce et croustilles des Philippines : les choix et les saveurs du Marché Filipino Asiatique plaisent aussi aux Thetfordois d’origine, nombreux depuis l’ouverture. Ça nous permet de goûter des choses nouvelles et de mettre du voyage dans notre quotidien, lance Audrey Godbout, une résidente de cette ville de 26 000 habitants. 

Deux hommes en face d'un comptoir ou une femme leur font payer leurs articles.

Les clients du Marché Filipino Asiatique, ouvert depuis mai dernier, viennent d’un peu partout en région, d’aussi loin que Victoriaville et de la Beauce.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

L’intégration est au cœur de l’ouverture du commerce. L’objectif est de garder les Philippins dans la région pour Mayline Lafrenière. Des fois, les Filipinos parlent français avec moi. On n’a pas le choix de l’apprendre pour la communication et l’intégration. Confiante dans l’avenir, elle pense déjà à agrandir le marché.

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