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Des intérêts économiques derrière la venue du Lycée français à Saint-Jean?

Un élève écrit sur le tableau noir, dans l'une des classes de l'école Harouys à Nantes, le 05 septembre 2011, jour de la rentrée scolaire. Plus de 12 millions d'élèves, de la maternelle au lycée, ont fait leur retour en classe ce jour, une rentrée marquée par quelques nouveautés et de nouvelles suppressions de postes dont les effets se font de plus en plus sentir sur les conditions d'enseignement.  AFP PHOTO FRANK PERRY (Photo by Frank PERRY / AFP) (Photo by FRANK PERRY/AFP via Getty Images)

À un an de l’ouverture officielle du premier Lycée français des provinces atlantiques à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, les inscriptions vont bon train.

Photo : afp via getty images / FRANK PERRY

Le premier Lycée français des provinces atlantiques ouvrira en septembre 2024, dans la très anglophone ville de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Son objectif est de contribuer à franciser cette région, mais sa présence pourrait aussi attirer des investisseurs français désireux de vouloir s'établir dans la province.

C'est tout à fait ça, souligne Sylvain Olivier, le directeur général du Lycée international français des provinces atlantiques (LIFPA).

Bannière Market Square.

Des bannières annoncent l'arrivée du premier Lycée français au Market Square.

Photo : Radio-Canada

La France a préféré Saint-Jean à Moncton ou Halifax, alors que 96 % de la population de cette région a comme première langue officielle parlée l’anglais, selon le dernier recensement de Statistique Canada.

Le Lycée français doit ouvrir en septembre 2024 et offrir des classes de la 1re à la 12e année. Une garderie fait aussi partie du projet.

Notre ambition n'était pas forcément de faire une école que pour accueillir des francophones. Notre école souhaite accueillir toutes les nationalités et surtout les anglophones de Saint-Jean. Le gouvernement français veut un Lycée international français pour développer la francophonie dans les territoires acadiens, mais pas forcément là où il y a de la francophonie, dit-il.

Sylvain Olivier dans une salle cossue avec un avion de la Première Guerre mondiale suspendu au-dessus de sa tête.

Sylvain Olivier est directeur général du futur Lycée international français des provinces atlantiques.

Photo : CBC / Julia Wright

Diplomatie culturelle et économique

À son passage à l'Élysée il y a deux ans, l'auteure Antonine Maillet a invité le président Emmanuel Macron en Acadie. Il avait alors indiqué son intérêt à participer au Congrès mondial en 2024, mais ça pourrait être plus tôt.

Emmanuel Macron et Antonine Maillet.

Le président français Emmanuel Macron a rencontré l'autrice acadienne Antonine Maillet, qui a reçu l'insigne de commandeur de la Légion d'honneur.

Photo : Radio-Canada / Raphaël Bouvier-Auclair

L’ambassadeur de la France au Canada, Michel Miraillet, indique travailler sur un calendrier pour une éventuelle visite du président de la République fin octobre, mais que tout allait dépendre de l'actualité internationale.

Le président de la République a la ferme intention de venir au Canada, il l'a dit au premier ministre Justin Trudeau et il a marqué le souhait de venir en Acadie, indiquait alors Michel Miraillet, ambassadeur de la France au Canada.

L'ambassadeur de la France au Canada, Michel Miraillet, à Bouctouche à l'occasion de la Fête nationale de l'Acadle le 15 août 2023.

L'ambassadeur de la France au Canada, Michel Miraillet, à Bouctouche à l'occasion de la Fête nationale de l'Acadle le 15 août 2023.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Le Lycée français pourrait devenir une pièce maîtresse de cette visite diplomatique. Une école qui pourrait paver la voie à l'arrivée des entreprises en provenance de l'hexagone, alors que le Nouveau-Brunswick a des projets de développer l'hydrogène vert et des petits réacteurs nucléaires.

Les projets pour l'Acadie [...] on ne peut pas encore tout divulguer. L'école est fondamentale. On a encore toute une année pour faire de cet établissement un établissement phare.

Une citation de Michel Miraillet, ambassadeur de la France au Canada

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick s'est d'ailleurs assuré de rencontrer l'ambassadeur lors de sa visite à Bouctouche pour les célébrations du 15 août. Je pense que nous avons une relation renforcée aujourd'hui avec la France sur une base culturelle et économique, avait indiqué Blaine Higgs.

Le Lycée français comme levier économique

Au printemps, Blaine Higgs s'est rendu en France pour une mission commerciale où il a notamment rencontré la pétrolière française Total et d'autres entreprises françaises. Peu avant, l'entreprise Irving Oil disait envisager la vente complète ou partielle de ses actifs de sa raffinerie de Saint-Jean.

La raffinerie Irving est visible du centre-ville de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick.

Installations de l'entreprise Irving dans la région de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Thierry Laflamme

Les discussions entre les deux entreprises n'ont pas à ce moment-ci été confirmées.

Le directeur du Lycée convient que l'intérêt économique de Saint-Jean pour la France fait aussi partie des raisons pour y établir l'école.

C'est une ville portuaire avec une volonté de développement économique très importante et avec des entreprises françaises qui vont sans doute dans un avenir très proche venir s'implanter dans ce territoire, il faut un endroit pout faire venir des salariés de France avec leurs familles, leurs enfants et les scolariser chez nous, indique Sylvain Olivier, le directeur général du Lycée international français des provinces atlantiques (LIFPA).

Sylvain Olivier affirme qu'il est dans l'intention de la France d'ouvrir un deuxième et même un troisième lycée français ailleurs en Atlantique d'ici 5 ans à la demande du gouvernement français, si l'expérience de St-Jean est un succès.

Sylvain Olivier affirme qu'il est dans l'intention de la France d'ouvrir un deuxième et même un troisième lycée français ailleurs en Atlantique d'ici 5 ans à la demande du gouvernement français, si l'expérience de Saint-Jean est un succès.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Le Lycée a de grandes ambitions, les inscriptions pourraient tripler en cinq ans, passant de 290 à 900 étudiants. À titre comparatif, ce nombre d’inscriptions dépasserait la population étudiante du Centre scolaire Samuel-de-Champlain, qui compte actuellement 830 élèves.

Ne pas faire compétition à l'école francophone

D'ailleurs, l’idée est de prendre le relais de l’école francophone de la région, mais sans lui faire compétition. Le Lycée prévoit d'ailleurs recruter la totalité de ses enseignants - une quinzaine - en France.

C'est très positif, s’il y a des familles qui aimeraient avoir une éducation un peu plus poussée en français pour leurs enfants. Il faut se le dire, la plupart des parents anglophones ne sont pas à des ayants droits et n'ont pas nécessairement accès à l'éducation française comme au Centre Samuel-de-Champlain, indique Michel Côté, directeur général de l'association régionale de la Communauté francophone de Saint-Jean.

Le président du conseil d’éducation du District scolaire francophone Sud, Michel Côté, en visioconférence le 3 novembre 2021. .

Michel Côté, directeur général de l'association régionale de la Communauté francophone de Saint-Jean. Il est aussi président du conseil d’éducation du District scolaire francophone Sud.

Photo : Radio-Canada

Un ayant droit est une personne qui a un droit constitutionnel à l'école française, en vertu de l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Des droits de 15 500 $ par année

Marie Langlois, chargée de développement pour le LIFPA, assure que l'établissement sera prêt à ouvrir dans un an.

L'école sera située dans les anciens locaux du Musée du Nouveau-Brunswick au Market Square.

Malgré des frais d'inscription élevés, 15 500 $ par année, l'école privée dit être en bonne voie d'atteindre la cible de 290 inscriptions dont 110 Français expatriés qui viendront faire d’un trimestre à un an d'immersion au Lycée.

Marie Langlois, enseignante d'anglais au Lycée, a été dépêchée sur les lieux le 27 juillet comme chargé de projet afin de superviser la rénovation des futurs locaux qui remplaceront ceux du musée du Nouveau-Brunswick, l'ancien locataire de l'endroit à Market square.

Marie Langlois, enseignante d'anglais au Lycée, a été dépêchée sur les lieux le 27 juillet comme chargé de projet.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Une de ses premières missions de Marie Langlois est de trouver des familles d'accueil anglophones pour la centaine de jeunes Français expatriés qui arriveront dans moins d'un an.

On veut offrir à ses jeunes et aux familles de Saint-Jean un vrai échange culturel et linguistique pour que ces jeunes puissent se baigner dans un environnement qui est majoritairement anglophone [...] On n’est pas du tout à l'abri que ces jeunes restent ensuite au Canada, dit Marie Langlois.

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