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COVID-19 : Eris, le plus récent sous-variant d’Omicron, arrive au Canada

L'analyse des eaux usées montre une recrudescence de cas à plusieurs endroits depuis la fin juillet.

Un test de dépistage rapide de la COVID-19.

Les données recueillies récemment dans les eaux usées du Canada donnent à croire qu'une nouvelle vague de COVID-19 pourrait s'abattre sur le pays. Les pharmaceutiques ont mis à jour leurs vaccins, et les médecins recommandent de s'en procurer un le plus tôt possible.

Photo : (CBC/Radio-Canada)

Radio-Canada

Un nouveau sous-variant du coronavirus, dont la prévalence est observée dans certaines parties du monde, circule au Canada depuis le mois de mai, au moins, confirme l'agence fédérale de la santé publique.

Alors que les experts disent que ce sous-lignage d'Omicron – EG.5, mieux connu sous le nom d'Eris – semble être plus infectieux et capable de se faufiler au-delà de nos défenses immunitaires, peu de preuves laissent croire qu'il engendre des symptômes plus graves que ses prédécesseurs.

C'est quelque chose qu'il faut certainement surveiller de près, mais je ne suis pas vraiment inquiète à ce stade, affirme la Dre Syra Madad, épidémiologiste au Harvard Belfer Center.

Ce sous-variant du coronavirus pourrait néanmoins avoir causé 36 % des cas positifs à la COVID-19 décelés entre le 30 juillet et le 5 août derniers, a confirmé par courriel l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) à CBC, le réseau anglais de Radio-Canada.

L'ASPC dit par ailleurs avoir été mise au courant que des traces d'Eris ont été trouvées 36 fois dans les eaux usées municipales du pays entre le 15 mai et le 21 juillet.

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Une représentation du coronavirus.

Selon l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), en date du 16 juillet, EG.5.1.1 était le variant dominant dans la province et représentait 18 % des cas. Au début du mois de juillet, il représentait seulement 6 % des cas.

Pour le moment, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne considère pas ce nouveau variant du coronavirus comme préoccupant. Mais après avoir classé Eris comme un variant sous surveillance, le mois dernier, celui-ci s'est hissé au stade de variant d'intérêt, mercredi.

Les données de modélisation des États-Unis donnent à croire qu'Eris serait à l'origine de 17,3 % de tous les nouveaux cas de COVID-19 signalés dans le pays depuis deux semaines, un sommet parmi tous les variants en circulation.

« Eris » gagne du terrain en France, en Angleterre et aux États-Unis. Quelle est la situation chez nous? Daniel Bouchard en a discuté avec le Dr Perez, spécialiste des maladies infectieuses à l'Hôpital général de Kingston.

Actuellement, certaines régions du Canada connaissent une légère augmentation des cas de COVID-19, selon des données récentes.

L'analyse des eaux usées du pays, plut tôt cet été, avait montré certains des niveaux les plus bas de COVID-19 depuis 2020. Mais en date du 27 juillet, au moins 7 des 39 sites suivis par le tableau de bord sur la surveillance de la COVID-19 dans les eaux usées du Canada (Nouvelle fenêtre) montraient une augmentation.

En Ontario, par exemple, les données montraient que la positivité des tests était passée d'environ 5 % à près de 7 % en un mois.

Au Québec, l'INSPQ (Nouvelle fenêtre) estime que dans la semaine du 23 au 29 juillet 2023, il y a eu entre 46 000 et 85 000 nouveaux cas de COVID-19 dans la province. La semaine précédente, c'était entre 25 000 et 71 000 cas. L'INSPQ note une augmentation significative des cas, particulièrement dans la région de Montréal.

Ces dernières semaines, les États-Unis ont également connu une augmentation des cas et des hospitalisations, mais on ne sait pas si le nouveau variant serait en cause.

Que sait-on d'Eris?

EG.5, ou Eris, est un sous-variant d'Omicron – qui reste la version la plus courante du virus SRAS-CoV-2 au Canada.

Virologue à la Vaccine and Infectious Disease Organization de l'Université de la Saskatchewan, la Dre Angela Rasmussen affirme qu'Omicron est comme l'arrière-grand-père de tous les sous-variants qui ont suivi.

Omicron, c'est une famille, et les sous-variants, ce sont les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants de cette famille, résume-t-elle.

Mathématicienne et épidémiologiste à l'Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, la Dre Caroline Colijn croit pour sa part que les mutations d'EG.5 le rendent probablement plus infectieux que les sous-variants XBB d'Omicron qui l'ont précédé.

Membre d'une équipe interdisciplinaire de chercheurs appelée CoVaRR-Net, la Dre Colijn soupçonne qu'il pourrait y avoir dans les prochains mois une hausse des cas de COVID-19 causés par Eris, mais elle n'anticipe pas une énorme vague d'automne.

Selon elle, rien n'indique par ailleurs que ce sous-variant provoquerait des symptômes plus sévères de la COVID-19, la population étant grandement immunisée contre la maladie.

Et il est encore trop tôt, selon la Dre Colijn, pour savoir si Eris provoque des symptômes différents de ceux causés par les autres ramifications d'Omicron qui ont déjà été documentés par le passé.

Il ne semble pas que [le sous-variant] cause une augmentation de la gravité de la maladie ou [qu'il ait] un impact sur les vaccins et les traitements actuels.

Une citation de Dre Syra Madad, épidémiologiste au Harvard Belfer Center

Selon le courriel de l'ASPC, des traces d'Eris ont été trouvées partout au pays. L'agence n'a toutefois pas précisé où.

L'ASPC affirme que ses scientifiques surveillent et évaluent activement les lignées EG.5 et qu'ils sont à la recherche d'indices qui montreraient que celles-ci ont un impact sur la gravité de la COVID-19, sur sa contagiosité ou sur l'efficacité des tests de diagnostic, des vaccins et des traitements en lien avec la maladie.

La surveillance exercée par CoVaRR-Net a également révélé que le sous-variant est au Canada et que sa prévalence grimpe de 8 % par jour, indique la Dre Colijn.

Eris a également été décelé aux États-Unis, en Europe et en Asie. Selon l'OMS, les premiers échantillons documentés du sous-variant sont apparus chez nos voisins du sud en février.

Le reportage d'Audrey Neveu

Quand se procurer une dose de rappel?

Le mois dernier, le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a déclaré que la prochaine série de vaccins contre la COVID-19 sera probablement monovalente.

Ces vaccins cibleront spécifiquement les sous-variants XBB d'Omicron. Et comme Eris est le rejeton de ceux-ci, les doses de rappel qui seront mises à la disposition des Canadiens cet automne devraient également protéger contre lui, affirme le Dr Prabhat Jha, scientifique pour le réseau d'hôpitaux Unity Health Toronto.

Nous n'envisageons pas que le nouveau variant soit à ce point différent des autres que les vaccins ne pourront pas fournir de protection contre lui.

Une citation de Dr Prabhat Jha, scientifique à Unity Health Toronto

Il y a d'ailleurs suffisamment de données pour dire que les vaccins conçus pour lutter contre un variant en particulier peuvent avoir un effet beaucoup plus large, souligne la Dre Angela Rasmussen.

La nouvelle série de vaccins n'empêchera pas complètement la propagation du virus, convient la spécialiste. Mais les précédentes ont toujours fourni une très forte protection contre l'hospitalisation et la mort, précise-t-elle, ajoutant que certaines études suggèrent en outre une immunisation accrue contre la COVID longue.

Pour les personnes les plus à risque – celles qui sont âgées, immunodéprimées ou qui ont un problème de santé chronique – le Dr Jha dit qu'il est préférable de parler avec son médecin de famille pour savoir si l'on devrait obtenir une dose de rappel tout de suite ou attendre les nouveaux vaccins qui seront disponibles cet automne.

En général, toutefois, les deux experts affirment que, pour se protéger, les Canadiens devraient : mettre un masque dans les endroits intérieurs bondés; s'assurer d'obtenir le plus récent vaccin contre la COVID-19, surtout si l'on est une personne vulnérable; et, au besoin, passer un test à domicile pour savoir s'il faut rester à la maison.

Je pense que nous savons maintenant comment vivre avec le virus, reconnaît le Dr Jha. Mais vivre avec le virus, ça veut dire être prudent, pas indifférent. Et s'assurer que nous utilisons tous les outils qui sont à notre disposition.

Avec les informations de CBC

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