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COVID-19 : une infection et un vaccin équivalent à 3 doses, selon une étude

Un médecin manipule une seringue de vaccin.

À la fin de juin 2023, seulement 30,7 % des personnes admissibles au Nouveau-Brunswick ont demandé leur deuxième dose de rappel de vaccin contre la COVID-19.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

L'immunité face à la COVID-19 d’une personne qui a reçu trois doses de vaccin est comparable à celle d’une personne qui a été infectée et vaccinée une fois, d'après une nouvelle étude. Des résultats qui suggèrent que l’infection procure des bénéfices immunitaires équivalant à plusieurs doses de vaccin.

L’équipe qui a mené cette étude était dirigée par Jérôme Estaquier, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. L’étude, signée par 27 scientifiques du Canada, de la France, du Japon et du Portugal, a été publiée dans la revue scientifique Science Advances (Nouvelle fenêtre).

Les chercheurs ont évalué la question sur des gens qui avaient été infectés en 2020, avant l’arrivée des vaccins. Les personnes qui avaient contracté le virus antérieurement avaient, après la première ou la deuxième dose, une meilleure réponse que des gens qui n'avaient eu que deux doses. Donc, il fallait à ces derniers une troisième dose pour atteindre le même type de couverture, explique Jérôme Estaquier.

Une représentation visuelle de l'interaction entre le virus et la cellule.

Une protéine S du coronavirus (en rose) s'amarre à un récepteur ACE2 d'une cellule humaine (en bleu), ce qui lui permet ultimement de pénétrer dans la cellule.

Photo : iStock / selvanegra

 L’infection préalable à la vaccination confère un avantage sur le plan de la qualité des anticorps. La reconnaissance des variants est également meilleure. L’interaction entre l’anticorps et la protéine S du virus est plus forte, souligne le chercheur. C’est cette protéine qui permet au virus de pénétrer les cellules humaines. C'est aussi elle qui est ciblée par les vaccins pour que le système immunitaire puisse la reconnaître.

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

L’équipe est arrivée à cette conclusion en étudiant les anticorps d’une cinquantaine de participants; l’étude n’évalue donc pas la gravité d’une infection. Les chercheurs voulaient mettre à l’épreuve l’hypothèse selon laquelle la vaccination donnerait une protection comparable à celle d’une infection naturelle.

Nous avons déterminé comment l’abondance et la qualité des anticorps contre le SRAS-CoV-2 évoluaient au fil des mois et comment ces anticorps se comportaient vis-à-vis des variants, en particulier les souches Omicron, indique Jérome Estaquier.

Par contre, peu importe la source du développement des anticorps, les chercheurs ont constaté que leur qualité diminuait après six mois.  C’est le défaut des vaccins à ARN actuels contre la COVID-19. La réponse immunitaire qu’ils génèrent est de courte durée, remarque le professeur.

Selon lui, les personnes les plus vulnérables et les plus âgées, qui ont reçu leur dernière dose de vaccin il y a six ou huit mois, ont intérêt à recevoir une dose de rappel.

Un nouveau sous-variant : Eris

L’étude paraît au moment où un nouveau sous-variant d’Omicron du virus SRAS-CoV-2, Eris, fait son apparition. La question qui se pose aujourd'hui par rapport à ce nouveau variant est de savoir si notre réponse immunitaire et la vaccination qu'on a eue il y a six à huit mois permettront cette couverture vis-à-vis Eris, soutient Jérôme Estaquier.

Il se questionne sur la meilleure stratégie à adopter pour lutter à long terme contre la maladie. Dans le contexte où une bonne partie de la population a été exposée au virus de la COVID-19, il faudrait peut-être envisager l’idée de mesurer la quantité et la qualité des anticorps d’une personne avant de la vacciner, comme on le fait pour l’hépatite B , avance-t-il.

Encore maintenant, le Comité consultatif national de l’immunisation recommande aux personnes qui n’ont pas encore été vaccinées contre la COVID-19 de recevoir deux doses d’un vaccin à ARN. Or, en prenant en compte les conclusions de l’étude, si une personne n’a jamais été infectée non plus, d’autres doses pourraient être à envisager.

Avec des informations d'Olivier Lemieux

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