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Une expédition à bord d’une pirogue polynésienne légendaire de passage à Vancouver

Une pirogue double dans l'eau devant New York.

La pirogue double n'en est pas à son premier voyage. De nombreuses traversées ont été entreprises depuis 1976, dont un voyage en 2016. On voit l'embarcation ici devant New York. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Hugh Gentry

La Hōkūle'a, une pirogue double polynésienne, célèbre pour son premier voyage qui remonte à 1976, a accosté à Vancouver samedi. C'est l'un des premiers arrêts d’une traversée gigantesque du Pacifique qui s’étalera sur quatre ans.

Dimanche matin, au port du Musée maritime de Vancouver, l’embarcation était bondée de visiteurs venus admirer cette pirogue connue pour avoir réalisé un voyage il y a près d’un demi-siècle entre Hawaï et Tahiti. À l’époque, ce voyage avait permis de prouver la capacité des anciens Polynésiens à voyager entre les îles de l’océan Pacifique.

Une pirogue au port du Musée maritime du Vancouver.

La pirogue sera à Vancouver, au port du Musée maritime, pour une semaine et repartira ensuite vers le sud.

Photo : Radio-Canada / Catherine Dib

Des membres de l’équipage étaient sur place pour répondre aux interrogations des curieux sur les méthodes traditionnelles des voyages polynésiens qui se font sans instrument de navigation.

Susanne Stockdill s'est précipitée à l’annonce de l’arrivée de la pirogue au port. Cette résidente de Vancouver se dit touchée par le passage de la Hōkūleʻa, que son père avait eu la chance de voir dans les années 1970 à Hawaï : C'était important pour moi de venir à bord aujourd’hui.

Une femme et son frère dans une pirogue.

Suzanne Stockdill et son frère Steve Stockdill tenaient à se déplacer pour admirer la pirogue légendaire de leurs propres yeux. Ils se souviennent que leur père avait eu la chance de la voir il y a des décennies.

Photo : Radio-Canada / Catherine Dib

Cette expédition, appelée Moananuiakea, a commencé en juin, à Juneau, en Alaska, avec une douzaine de personnes à bord. L’équipage a notamment passé quelques jours à Haida Gwaii, puis il s’est arrêté à Prince Rupert, où les membres ont pu échanger avec des représentants des Nations Haïda, Tsimshian, Tlingit et Nisga’a.

Tresser des histoires d'une rive à l'autre

La capitaine en formation Moani Heimuli précise que le voyage est surtout une occasion d’échanges entre les différentes communautés autochtones des régions de l’océan Pacifique : On apporte des histoires d’une communauté à l’autre et on tisse des liens entre ces histoires. C’est comme une noix de coco sans fil.

Une personne assise dans une pirogue échange avec des personnes à bord.

Des membres de l'équipage étaient sur place pour échanger avec les visiteurs.

Photo : Radio-Canada / Catherine Dib

Un autre membre de l’équipage, Kaleohano Farrant, ajoute que cette odyssée s’arrêtera un peu partout, notamment au Mexique, en Polynésie, en Nouvelle-Zélande, au Japon et en Micronésie. Il précise que la pirogue, dont le nom signifie étoile du bonheur, requiert beaucoup d'entretien pendant le voyage, étant donné son âge avancé.

Les membres de l'équipage ont été choisis pour assurer la relève pour cette embarcation, indique Nainoa Thompson, président-directeur général de la Polynesian Voyaging Society, un organisme à but non lucratif derrière cette initiative.

Une pirogue au port de Prince Rupert.

La pirogue s'est aussi arrêtée à Prince Rupert le 20 juillet.

Photo : Submitted by Polynesian Voyaging Society

Nainoa Thompson ajoute qu'il est là pour assurer la sécurité du nouvel équipage en apprentissage, d’autant plus que ce voyage est particulièrement dangereux.

Ce voyage va nous emmener dans des endroits avec des pirates, avec des moustiques dont la piqûre peut tuer. C’est le plus long en temps et en distance [...], mais il y a des raisons qui pèsent plus lourd que les risques, [car] ce qui est le plus à risque, c'est l'océan.

Un savoir ancestral perdu, puis retrouvé

Nainoa Thompson souligne l’importance symbolique de ce 15e grand voyage, qui perpétue des connaissances de navigation jadis perdues. Quand cette pirogue avait été lancée, en 1976, plus personne ne savait quoi que ce soit, parce qu’on avait oublié, dit-il.

Il y avait des rêveurs : un anthropologue, Ben Finney, et un peintre, Herb Kane, qui avaient un rêve de réunir la science et la culture pour recréer cet artefact important pour les gens du Pacifique, ressusciter nos traditions et rendre justice aux vraies histoires sur les grands navigateurs du Pacifique.

Une citation de Nainoa Thompson, président-directeur général, Polynesian Voyaging Society

Il raconte que, dans les années 1970, plus personne en Polynésie ne se souvenait des techniques traditionnelles de navigation et qu'ils ont dû aller chercher Mau Piailug en Micronésie, l'un des derniers à les connaître à l'époque.

Ce maître en navigation a piloté la pirogue Hōkūle'a d'Hawaï à Tahiti, prouvant la théorie de Ben Finney selon laquelle les peuples de la région avaient navigué intentionnellement sur l’océan plutôt que de se laisser simplement emporter par le courant.

Avec les informations de Joel Law

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