La santé mentale des immigrants meilleure que celle des autres Canadiens de l’Atlantique
Les immigrants en Atlantique signalent à Statistique Canada une meilleure santé mentale que les non-immigrants durant la pandémie.
Photo : Getty Images / fizkes
Dans les quatre provinces de l’Atlantique, la pandémie de COVID-19 ne semble pas avoir ébranlé la santé mentale des immigrants autant que celle des Canadiens d’origine, s’il faut en croire une enquête de Statistique Canada.
Celle-ci révèle que 30 % des personnes immigrantes du Canada atlantique ont signalé à Statistique Canada que leur santé mentale en 2022 était meilleure qu’avant le début de la pandémie.
En guise de comparaison, 22,7 % d’entre elles ont dit que leur santé mentale était pire qu’avant la pandémie.
Chez les non-immigrants qui vivent en Atlantique, 30 % ont au contraire dit en 2022 que leur santé mentale était pire qu’avant l’apparition de la COVID.
Seulement 1 non-immigrant sur 10 en Atlantique a répondu que sa santé mentale s’était améliorée durant cette période.
Dans l’ensemble du pays, les immigrants ont signalé une meilleure santé mentale que les non-immigrants, mais l’écart est plus grand dans les provinces atlantiques.
Comment expliquer ce phénomène?
Raquel Hoersting, professeure de psychologie à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard (UPEI), tente une réponse.
Elle avance que les immigrants étaient peut-être déjà plus aguerris pour affronter les difficultés liées à la pandémie après l'expérience de quitter leur pays pour s'enraciner dans une autre culture. Elle parle de résilience.
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Paul Musa, le président de l'Association nigériane-canadienne de l'Île-du-Prince-Édouard, dit lui aussi qu'une personne qui doit affronter un changement aussi majeur est souvent mieux préparée aux obstacles.
Ils doivent se développer mentalement, socialement, pour être capables de surmonter les obstacles rencontrés
, dit-il.
Leur déracinement fait aussi en sorte que plusieurs immigrants se tournent vers des membres de leur communauté culturelle pour s'adapter. Ce sens de la communauté a pu aider aux pires moments de la pandémie, selon Raquel Hoersting.
Atousa Costandi
Photo : Gracieuseté : d'Atousa Costandi
Des associations culturelles ont d’ailleurs rapidement réagi dès les premiers soubresauts de la pandémie.
Atousa Costandi, secrétaire et membre du conseil de direction de la Société iranienne de la Nouvelle-Écosse, indique que l'association a rapidement communiqué avec des médecins d'origine iranienne qui vivent au Canada. Ceux-ci ont pu traduire en farsi les informations de la santé publique pour les plus récents arrivants.
Quant à savoir pourquoi les immigrants en Atlantique semblent avoir mieux surmonté la pandémie que ceux d'ailleurs au pays, Raquel Hoersting souligne que les immigrants récents s'en sortent souvent mieux que les immigrants moins récents en ce qui concerne l'emploi, la santé ou le fait d'éviter la criminalité.
Or, c'est en Atlantique qu'on trouve le plus haut pourcentage d'immigrants récents.
Dans ces quatre provinces, plus de 44 % des immigrants sont arrivés entre 2011 et 2021. Au Canada dans son ensemble, ces personnes arrivées au cours de la dernière décennie ne représentent que 29 % de tous les immigrants.
D’après le reportage de Kevin Yarr, CBC
