Apprendre à gérer son budget pour mieux s’intégrer

Pendant trois ans, l'organisme Immigrants francophones d'Afrique pour l'intégration et le développement (IFAPID) a aidé une centaine de nouveaux arrivants à faible revenu de Windsor à se prendre en charge et à lutter contre la pauvreté pour mieux s'intégrer.

Pour ces personnes, il s'agit de « s'approprier les outils comme la culture du travail, la consommation et les achats responsables ainsi que l’éducation pour s'intégrer », explique le président de l'organisme, David Mboli.

Grâce à une subvention de Trillium de trois ans, des ateliers ont été offerts sur des sujets variés, notamment la gestion des finances personnelles.

Originaire du Togo, Alex Malm a pu bénéficier du programme. Il explique que, depuis, il a changé ses façons de faire. Il raconte notamment que sa famille avait l'habitude de payer beaucoup de choses qui finissaient généralement à la poubelle.

J’ai dû changer parce qu'on a l'habitude d’aller surtout acheter des choses qui ne servent pas. C’était du gâchis.

Désormais, la famille utilise un carnet pour ses courses.

Avant d’aller faire l'épicerie, on note tout ce dont on a besoin et tout ce qu’on va acheter. Ce dont on n’a pas besoin, on le laisse pour pouvoir épargner l’argent, dit-il.

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Avant, c'était la catastrophe. Des fois, on oubliait même ce qu’on devait acheter, mais maintenant, c’est bien organisé.

Joah Mvankule Amisi, mère de trois enfants, explique aussi avoir pris conscience du fait que le gaspillage de nourriture est une perte d'argent.

Elle confie que lorsqu'elle prépare à manger, elle tient désormais compte de la taille de sa famille et non de la disponibilité des produits.

Le retour aux études n’est plus un problème

Les participants ont aussi été encouragés à reprendre des études ou à suivre une formation pour faciliter leur entrée sur le marché du travail.

Les instigateurs du projet ont toutefois dû leur faire admettre que l'école n'est pas réservée aux enfants et que même à un âge plus avancé cela est possible.

Nous les avons aidés à comprendre qu’à travers les études, ils peuvent trouver du bon travail et essayer d'améliorer les conditions de vie quelquefois difficiles, se réjouit M. Mboli.

Et ses efforts ont porté leurs fruits.

Il n’y a plus de complexes. Je suis motivé, galvanisé d'apprendre encore plus, explique Alex Malm qui est âgé d'une cinquantaine d'années.

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Joah Mvankule Amisi témoigne de la même expérience. Originaire de la République du Congo, cette femme fréquente une école anglaise et discute désormais en anglais avec ses trois enfants sans complexe.

Pour David Mboli, cette prise de conscience est non seulement à saluer, mais aussi une preuve que ces personnes sont sur la voie de l'intégration.

Nous avons trouvé que cette population commence à se prendre en charge et à consommer [de manière] responsable, surtout avec les échanges d'expériences, [qui donnent] de bonnes idées pour pouvoir construire leur propre futur, dit-il.

C’est une fierté parce que nous avons réussi notre projet, notre expérience. Nous pensons que nous avons besoin d’autres partenaires pour aller au-delà.

Les gestionnaires du programme affirment que le projet s’est déroulé comme prévu malgré la pandémie.