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AnalyseUn marathon de débats révèle le style des candidats à la mairie de Toronto

Le premier ministre Doug Ford ne cesse de se mêler de la campagne et d’être invoqué par les candidats eux-mêmes.

Les six candidats sur scène, derrière des lutrins. À gauche, le modérateur Steve Paikin les regarde.

De gauche à droite : les candidats à la mairie de Toronto Olivia Chow, Ana Bailão, Josh Matlow, Mitzie Hunter, Mark Saunders et Brad Bradford ont participé à un débat jeudi soir, animé par Steve Paikin de la chaîne TVO.

Photo : Radio-Canada / Nav Rahi/CBC

Le public de l'Isabel Bader Theatre avait été prévenu et les agents de sécurité veillaient au grain : pas question de venir perturber le débat des candidats à la mairie organisé jeudi soir par TVO et le Toronto Region Board of Trade.

On dirait qu’il y a toujours quelqu’un qui veut se précipiter sur scène, remarquait d’entrée de jeu Steve Paikin, modérateur de l’événement, en référence à deux récents débats interrompus par des candidats qui n’avaient pas été invités à y participer. (Rappelons qu’ils sont au total 102 à être inscrits sur le bulletin de vote.)

La foule s’est donc tenue tranquille. Les six débatteurs, eux, ont été un peu plus dissipés. Toujours courtois, certes, mais vifs et enclins, par brefs moments, à tomber dans la cacophonie.

C’est qu’ils commencent à avoir l’habitude de l’exercice, et à prendre le pli. La majorité des candidats présents jeudi – Ana Bailão, Brad Bradford, Olivia Chow, Mitzie Hunter, Josh Matlow – avait déjà participé à trois débats la veille (seul Mark Saunders était absent d’un débat sur la culture mercredi matin). La semaine précédente, cinq de ces aspirants maires avaient croisé le fer sur le thème du coût de la vie dans les locaux de la banque alimentaire Daily Bread.

Olivia Chow élue à la mairie de Toronto

Consulter le dossier complet

Vue nocturne sur ce grand ensemble architectural marqué par une enseigne lumineuse montrant le mot Toronto.

À un mois de l’élection partielle, la saison des débats est ainsi bel et bien lancée; et si les formats et les thèmes diffèrent, certaines tendances se dégagent.

Gros plan sur ces trois candidats, debout derrière leurs lutrins.

Olivia Chow, Ana Bailão et Josh Matlow lors du débat du jeudi 25 mai.

Photo : Radio-Canada / Nav Rahi/CBC

Le mot préféré de Mark Saunders? Leadership. L'ennemi numéro un de Brad Bradford? La bureaucratie.

Olivia Chow, pour convaincre les Torontois que l’heure du changement est arrivée, a l’habitude d’illustrer toutes les situations dans lesquelles les citoyens se retrouvent bloqués : dans les embouteillages, à attendre l’autobus, sur la liste d'attente pour un logement abordable, ou en ligne avec le 911.

Ana Bailão martèle qu’elle est là pour négocier une meilleure entente pour Toronto, prête à aller cogner aux portes des gouvernements provincial et fédéral pour obtenir le financement que la ville mérite.

Mitzie Hunter répète que Toronto est à un tournant et lorsqu’elle parle de [son] plan, ce n’est pas seulement théorique : la copie papier dudit plan est sur son pupitre, prête à être brandie comme accessoire au moment opportun.

Ce que Josh Matlow brandit, lui, c'est le spectre de Doug Ford (nous y reviendrons). Il soutient que la Ville ne peut pas compter sur le premier ministre ontarien et qu'il est temps que Toronto mette de l’ordre dans ses affaires.

Nombreuses attaques contre Saunders

Jusqu’ici dans les débats, Olivia Chow est régulièrement prise pour cible; c’est elle qui, pour l’instant, mène dans les intentions de vote. Certains de ses adversaires – Brad Bradford et Mark Saunders notamment – l’accusent de vouloir rendre la vie plus chère pour les Torontois, en augmentant les impôts, de 20 %, prétend Bradford. Un pourcentage rejeté et qualifié de ridicule par la principale intéressée, qui rappelle qu’elle veut augmenter certaines taxes pour les plus nantis, sur les maisons de luxe et sur les propriétés vacantes.

Il y a bien eu des attaques de ce type jeudi soir, mais c’est surtout Mark Saunders qui a reçu le plus de pointes cette fois-ci.

Dans cette course, l’ancien chef du Service de police de Toronto tente de se définir comme l’outsider, celui qui ne fait pas partie de la clique politique et qui, contrairement aux autres, n’est pas ou n’a jamais été conseiller municipal ou député. Il dit noter une déconnexion entre la communauté et les interminables discussions à l’Hôtel de Ville.

Gros plan sur les candidats Mitzie Hunter, Mark Saunders et Brad Bradford sur scène.

Mark Saunders (au centre) a été attaqué par plusieurs de ses adversaires, dont Mitzie Hunter et Brad Bradford, notamment sur son bilan à la tête du Service de Police de Toronto.

Photo : Radio-Canada / Nav Rahi/CBC

Mark Saunders a tout de même été candidat pour les progressistes-conservateurs de l’Ontario, conseiller spécial de Doug Ford sur la Place de l’Ontario, et à la tête d’une agence de la Ville, rétorquent souvent ses adversaires. Jeudi soir, c’est sur son bilan comme chef de police qu’ils l’ont principalement attaqué. Un chef de police « démissionnaire », n’a pas manqué de rappeler Brad Bradford.

Lors d’un segment du débat qui portait sur les enjeux de sécurité, plusieurs candidats ont noté que les indicateurs de criminalité ont empiré sous la gouverne de Mark Saunders. Est-ce que vous lui en attribuez la responsabilité? a demandé l’animateur Steve Paikin à Ana Bailão. En tout cas, quelqu’un doit en répondre, dit la candidate. M. Saunders s’est défendu en citant notamment un manque de ressources.

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Le fantôme de Doug Ford

En principe, le premier ministre de l’Ontario a peu, voire n'a plus rien à voir avec la politique municipale. Mais dans les faits, Doug Ford ne cesse de se mêler de la campagne et d’être invoqué par les candidats eux-mêmes. Ford l’a déjà dit clairement : à son sens, les Torontois seraient cuits s’ils élisaient un maire de gauche. Le premier ministre ne veut pas non plus d’un maire qui sabrerait dans le budget de la police. On entend souvent dire que Mark Saunders est son candidat chouchou.

Cette proximité entre Ford et Saunders est mise de l’avant par des candidats comme Josh Matlow et Olivia Chow. La ceinture de verdure, la Place de l’Ontario : ils citent également ces dossiers chauds reprochés au premier ministre ontarien, et qui concernent Toronto ou sa région.

Dans tous les cas : ce n’est pas à Doug de choisir le prochain maire, a conclu la candidate Chow jeudi.

Ce choix revient plutôt aux près de 2 millions d’électeurs torontois. Ils ont jusqu’au 26 juin pour se décider, et pas d’inquiétudes : il y aura une poignée d’autres débats d’ici là.

Un bulletin de vote fictif pour la mairie de Toronto.

Un bulletin de vote fictif pour la mairie de Toronto.

Photo : Radio-Canada / Mouaad El Yakaabi

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