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Quelles seront les réformes de Québec en immigration?

François Legault souhaite notamment imposer la connaissance obligatoire du français aux futurs immigrants économiques.

François Legault.

Pour le premier ministre François Legault, « l'urgence à court terme, c'est de protéger le français au Québec ».

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Pour « stopper le déclin de la langue française », comme le clame le gouvernement Legault depuis plusieurs mois, Québec s’apprête à annoncer une série de réformes en immigration. Voici les grandes lignes de ces changements qui seront dévoilés dans les prochaines semaines.

Désormais, pour immigrer au Québec en dehors des programmes humanitaires ou du regroupement familial, une bonne connaissance de la langue française sera obligatoire.

Aucun gouvernement du Québec, quelle que soit son allégeance, n’était jusqu'ici allé aussi loin. Jusqu’à présent, connaître la langue française était plutôt considéré comme un atout qui augmentait les chances d’un candidat à la résidence permanente. Cependant, il n’y a aucun seuil éliminatoire dans le Programme régulier des travailleurs qualifiés, qui dispose d’une grille de sélection établie en 2018 (Nouvelle fenêtre).

Ce qui est important, c'est d'agir maintenant [...] On va annoncer, dans quelques semaines, que la connaissance du français va devenir obligatoire pour les immigrants économiques.

Une citation de François Legault, premier ministre du Québec

Quel sera ce niveau obligatoire? Selon les informations de Radio-Canada, celui-ci pourrait varier selon le type de programme d’immigration. Par exemple, un niveau de connaissance moins élevé que celui exigé aux étudiants pourrait être établi pour les employés de certains secteurs.

Des incitatifs pour les diplômés francophones

Le gouvernement Legault a déjà confirmé les récentes révélations de Radio-Canada. Les étudiants étrangers, diplômés d’un programme francophone au Québec, bénéficieront à nouveau d’un assouplissement des critères d’accès au Programme de l’expérience québécoise (PEQ).

Pour postuler au PEQ, une fine connaissance du français est déjà exigée. Une expérience de travail est aussi demandée. La durée de celle-ci sera réduite pour rendre à nouveau ce programme plus attractif.

Les étudiants francophones d’un établissement anglophone seront également concernés par ces changements. Par exemple, un Français qui réalise une maîtrise à l’Université McGill, en raison de son parcours scolaire en français, pourra bénéficier des mêmes assouplissements.

Mme Fréchette prête serment comme ministre de l'Immigration.

Christine Fréchette, ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration du Québec, promet de plus régionaliser l'immigration. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

La régionalisation sera priorisée

C’est le gros dossier sur lequel se penche le gouvernement caquiste depuis son arrivée au pouvoir en 2018.

D’après des données dévoilées par la ministre de l’Immigration Christine Fréchette, lors de l’étude des crédits budgétaires au début du mois de mai, le nombre de résidents permanents qui s’installent hors de Montréal ne cesse d’augmenter. Cette proportion est passée de 23,5 % en 2020 à 31,5 % au début de l'année.

Mais ce n’est pas assez, a-t-elle indiqué au congrès de l’Acfas mardi. Il y a, a assuré Christine Fréchette, un souhait très fort [qui est] partagé de tous pour augmenter ce pourcentage. On sera au rendez-vous, a-t-elle promis.

Selon nos informations, Québec compte en effet accélérer le processus d’immigration pour tous ceux qui iront s’établir et travailler en région.

Les seuils d’immigration permanente vont-ils augmenter?

2022 a été une année record. Plus de 68 000 résidents permanents ont été admis au Québec. Un chiffre qui comprend des rattrapages dus à la pandémie, aux retards fédéraux et à la fermeture des frontières.

Pour 2023, il ne devrait cependant pas y avoir plus de 52 500 résidents permanents, selon les cibles fixées par Québec.

Dans l'ensemble, le ton a radicalement changé. Après avoir baissé ces seuils dans un premier mandat, puis avoir jugé « suicidaire » de les revoir à la hausse durant la dernière campagne électorale, François Legault ne cesse désormais d'ouvrir la porte à des changements. À une condition : que ces immigrants soient francophones.

Ce qui est surtout important, c’est qu’on exige la connaissance du français, a-t-il répété mardi, sans nier la possibilité d’augmenter les seuils. Une consultation publique aura lieu à la fin de l’été sur ce sujet, afin de fixer les cibles québécoises d’immigration permanente pour les prochaines années.

Les orientations du gouvernement Legault pourraient néanmoins être déjà connues au début juin, avec la publication d'un cahier de consultation.

Chose certaine, François Legault ne compte pas suivre le rythme fédéral de Justin Trudeau, qui vise 500 000 nouveaux arrivants par an. Il n'est pas question au Québec qu'on ait une telle croissance de l'immigration au cours des prochaines années, a-t-il précisé.

François Legault et Justin Trudeau discutent autour d'un café.

Les premiers ministres du Québec et du Canada, François Legault et Justin Trudeau, ne s'entendent pas sur les niveaux d'immigration. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Des changements pour les temporaires?

Rien n’est encore fermement décidé, mais il pourrait y avoir des changements dans le processus d’arrivée des travailleurs temporaires, présents en grand nombre au Québec.

Début 2023, selon des données fournies par Statistique Canada, il y avait 346 000 résidents non permanents dans la province, un record.

Durant des mois, ce sujet ne semblait pourtant pas susciter l'appétit du gouvernement Legault, qui soulignait, à l’instar du premier ministre, que ces personnes n’étaient au Québec que pour une durée limitée. Mais ce thème a maintenant franchi les portes de l'Assemblée nationale, et le premier ministre tient un discours différent.

J'ai demandé aussi qu'on regarde ce qu'on peut faire avec les travailleurs temporaires pour protéger le français au Québec, a déclaré mardi François Legault.

La patience devrait cependant être de mise. De tels changements ne devraient pas faire l’objet d’une annonce dans les prochaines semaines.

Si Québec dispose en effet du pouvoir d’exiger des critères de français dans l'obtention du certificat d'acceptation du Québec – un préalable pour avoir un permis de travail –, l’arrivée des travailleurs temporaires est également un dossier fédéral. Des discussions pourraient donc être nécessaires avec Ottawa, mais surtout avec le milieu des affaires, peu enclin à favoriser cette idée.

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