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ArchivesLe déclin du saumon sockeye en Colombie-Britannique

Saumons sockeyes qui nagent dans une rivière de Colombie-Britannique.

Le saumon sockeye a connu au cours des dernières années un effondrement de ses stocks.

Photo : Radio-Canada / Steve Hossack

Radio-Canada

Le saumon sockeye, un des trésors de la Colombie-Britannique, va-t-il disparaître? C’est une crainte exprimée depuis des décennies dans des reportages présentés à Radio-Canada.

Le destin unique du saumon sockeye

Le saumon sockeye est l'une des cinq espèces de salmonidés que l’on trouve sur la côte nord-américaine de l’océan Pacifique.

Ce poisson possède un cycle de vie qui atteint quatre à cinq ans.

Le destin unique du saumon sockeye, de l’alevin à l’âge adulte, de même que son importance pour l’industrie de la pêche en Colombie-Britannique, est raconté dans un reportage présenté à La semaine verte le 3 juillet 1977.

La semaine verte, 3 juillet 1977

Pour se reproduire, le sockeye quitte l’océan Pacifique pour retourner vers la rivière où il est né.

C'est notamment dans les frayères du fleuve Fraser ou de rivières comme l'Adams que retournent les saumons.

C’est un périple semé d’embûches.

Seulement 2 % des saumons arrivent au bout et se reproduisent.

Dans ce contexte, l’espèce a développé une stratégie pour réussir : celle du grand nombre.

En une seule saison, jusqu’à 10 millions de sockeyes pouvaient remonter le Fraser et les rivières de Colombie-Britannique.

Effondrement de l’espèce

Cette année, on s’attendait à ce que 8 millions de saumons sockeyes reviennent de l’océan. Seulement 3 millions ont remonté les rivières de Colombie-Britannique.

Une citation de Jacques Rivard, 1999

Il y en avait des millions auparavant. Et maintenant, il n’y en a pas plus que quelques milliers. C’est une espèce décimée.

Une citation de Mike Sparrow, 2021

À la fin des années 1990, une sonnette d’alarme cependant se fait entendre.

Comme le rapporte ce reportage du journaliste Jacques Rivard présenté au Téléjournal le 17 octobre 1999, le nombre de saumons sockeyes qui remontaient les cours d’eau de la Colombie-Britannique cette année-là a baissé d’au moins de moitié.

Au cours de l’histoire, le nombre de saumons sockeyes a grandement fluctué. Mais, depuis le début des années 2000, la tendance lourde est à leur déclin continu.

La semaine verte, 30 janvier 2021

En deux décennies, la chute importante s’est transformée en effondrement de l’espèce, comme le constate ce reportage du journaliste Gilbert Bégin et du réalisateur Bernard Laroche que présente l’émission La semaine verte le 30 janvier 2021.

Sue Grant, responsable de la gestion du saumon sockeye en Colombie-Britannique, le confirme.

En 2020, seulement 300 000 de ces poissons auraient remonté les rivières de la province.

C’est 20 fois moins qu’il y a quelques décennies, s’inquiète-t-elle.

Mike Sparrow, un pêcheur autochtone vivant à Steveston, tout près de l’embouchure du fleuve Fraser, constate que les saumons qui restent sont très peu nombreux et qu'ils sont maigres.

Dans ce contexte, le fils de Mike Sparrow pourrait-il perpétuer la pêche qui a soutenu sa communauté depuis des générations?

À la recherche d'explications

Le reportage présenté à La semaine verte explique les causes de cet effondrement. Le grand responsable serait le réchauffement climatique.

Les eaux des rivières de Colombie-Britannique et de l’océan Pacifique se sont beaucoup réchauffées en quelques décennies et les températures continuent d’augmenter. Or, les saumons sont très sensibles aux variations de température de l’eau.

Ils doivent dépenser beaucoup plus d’énergie pour remonter les rivières, utilisent toutes les réserves d’oxygène qu’ils ont dans le sang et meurent d’épuisement avant d’arriver aux frayères.

Le réchauffement climatique a un autre effet : il favorise la production de zooplancton moins nutritif dans l’océan. Les saumons moins bien nourris, et par conséquent moins forts, sont plus vulnérables, notamment aux prédateurs qui habitent l’océan et les rivières.

La pisciculture à grande échelle pourrait aussi nuire aux saumons sockeyes.

La grande concentration de saumons dans ces fermes d’élevage de poissons favoriserait notamment la propagation de maladies et de parasites aux individus qui vivent à l’état sauvage.

Lors des saisons de pêche 2020 et 2021, le gouvernement fédéral a interdit en Colombie-Britannique la plupart des activités de pêche commerciales, récréatives et même les pêches autochtones.

Le gouvernement fédéral a également décidé de fermer 19 sites de salmoniculture qui se trouvaient tout près des chemins qu’empruntent les saumons pour aller frayer.

En février 2023, Ottawa a maintenu cette décision pour 15 fermes de salmoniculture.

Préserver l'espèce

Téléjournal Colombie-Britannique, 23 août 2022

Les autorités canadiennes et de la Colombie-Britannique financent plusieurs programmes pour éviter la disparition de l’espèce, rappelle un reportage de la journaliste Nantou Soumahoro présenté au Téléjournal Colombie-Britannique le 23 août 2022.

Ottawa et Victoria ont notamment créé en 2019 le Fonds de restauration et d’innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique.

Cette initiative, en vigueur jusqu’en 2026, appuie les activités de protection et de restauration des stocks de saumon sauvage, avec de la recherche et des partenariats avec des communautés autochtones pour réaliser une pêche durable.

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