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ChroniqueInternationale, Angèle? N’en doutez pas.

Angèle.

La chanteuse Angèle se produisait à Montréal, samedi.

Photo : Tim Snow, evenko

Club Soda, le 12 juin 2018, en première partie d’Hubert Lenoir. MTelus, le 16 juin 2019, en tête d’affiche. Centre Bell, le 13 décembre 2019, plus que jamais au sommet de l’affiche. Et encore au Centre Bell, les 29 et 30 avril 2023, cette fois, en qualité de vedette internationale…

On ne se risquera peut-être pas à prédire que Angèle reviendra à Montréal d’ici deux ans en se produisant au Stade olympique, mais elle est sur la bonne voie… Cela dit, revenons au moment présent en ce samedi soir pluvieux qui a dû lui rappeler sa patrie.

L’appellation de son disque et de sa tournée (Nonante-Cinq) nous ramène à son année de naissance: 1995. Quelques minutes avant son entrée en scène, quand un gros 95 apparaît sur l’écran géant, on entend à plein tube un succès de cette époque, Baby One More Time (1998) de Britney Spears, chanté par cœur par toutes les six copines adolescentes assises dans la rangée devant moi, même si aucune d’elle n’était née à cette époque.

Le ton était donné pour les quelque 11 000 spectatrices : jeunes mères, jeunes femmes, adolescentes et enfants. Une véritable soirée familiale pour ce public aux trois quarts féminin, voire, 80 pour cent.

Cela tient beaucoup à l’intérêt généralisé qu’Angèle a démontré depuis ses débuts. La Belge fait partie de ces artistes qui ont un réel cachet et qui parlent de préoccupations actuelles. Des milliers de jeunes filles s’identifient et se reconnaissent en elles et elle le leur rend bien.

Plusieurs fois au cours de la soirée, la chanteuse et – fort bonne – danseuse s’est adressée directement au public comme si nous étions dans une salle de 1500 personnes, établissant un contact à dimension humaine.

La première fois, c’était une première partie au Club Soda. Et là, on fait deux Centre Bell. Quelle folie!, a dit celle qui a précisé que lors de la tournée de son premier disque (Brol), elle n’avait pas toujours réalisé ce qui lui arrivait, mais que désormais, elle voulait « kiffer » (prendre plaisir) à fond.

Le plaisir a semblé réciproque plus d’une fois entre l’artiste et ses admiratrices, et ce, peu importe l’approche. Les chansons d’ouverture comme Plus de sens et Tu me regardes, ou certaines livrées dans le dernier droit avant le rappel comme Libre et Flou ont bénéficié de l’apport des six danseurs et danseuses par l’entremise de chorégraphies étoffées.

Angèle en concert le 16 juin 2019 aux Francos de Montréal.

Angèle en concert le 16 juin 2019 aux Francos de Montréal.

Photo : Courtoisie Francofolies/Frédérique Ménard Aubin

Il y a quatre ans, lors du passage d’Angèle au MTelus aux Francos de Montréal, j’écrivais qu’elle dansait avec une certaine désinvolture contrairement à sa contemporaine Christine and the Queens qui danse avec une précision redoutable. Ce n’est plus vrai. L’actuelle tournée qui la mènera pour trois représentations à New York dans les prochains jours étant plus ambitieuse que la précédente, l’apport de scène – lire, le budget danse - a été revu à la hausse.

Angèle et sa troupe de danse proposent souvent des chorégraphies qui nous ramènent aux belles années de Paula Abdul ou Janet Jackson, où le synchronisme est millimétré. Cela dit, d’autres séquences durant lesquelles son équipe virevolte autour de ses baskets blancs immaculés lui permettent de conserver sa personnalité qui lui est propre, allant à contre-courant de l’ensemble.

Parfois, on se dit qu’Angèle n’a pas vraiment besoin de soutien sur les planches tant elle en obtient de son public. Il fallait entendre ce public chanter à l’unisson sur presque tous les titres proposés durant ce concert de près de deux heures. Notamment durant Oui ou non – genre de version contemporaine de Tu veux ou tu veux pas, de Brigitte Bardot - ou lors de Tout oublier, où les paroles défilaient sur l’écran. Un peu superflu, cette idée, tant les spectatrices connaissaient la chanson.

Ici et là, la Belge a pris la peine de mettre en contexte la genèse de ses chansons ou leur importance.

Il y en a qui sont plus faciles à écrire, comme la prochaine. Je voulais écrire une chanson d’amour. Soixante-dix pour cent des chansons écrites sont des chansons d’amour, mais pas 70 % sont des chansons d’amour lesbiennes.

Une citation de Angèle

Et là, avec le drapeau de la communauté lesbienne sur les épaules, elle a entonné Ta reine, faisant passer un courant électrique indéniable dans l’assistance. Réaction similaire quand elle s’est installée au piano pour interpréter en succession Taxi et Solo, deux chansons de relations personnelles complexes. La première a été splendide avec le Centre Bell illuminé des cellulaires, la seconde a été chantée en chœur et avec passion par les spectatrices.

Angèle.

Angèle a fait danser un Centre Bell rempli à craquer, samedi.

Photo : Tim Snow, evenko

Internationale, Angèle? N’en doutez pas. Elle était accompagnée par Dua Lipa pour le duo virtuel de Fever, qui a mené à un clip commun fort réussi entre les deux artistes aux horizons et aux langues différentes. Elle avait aussi son compatriote Damso derrière elle durant la dynamique Démons, au rappel.

Mais elle n’avait besoin que du public pour faire chavirer le Centre Bell avec la désormais incontournable Balance ton quoi, née durant le mouvement de dénonciation Balance ton porc. Cette chanson est devenue un hymne fédérateur, intergénérationnel et universel, tout à la fois.

Internationale, certes, mais fière de ses origines. À preuve, elle a bouclé la soirée avec Bruxelles, je t’aime, notant que le public d’ici, c’est un peu comme le public de Belgique. Il y a six décennies, Jacques Brel évoquait le passé de la ville avec Bruxelles. De nos jours, Angèle parle de son amour pour sa ville au présent.

Mais elle n’est pas chiche. Un gros Montréal je t’aime est apparu sur l’écran lors des dernières notes de la chanson et durant le salut final. Avec en prime un : à demain!.

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