•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

ArchivesDepuis des décennies, la médecine étudie et traite l’infertilité masculine

Illustration de la rencontre de spermatozoïdes et d'un ovule.

L'infertilité masculine est un problème répandu mais qui se traite.

Photo : Shutterstock

Radio-Canada

Jadis occultée, l’infertilité masculine est reconnue depuis quelques décennies comme un problème répandu dans nos sociétés. En cette Semaine canadienne de sensibilisation à l’infertilité qui se tient du 23 au 29 avril 2023, nos archives nous rappellent que la médecine traite avec de plus en plus de succès cet obstacle pour obtenir une progéniture.

Un problème répandu

Il y a encore quelques années […], on disait que si un couple n’avait pas d’enfants, c’était la femme qui en était responsable. Et si l’on s’apercevait qu’elle était fertile, on disait que la providence n’avait pas voulu que ce couple ait des enfants. On sait maintenant que la providence, c’était beaucoup l’homme.

Une citation de Joël Le Bigot, 1977

Au début d’avril 2023, une étude de l’Organisation mondiale de la santé révélait qu’une personne sur six dans le monde était touchée par un épisode d’infertilité au cours de sa vie.

En 2022, une recherche internationale confirmait un fait troublant : le nombre de spermatozoïdes fabriqués par les hommes a diminué d’un peu plus de la moitié entre 1973 et 2018.

Ce déclin se serait même accéléré depuis 2000.

Le 18 avril 2021, une entrevue qu’accorde le biologiste Daniel Cyr à l’animatrice de l’émission radiophonique Les années lumière, Sophie-Andrée Blondin, explique que l’exposition à des produits chimiques réduit la fertilité des fœtus garçons durant la grossesse.

Il faut cependant distinguer l’infertilité, qui est un état temporaire de procréer et la stérilité qui, elle, est une situation permanente.

Prenez note que ces reportages d’archives pourraient contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Science-réalité, 4 mars 1977

Dans ce reportage de l'animateur Joël Le Bigot à l’émission Science-réalité du 4 mars 1977, on apprend que l’infertilité affecterait 10 % des couples.

Ce problème chez les couples provient à 40 % de chez les hommes, 40 % de chez les femmes, alors que 20 % sont de nature mixte.

C’est le spermogramme, l’examen de la quantité et de la qualité du liquide séminal, qui va déterminer si un homme est infertile ou pas.

L’endocrinologue Jean Mailhot et le gynécologue Diogène Cloutier, du Centre hospitalier de l’Université Laval, nous précisent les multiples raisons qui peuvent rendre un homme infertile.

Par exemple, la varicocèle — une dilatation des veines, l’équivalent de varices, au niveau du scrotum et du testicule gauche — expliquerait entre 35 % et 40 % de l’infertilité masculine.

L’obésité ou le tabagisme peuvent également favoriser l’infertilité.

La chaleur, la fatigue, les maladies transmises sexuellement sont aussi des ennemies de la fertilité masculine.

Par contre, contrairement à ce que beaucoup prétendent, la maladie dite des oreillons cause rarement l’infertilité chez les hommes.

La fertilisation in vitro, opérationnelle à partir des années 1980, contribue à la lutte contre l’infertilité des couples.

Des traitements de plus en plus efficaces

Parmi les traitements disponibles qui s’attaquent spécifiquement à l’infertilité masculine, on retrouve depuis le début des années 1990 la micro-injection de spermatozoïdes développée par des scientifiques belges.

Découverte, 10 janvier 2000

Cette technique, alors assez récente, fait l’objet d’un reportage du journaliste Mario Masson et de la réalisatrice Marièle Choquette présenté à l’émission Découverte le 10 janvier 2000 animée par Charles Tisseyre.

C’est grâce à cette technique que Dominique Lacroix et André Clément ont donné le jour à leur fille Laurence.

La micro-injection consiste à isoler un spermatozoïde unique, à le faire entrer avec une seringue dans un ovule et à forcer ainsi la conception.

En 2000, on évaluait que 20 000 bébés étaient nés grâce à ce procédé dans le monde, dont quelques centaines au Canada.

Le taux de grossesses que provoque cette approche avoisine le taux de procréation normal.

Au début, raconte le reportage, ces modes de fécondation ont suscité une certaine crainte au sein de la population.

Est-ce contre nature? Est-ce risqué?

Des études effectuées en Belgique, au Danemark et au Royaume-Uni à l’époque confirment que les enfants nés grâce à cette méthode ne présentent pas plus de malformations physiques ou congénitales que ceux conçus de manière traditionnelle.

Ces résultats semblent toujours valides en 2023.

Par contre, on reconnaissait que les enfants nés grâce à la micro-injection pouvaient connaître à leur tour des problèmes d’infécondité.

C’était particulièrement le cas quand le problème du père provenait d’une déficience génétique.

Des scientifiques s’inquiétaient aussi dès 2000 que les effets potentiels à long terme de cette méthode n’aient pu être étudiés.

La technique de micro-injection, remarquaient-ils, permettait la présence lors de la fécondation d’éléments génétiques défectueux qui n’auraient pas eu d’accès à l’ovule dans des circonstances normales.

Cela pourrait-il provoquer des maladies génétiques ou également des cancers chez ces enfants?

Seules des recherches effectuées sur des animaux à cycle de vie rapide, comme les souris ou certains primates, auraient pu aider à calmer ces inquiétudes.

Il n’existe toujours pas de réponse définitive à ces questions en 2023.

Encore plus de nos archives

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.