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ArchivesNorval Morrisseau : le Mishomis, grand-père de l’art autochtone contemporain au Canada

Norval Morrisseau et tableaux en arrière-plan.

Le peintre Norval Morrisseau devant quelques-unes de ses toiles.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 3 mars dernier, la Police provinciale de l’Ontario et le Service de police de Thunder Bay ont saisi plus de 1000 œuvres frauduleusement attribuées au peintre autochtone Norval Morrisseau. Nos archives témoignent de la grande influence de cet artiste ojibwé dans le domaine de l’art contemporain.

Le peintre Norval Morrisseau a été surnommé par ses admirateurs le Picasso du Nord. Il est devenu un véritable symbole de l’art canadien. Ses toiles sont une explosion de couleurs et une incursion dans la spiritualité et les croyances du peuple anishinaabe.

J’ai été élevé au milieu des récits et des légendes de mon peuple, que j’ai peints.

Une citation de Norval Morrisseau

Originaire de la Première Nation anishinaabe de la réserve Sandpoint en Ontario, Norval Morrisseau est né le 14 mars 1932.

C’est un artiste autodidacte qui a appris seul à manier le pinceau dès l'âge de 10 ans pour représenter les personnages des légendes et croyances anishinaabeg.

La majeure partie de ses œuvres ont été créées au cours des années 1970. Il est décédé de la maladie de Parkinson le 4 décembre 2007.

Au lendemain de son décès, l’animatrice Élaine Ayotte a rencontré Viviane Gray, conservatrice au ministère des Affaires indiennes et du Nord au Canada (aujourd'hui Affaires autochtones et du Nord Canada).

C’est ça la vie, 5 décembre 2007

Viviane Gray explique que Norval Morrisseau est reconnu pour être le père du style de l'école des Woodlands. Les contours des personnages sont très prononcés et c’est comme si l’on pouvait voir à l’intérieur des animaux et des personnes avec des rayons X.

Les toiles de Norval Morrisseau illustrent la vie qui balance entre la spiritualité et le territoire physique et l’interrelation entre les deux.

Au début de l’âge adulte, Norval Morrisseau est tombé gravement malade. Une cérémonie de guérison a alors été organisée par sa famille pour le soigner. Il y a reçu le nom de Miskwaabik Animiiki (Oiseau-Tonnerre de cuivre, Copper Thunderbird). On trouve la présence de cet oiseau mythique dans plusieurs de ses œuvres.

En 1962, le travail de Norval Morrisseau a fait l'objet d'une première exposition à la galerie Jack Pollock. Les tableaux ont trouvé des acheteurs rapidement. Norval Morrisseau a été le premier artiste autochtone à présenter ses œuvres dans une galerie d’art contemporain.

Il a également été le premier artiste autochtone à se voir consacrer une exposition solo au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa.

Art circuit, 4 mars 2006

Le 4 mars 2006 à l’émission Art circuit, la journaliste Jasmine Dubé présentait un reportage sur l’exposition de l’artiste autochtone Norval Morrisseau qui se tenait au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa.

Monique Baker-Wishart, du Musée des beaux-arts du Canada, a expliqué l’importance de cet artiste précurseur.

De son vivant, Norval Morrisseau a connu de grands succès. Décoré de la Médaille du centenaire du Canada dès 1968, élu à l’Académie royale des arts du Canada en 1973, il a reçu l’Ordre du Canada en reconnaissance de sa contribution à l’art canadien en 1978.

Il est l’un des rares artistes canadiens à avoir exposé des œuvres au Centre Pompidou à Paris pour le bicentenaire de la Révolution française en 1989.

De faux tableaux qui font chuter la valeur des vrais

Au début des années 2000, Norval Morrisseau a identifié plusieurs peintures lui étant faussement attribuées qui ont été vendues comme des pièces authentiques.

Le 3 février 2014, la journaliste Martine Laberge racontait que deux chefs d’accusation avaient été déposés contre une galerie de Toronto, accusée d’avoir vendu des toiles de l’artiste Norval Morrisseau contrefaites.

Téléjournal Ontario, 3 février 2014

En 2008, Kevin Hearn, le claviériste du groupe Barenaked Ladies, a accusé Joseph Bertram McLeod, propriétaire de la galerie Maslak McLeod de Toronto, de lui avoir vendu une fausse œuvre de Morrisseau.

En tentant de prouver que l'œuvre achetée par le claviériste des Barenaked Ladies n'était pas authentique, le réalisateur du documentaire There are no fakes est tombé sur un réseau de faussaires.

L'avocat des Barenaked Ladies a affirmé qu’un réseau de fraudeurs d’art travaillait à partir de Thunder Bay dans le nord-est de l’Ontario. La GRC et la police locale avaient déjà enquêté en 2000 puis en 2007, mais aucune accusation n’avait alors été portée dans le dossier.

Au début de mars 2023, l’enquête a confirmé que l’activité criminelle alléguée se serait déroulée sur des dizaines d’années.

Cory Dingle, le directeur général de la succession de Norval Morrisseau, affirme que certains réclamaient que cette vérité soit dévoilée depuis 24 ans.

Kevin Hearn a été dédommagé à hauteur de 60 000 $ en 2019 pour l'acquisition de la fausse toile.

L’afflux des faux sur le marché de l’art pendant des décennies a fait considérablement chuter le prix des œuvres de Norval Morrisseau.

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