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Peu de logements retirés d’Airbnb à Québec

Carte du centre-ville avec les prix de certaines offres de location du site Airbnb.

La zone de recherche pour la réservation d'un logement au centre-ville de Québec ciblée pour la démonstration.

Photo : Capture d’écran / Airbnb

Airbnb a dû se conformer mardi à la loi québécoise en retirant de son site les annonces de logements qui n'affichent pas de numéro de certification touristique. Radio-Canada a fait une démonstration approximative de comment les retraits se répercutent dans le nombre d’offres de location dans le centre-ville de Québec.

À l’échelle de la province, près de 30 000 annonces ont été recensées, en février, et 79 % d’entre elles n'étaient pas certifiées, selon le rapport du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

Le portrait semble toutefois différent à Québec où une grande majorité des annonces, recensées lundi, demeurent accessibles, peut-être parce que la Ville s’était déjà dotée de ses propres réglementations en 2019. En faisant un petit survol rapide, lundi, plusieurs hôtes affichaient déjà un numéro de certification de la Corporation de l'industrie touristique du Québec (CITQ).

En matinée, plusieurs offres sans certification étaient toujours présentes, mais vers midi le portrait avait changé. Selon un porte-parole de la plateforme, Matt McNama, le processus de retrait a été complété en après-midi, mais il reste des précisions à apporter au niveau de la surveillance et du maintien des changements.

Encadrement d'Airbnb au Québec

Consulter le dossier complet

Le logo d'Airbnb sur un téléphone.

Toutes les réservations faites sur le site avant le 28 mars auprès d'hôtes qui n’étaient pas certifiées ne sont pas affectées par les changements, mais ces hôtes ne pourront plus recevoir de nouvelles réservations. De plus, les locations à plus long terme, de 31 jours ou plus, demeurent actives, avec ou sans certification.

Les liens vers les quelques logements identifiés comme n’ayant pas de numéro d'enregistrement lundi, ne s’ouvrent plus et redirigent l’utilisateur vers la page d’accueil d’Airbnb.

Autre aspect à noter, tous les logements en chambre partagée ont été retirés. Selon Matt McNama, c’est fort probablement parce qu’ils n’étaient pas conformes, les changements de réglementation n’affectent pas spécifiquement ce type de logement.

Changements bien accueillis à la Ville et chez des hôtes

La conseillère municipale responsable du tourisme, Mélissa Coulombe-Leduc, se réjouit des changements apportés au gouvernement et chez Airbnb. De venir obliger de mettre le numéro d’enregistrement dans l’annonce, ça assure une certaine conformité pour les villes pour s’assurer de respecter le zonage , affirme-t-elle en entrevue à l’émission Première heure.

La Ville oblige techniquement depuis 2019 les citoyens qui désirent offrir de l’hébergement en location à court terme d’obtenir un permis annuel auprès de la Ville de Québec au coût de 50 $. Avec son certificat d’autorisation, la personne peut poursuivre ses démarches auprès de la Corporation de l'industrie touristique du Québec , explique Mélissa Coulombe-Leduc.

Pour les hôtes, les démarches ne sont pas si complexes, selon Carl Thibault qui loue son logement sur Airbnb depuis février.

J'ai fait une demande à la Ville de Québec. J'ai eu un retour le lendemain. Avec ce numéro on peut faire la demande auprès de la CITQ. Ça a pris 24 heures puis j'avais mon numéro d'enregistrement pour Airbnb et les autres plateformes , s’étonne presque le nouvel hôte.

Carl Thibault devant son ordinateur montre son annonce de location sur Airbnb.

Carl Thibault loue sa maison pour pouvoir se permettre de voyager, en payant une partie de ses dépenses.

Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier

Il accueille favorablement les nouvelles réglementations d’Airbnb. Ça permet d'avoir un encadrement plus conforme , poursuit-il.

Le soulagement se fait sentir du côté du Bureau d’animation et information logement (BAIL). Enfin il y a quelque chose qui se passe du côté du gouvernement, donc un encadrement plus serré, ça fait des années qu’on en parle , déclare Nicole Dionne, la coordonnatrice de l’organisme.

Elle souhaite que les logements non conformes reviennent dans le marché locatif. La situation de la crise du logement au Québec s'accentue d'année en année, en même temps que l'offre de logements sur Airbnb augmente , argumente la coordonnatrice du BAIL.

Encore quelques points à clarifier

Marc-André Plante, directeur des affaires publiques et gouvernementales de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), est aussi satisfait des changements apportés.

Il espère néanmoins que les différents paliers gouvernementaux s’assureront aussi de faire respecter les lois en place. Adopter des législations, ça doit venir avec des responsabilités de surveillance , affirme le représentant de la CORPIQ.

Mélissa Coulombe-Leduc porte un manteau et un foulard en entrevue à l'extérieur.

Mélissa Coulombe-Leduc affirme que le numéro d’enregistrement est crucial pour permettre à la Ville pour appliquer notre zonage et notre réglementation.

Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier

Mélissa Coulombe-Leduc prévient que la Ville s’occupera de son volet. Quand il y a une demande pour faire de l’hébergement touristique et que ça implique un changement au niveau de la grille de zonage. Nos services d'inspection vont se présenter dans cette unité d'hébergement, pour s’assurer qu’elle est conforme aux codes de construction , explique-t-elle.

De son bord, Airbnb n’a pas encore précisé comment se fera la surveillance, maintenant que plusieurs annonces ont été retirées.

Marc-André Plante espère aussi que toutes les plateformes soient soumises aux mêmes restrictions qu’Airbnb. On craint qu'il y ait un déplacement d'offres d'hébergement touristique illégal sur d'autres plateformes. Alors, on souhaiterait dès maintenant que tout le monde puisse appliquer de façon rigoureuse cette nouvelle politique , ajoute-t-il.

Avec des informations de Camille Carpentier, Alex Boissonneault et Julien Fontaine-Doray

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