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ArchivesUn débat presque éternel : les francophones du Canada ont-ils un accent?

Deux étudiants de l'Université de Montréal participent à un vox pop en 1967.

La question de l'existence d'un accent dans le français parlé au Canada soulève les passions.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Depuis des décennies, c’est un débat qui souvent soulève les passions au Canada : les francophones canadiens ont-ils un accent? Des reportages de Radio-Canada nous éclairent sur ces questions en cette Journée internationale de la francophonie.

Un accent qui s'explique?

Vu qu’il fait très froid, on a de la misère à mâcher nos mots.

Une citation de Un étudiant de l’Université de Montréal, 1967

En plein hiver 1967, la journaliste Renée Larochelle s’est rendue près de l’Université de Montréal pour effectuer un micro-trottoir sur un débat qui fait rage depuis longtemps.

Les francophones du Canada parlent-ils avec un accent différent de celui des Français? Si oui, comment cela s’explique-t-il?

L’émission Aujourd’hui du 2 mars 1967 présente les réponses des personnes interrogées.

La très grande majorité des étudiants et des universitaires questionnés conclut que la population canadienne et québécoise francophone parle avec un accent qui diffère de celui de nos cousins français.

Comment l'expliquer? Un peu à la rigolade, un étudiant attribue au climat hivernal canadien l'origine de cette variation.

Le froid, soutient-il, nous rend la bouche molle, déclenchant du même coup le rire chez ses compagnons.

Un autre étudiant accuse la langue des colonisateurs britanniques, qui pollue le français parlé au Canada et qu’il faudrait, selon lui, extirper pour lui rendre sa pureté.

Un autre étudiant relativise le débat : les accents, affirme-t-il, sont un phénomène particulier à chaque région.

Dans ce contexte, il n’y aurait pas de bons ou de mauvais accents; juste des accents différents.

Un accent qui évolue

Le 14 septembre 2010, l’animatrice de l’émission C’est ça la vie, Marcia Pilote, reçoit en entrevue la directrice du Département de linguistique de l’Université d’Ottawa.

Marie-Hélène Côté nous apprend tout d’abord un fait qui peut surprendre, à savoir : le français qu’on parle au Canada est relativement homogène.

Il serait même plus uniforme qu’en France, où, pourtant, le territoire est beaucoup plus petit.

Au Canada, les locuteurs francophones hors de l'immigration récente viennent seulement de deux souches :soit la souche acadienne, soit la souche laurentienne.

Cette dernière désigne les habitants francophones de la vallée du Saint-Laurent.

Hors du Québec et de l’Acadie, la très grande majorité des francophones du reste du Canada sont de souche laurentienne.

La linguiste nous confirme par ailleurs que l'accent en français évolue au Canada.

La lettre « R » roulée qu’on entendait chez plusieurs de nos ancêtres, et notamment chez les ecclésiastiques et les religieuses, a quasiment disparu.

Pour sa part, la voyelle « A » ouverte, comme dans la troisième syllabe du mot « Canada », a été remplacée par une voyelle plus fermée.

Marie-Hélène Côté termine l’entrevue en mentionnant que la différence dans les accents est naturelle.

Sur une touche poétique, elle conclut que les accents doivent être considérés comme l’âme d’une langue.

Radio-Canada et le français

Les gens de la radio et la télévision de Radio-Canada ont déjà eu la réputation de « parler pointu ».

Au moment où la radio et la télévision sont nées, au Canada français et ailleurs, il a été décidé d’adopter une langue de niveaux élevé et uniformisé afin qu'elle soit comprise par tous les auditoires.

Le français qu’on y diffusait était souvent éloigné du langage parlé dans les foyers ou dans les rues du Canada.

Aujourd'hui, 17 février 1966

Un exemple de cette langue préconisée dans les premières années de la Société Radio-Canada s’entend dans cette présentation de l’animatrice Michelle Tisseyre à l’émission Aujourd’hui du 17 février 1966.

De nos jours, Radio-Canada favorise plutôt la diversité des voix et des accents dans ses équipes de journalistes, d’animateurs et d'animatrices.

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