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Près d’un Néo-Brunswickois sur cinq a souffert de dépression pendant la pandémie

Un homme se tient le front avec sa main.

Les plus de 65 ans ont été les plus touchés par les symptômes dépressifs pendant la pandémie.

Photo : iStockphoto

Radio-Canada

La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences importantes sur la santé mentale et la consommation d’alcool et de cannabis de bien des Néo-Brunswickois, ont constaté des chercheurs de l’Université du Nouveau-Brunswick qui ont fait une étude à ce sujet.

L'étude publiée en février s'intitule Changes in mental health and substance use behaviours associated with the COVID-19 Pandemic in New Brunswick. Elle repose notamment sur des données de Statistique Canada et des sondages effectués par l’organisme Recherche en santé mentale Canada.

Les répondants devaient décrire l’impact de la pandémie sur leur santé mentale et évaluer eux-mêmes leur santé mentale tout au long de la pandémie. Il est question de symptômes de dépression et d’anxiété, par exemple.

Les répondants devaient aussi préciser si leur consommation d’alcool ou de drogues, notamment le cannabis, avait augmenté durant la pandémie.

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Une représentation du coronavirus.

Les chercheurs ont constaté une prévalence de la dépression 3,25 fois plus élevée qu'avant la pandémie. Près d'une personne sur cinq a déclaré avoir eu des symptômes de dépression pendant la pandémie. Les personnes de 65 ans et plus vivant seules en milieu urbain étaient les plus touchées.

La consommation excessive d'alcool (plus de quatre verres par jour pour les femmes ou cinq verres pour les hommes) était aussi 1,7 fois plus élevée pendant la pandémie.

Une personne tient un verre de vin.

La consommation excessive d'alcool a augmenté au Nouveau-Brunswick durant la pandémie, selon des chercheurs.

Photo : Getty Images / Instants

La consommation de cannabis était quant à elle 1,4 fois plus élevée, particulièrement chez les 65 ans et plus.

Les répondants ont aussi fait état d’un sentiment de solitude, d'isolement et de détresse émotionnelle qui s’est aggravé pendant la pandémie.

Une période difficile pour certaines personnes

L’étude démontre que la pandémie a été difficile pour certaines personnes au Nouveau-Brunswick, estime Jean-Sébastien Fallu, professeur spécialisé en inadaptation psychosociale et en toxicomanie à l’Université de Montréal qui ne fait pas partie des auteurs de l'étude.

Jean-Sébastien Fallu interviewé par vidéoconférence.

Jean-Sébastien Fallu, professeur spécialisé en inadaptation psychosociale et en toxicomanie à l’Université de Montréal, apporte des éléments de réflexion à la suite d'une étude de l'Université du Nouveau-Brunswick sur les conséquences de la pandémie de COVID-19.

Photo : Radio-Canada

Ça montre effectivement qu’une pandémie et les mesures sanitaires qui sont mises en place doivent être regardées à l’angle de la santé globale, pas juste la santé physique, mais la santé mentale, la santé sociale. Évidemment, il y a beaucoup d’indicateurs à suivre et les impacts peuvent être à tous ces égards-là et à long terme aussi, souligne M. Fallu durant une entrevue accordée mercredi à l’émission Le téléjournal Acadie.

Le stress lié au revenu et les responsabilités accrues?

Il est difficile d’expliquer pourquoi certains groupes dans la population ont été plus touchés que d’autres par la dépression ou par la consommation d’alcool ou de cannabis, mais le professeur Fallu apporte une réflexion à ce sujet.

C’est sûr que des gens qui ont des revenus plus élevés ont peut-être moins de stress lié à la perte d’emploi ou à la difficulté de payer, mais parfois il y a peut-être des responsabilités accrues, justement parce que peut-être on a un emploi en même temps qu’on doit s’occuper d’enfants, de leur scolarisation à distance à la maison. Parfois aussi, ça change le quotidien alors que les gens travaillent à l’extérieur et que tout d’un coup plutôt que d’avoir des moments à l’extérieur à socialiser, on est tous dans la maison et ça peut entraîner des tensions, notamment conjugales. [...] Ce ne sont que des hypothèses que je peux avancer, explique Jean-Sébastien Fallu.

Un homme fumant du cannabis.

Un homme fumant du cannabis.

Photo : Getty Images / CasarsaGuru

Faut-il s’inquiéter d’une consommation d’alcool ou de cannabis accrue chez les 65 ans et plus? C’est certain que ça peut augmenter le risque de conséquences négatives, mais ce qui est important, surtout, c’est de voir les conséquences à long terme, affirme le professeur Fallu.

Il conviendrait que les campagnes qui offraient des conseils au public en matière de santé mentale et de toxicomanie durant la pandémie se poursuivent, entre autres efforts de la société, selon M. Fallu.

Ça prend plus que des messages. C’est déjà un début. Je pense qu’on doit continuer à émettre des messages, mais il faut surtout améliorer les conditions de vie, les environnements favorables, pour que les personnes se développent dans des communautés qui permettent d’avoir un meilleur état mental, conclut Jean-Sébastien Fallu.

Avec les renseignements de Margaud Castadère et de Karine Godin

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