•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

ArchivesIl y 10 ans décédait le militant felquiste Paul Rose

Paul Rose assis sur une chaise.

Paul Rose, membre du FLQ, en entrevue à l'émission 40 ans crise d'Octobre, le 1er octobre 2010.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 14 mars 2013, un des principaux acteurs de la crise d’Octobre 1970, mourait à 69 ans des suites d’un AVC. Paul Rose était à la tête de la cellule Chénier du Front de libération du Québec (FLQ), responsable de l’enlèvement et du meurtre du ministre du Travail et de l'Immigration du Québec Pierre Laporte. L’ex-felquiste, qui a bénéficié d’une libération conditionnelle en 1982, s’est entretenu avec nos journalistes sur cette période mouvementée de l’histoire du Québec.

Le 1er octobre 2010, Radio-Canada diffuse une émission qui souligne les 40 ans de la crise d’Octobre. Le journaliste Bernard Derome s’entretient avec l’ex-felquiste Paul Rose sur les motivations qui l’ont mené vers l’engagement radical pour le changement social et national.

40 ans crise d’Octobre, 1er octobre 2010

Paul Rose évoque son enfance dans le quartier ouvrier de Ville Jacques-Cartier à Longueuil.

Dans les années 1950, Ville Jacques-Cartier est considéré comme le bidonville de Montréal. Le quartier ne possède ni eau courante ni égouts et ses rues en terre battue sont bordées d’habitations délabrées.

Durant l’entrevue, alors que des images d’archives de Ville Jacques-Cartier défilent, Paul Rose raconte les souvenirs de son enfance dans ce ghetto né de la crise du logement de l’après-guerre.

C’est en vivant cette pauvreté qu’il commence à se révolter. Dès l’âge de 12 ans, il entame sa première grève dans une compagnie qui fait la cueillette de fraises. À 13 ans, en faisant un travail de menuiserie, un clou projeté en l'air lui crève l'œil gauche.

Malgré tout, Paul Rose fera des études au collège classique de Sainte-Marie.

Il revient sur les contestations des années 1960 par les jeunes.

Dès 1963 le Front de libération du Québec est formé. Le FLQ attaque les symboles anglo-saxons. Les felquistes revendiquaient un changement dans la société, notamment en ce qui touche le monde des affaires, dominé à l'époque par la communauté anglophone.

Paul Rose ne se joindra au FLQ qu’en 1969, après avoir créé la Maison du pêcheur à Gaspé, une auberge de jeunesse pour la jeunesse militante.

À la fin des années 1960, le Québec connaît d’importantes manifestations qui impliquent des revendications en regard de la question nationale. Paul Rose participe à deux des plus mémorables d’entre elles : McGill français et la soirée du défilé de la Saint-Jean en 1968 baptisée le lundi de la matraque.

En entrevue, Paul Rose soutient que les activités illégales et terroristes du FLQ ont pris naissance dans un contexte où les processus démocratiques étaient bloqués.

En 1969, le maire de Montréal Jean Drapeau interdit toute forme de manifestations.

Durant l’automne 1969, Paul Rose et Jacques Lanctôt, un militant felquiste de la première heure, mettent en place un nouveau réseau du FLQ formé d'une douzaine de personnes.

C’est ainsi qu’est formée la cellule Chenier dont les membres, Jacques Rose, Francis Simard et Bernard Lortie, sont chapeautés par Paul Rose.

En octobre 1970, le diplomate britannique James Richard Cross et le ministre du Travail et de l’Immigration Pierre Laporte sont enlevés. Le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau décide alors d’appliquer la loi fédérale sur les mesures de guerre. Des centaines de personnes sont arrêtées et emprisonnées sans procès.

Le 17 octobre 1970, le ministre du Travail et de l’Immigration Pierre Laporte est retrouvé sans vie dans le coffre d'une voiture à Saint-Hubert.

Revue de l’année 1971 au Canada

Le 31 décembre 1971, à l’émission Revue de l’année 1971 au Canada, Bernard Derome décrit la série de procès retentissants en lien avec la crise d’Octobre 1970.

Le 13 mars 1971, Paul Rose est reconnu coupable de l’enlèvement et du meurtre de Pierre Laporte. Il est condamné à l’emprisonnement à vie.

En 1980, dans une entrevue donnée en prison au journaliste Marc Laurendeau (Nouvelle fenêtre), Paul Rose avait confié qu’il était opposé à l’enlèvement du ministre, qui avait fait l’objet d’un vote. Il n’était pas non plus présent lors du meurtre du ministre Laporte. Il soutient toutefois que la cellule Chénier en assume collectivement la responsabilité.

En 1982, Paul Rose obtient une libération démocratique surveillée.

Après sa sortie de prison, il poursuivra son militantisme dans le journal de gauche L’aut’journal, sera organisateur syndical à la CSN et candidat pour le NPD.

Studio libre, 18 décembre 1991

Le 18 décembre 1991, le journaliste Michel Desautels reçoit Paul Rose à Studio libre.

À l’époque du FLQ, Paul Rose répétait qu’il ne souhaitait pas prendre le pouvoir, mais qu’il voulait déclencher un processus de réflexion.

Mais en 1991, il décide de tenter sa chance pour obtenir l’investiture dans une circonscription montréalaise pour le NPD-Québec. Une candidature très mal reçue par la presse anglophone.

L’ex-felquiste explique que la loi électorale québécoise lui interdit de se présenter comme candidat pour le NPD en raison de son statut de condamné à perpétuité sous libération conditionnelle.

Il sera tout de même élu vice-président du NPD-Québec en 1991. Le parti changera de nom en 1995 pour le Parti de la démocratie socialiste (PSD). Paul Rose en sera le président de 1996 à 2002.

Encore plus de nos archives

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.