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Quand la relâche scolaire est devenue le symbole du début de la pandémie

Anik Duplessis et sa fille

Anik Duplessis et sa fille Brooke lors de la rentrée 2022.

Photo : Gracieuseté d'Anik Duplessis

Batailles de boules de neige, sorties familiales et, bien sûr, voyages à l’étranger, autant de choses qui riment avec la semaine de relâche, qui débute d'ailleurs lundi au Nouveau-Brunswick.

Mais, il y a trois ans, c'est dans un climat incertain que s’ouvrait cette semaine. À l’horizon, il y avait une menace : la pandémie de COVID-19.

Retour sur cette semaine de relâche en 2020 et les évènements qui ont suivi avec une directrice d’école.

Une vue microscopique du virus de la COVID-19 et d'ADN.

À la fin février, le Canada ne comptait qu'une dizaine de cas de COVID-19.

Photo : getty images/istockphoto / atakan

Mon conjoint me disait de me préparer mentalement, que ça allait comme bouleverser nos vies. Moi, je riais de lui. Je disais : "OK, tu es dramatique", raconte Anik Duplessis, la directrice de l’École des Pionniers à Quispamsis.

La COVID-19 en Atlantique

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Une représentation du coronavirus.

C’est ainsi qu'elle résume son état d’esprit pendant la semaine de relâche en 2020. Preuve supplémentaire qu’elle ne s’en faisait pas pendant le congé, elle s’est rendue avec sa famille à Boston pour y voir un match de hockey et y faire des activités avec ses deux enfants.

Il faut dire que le pays ne comptait alors qu’une dizaine de cas. Le douzième a été recensé quelques jours avant le début du congé.

Au Nouveau-Brunswick, le gouvernement appelait à la prudence lors des voyages à l’étranger, mais la province ne comptait aucun cas de COVID-19.

En fait, quelques jours avant la semaine de relâche, seulement quatre Néo-Brunswickois avaient subi un test de dépistage, qui venait d’être mis au point.

Les voyageurs isolés

Puis, le lundi 9 mars, date du retour à l’école, le ministre de l’Éducation de l’époque, Dominic Cardy, annonce que les personnes qui ont voyagé à l’extérieur du pays après le 8 mars ne pourront pas se présenter dans les établissements scolaires publics pendant 14 jours.

Le ministre de l'Éducation du Nouveau-Brunswick, Dominic Cardy, lors d'une conférence de presse sur les mesures de précaution à prendre en milieu scolaire à l'égard de la COVID-19, le 6 mars 2020.

Le ministre de l'Éducation du Nouveau-Brunswick, Dominic Cardy, lors d'une conférence de presse sur les mesures de précaution à prendre en milieu scolaire à l'égard de la COVID-19, le 6 mars 2020.

Photo : Radio-Canada

Moi, j’ai été chanceuse, parce que la date de coupure était le lendemain de notre arrivée. Moi, j’étais correct d’aller travailler. Puis c’était ça mon plus gros stress, parce que, comme direction d’école, tu veux être là. [...] Je voulais être sur le terrain pour rassurer les gens, explique Mme Duplessis, directrice de l'école primaire francophone de Quispamsis depuis son ouverture en 2015.

Mais plusieurs enseignants ne peuvent pas se présenter à l’école. La directrice est donc contrainte de modifier certains horaires et de devenir elle-même enseignante pour quelques jours, une situation qu’elle décrit comme n’étant pas complètement anormale. À cause de la pénurie de suppléants dans la région de Saint-Jean, elle avait auparavant dû remplacer certains enseignants.

C’était quand même pas si pire, résume Mme Duplessis.

Ce ne devait être que deux semaines

L’annonce du ministre de l’Éducation n'allait finalement pas être la plus marquante de la semaine. Le 11 mars, la médecin hygiéniste en chef, la Dre Jennifer Russell, annonce un premier cas de COVID-19 au Nouveau-Brunswick.

Deux jours plus tard, le gouvernement du Nouveau-Brunswick annonce la fermeture des écoles pour deux semaines.

Jennifer Russell au micro, entre deux drapeaux du Nouveau-Brunswick.

La Dre Jennifer Russell, médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, le 20 août 2020

Photo : Radio-Canada

Comment tu fais pour rassurer les gens quand c’est l’inconnu total pour tout le monde? Jamais vécu ça dans mes 38 ans d’existence. [...] Hyperpositive, je disais : "C’est correct, gang. Deux semaines. Deux semaines, on va reprendre ça où est-ce qu’on est", raconte la directrice.

Finalement, les deux semaines sont devenues des mois d’apprentissage par visioconférence. Le gouvernement provincial a annoncé, une semaine après la fermeture des écoles, le recours à l’état d’urgence, donnant lieu à une période de confinement.

Rassurer et remonter le moral

Pendant cette période, la directrice de l’École des Pionniers n'avait qu’une chose en tête : faire en sorte que sa famille et les enseignants gardent le moral. De cette façon, le personnel scolaire pourrait à son tour rassurer élèves et parents.

J’étais tellement sur une mission de m’occuper du mieux-être, puis de la santé mentale des gens autour de moi, que j’ai pas nécessairement mis le focus sur comment moi je me sentais, explique-t-elle.

Ce n’est qu’une fois revenue à l’école, en 2021, qu’elle s’est rendu compte de l’ampleur des changements qui ont débuté après la semaine de relâche en 2020.

Trois ans plus tard, elle retient une chose : la résilience de son personnel.

Faut que tu sois spécial pour passer au travers d’une pandémie avec des petits amis de 5 ans sur Zoom à enseigner les sons, puis les lettres.

Une citation de Anik Duplessis, la directrice de l’École des Pionniers à Quispamsis

Aujourd’hui, elle espère que cette résilience permettra de soigner les blessures de la pandémie, soit le développement plus lent des aptitudes sociales des élèves et le maintien plus compliqué de leur santé mentale.

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