ArchivesDes aliments considérés depuis longtemps comme aphrodisiaques
On a vanté à travers les siècles les vertus aphrodisiaques de certains aliments.
Photo : Reno Patry
On accorde à beaucoup d’aliments des qualités aphrodisiaques, et cela, depuis des siècles. Plusieurs émissions de Radio-Canada se sont intéressées à ces produits qui émoustilleraient les sens.
Une croyance plusieurs fois millénaire
La croyance voulant que certains aliments possèdent des vertus aphrodisiaques existe depuis très longtemps.
C’est ce que rappelle la chroniqueuse Josée Blanchette à l’animatrice Suzanne Laberge lors de l’émission Édition magazine du 11 février 1993.
Édition magazine, 11 février 1993
Par exemple, la reine Cléopâtre d’Égypte offrait à son amant Jules César un plat composé de langues de flamants roses et de court-bouillon pour aviver sa passion!
Les produits aphrodisiaques sont considérés comme tels pour certaines de leurs caractéristiques ou parce qu’ils sont reliés à des concepts, nous explique Josée Blanchette.
Ainsi tous les gibiers sont perçus comme aphrodisiaques parce qu’ils sont de nature sauvage.
Manger du lapin ou du taureau stimulerait les sens à cause de leurs grandes capacités de reproduction.
Les artichauts, les câpres et les œufs favoriseraient l’ardeur de l’amour parce qu’ils sont associés à la fécondation.
On pourrait aussi classer comme aphrodisiaques les épices qui échaufferaient les sens.
Les plantes de l’Amour
Aux frontières du connu, 11 mai 1980
Plusieurs plantes auraient aussi des vertus utiles aux amoureux, affirme le docteur Jean Valnet, de la Société française de phytothérapie et d’aromathérapie à l’émission Aux frontières du connu du 11 mai 1980.
L’essence de menthe, par exemple, possède un effet paradoxal, décrit le scientifique.
À petite dose, elle calme. Mais en grande quantité, elle devient un excitant.
Certaines personnes, lorsqu’elles veulent rester éveillées, préfèrent d’ailleurs boire de la menthe, plutôt que du thé ou du café.
D’autres herbes, la sauge notamment, sont considérées depuis la Rome antique comme aphrodisiaques, principalement parce qu’elles aident à relever la vitalité d’un organisme défaillant.
Mais le docteur Jean Valnet est quand même prudent en ce qui concerne l’efficacité de ces produits pour stimuler l’ardeur amoureuse et la performance sexuelle.
Les aphrodisiaques ne peuvent pas réveiller un mort, constate le chercheur.
Puis il faut tout de même qu’il y ait, déjà présente, une petite étincelle.
Si un homme n’a plus de passion pour sa partenaire, peut-être est-il temps de changer, conclut le scientifique.
Ce discours pourrait en faire sourciller quelques-uns de nos jours.
Le chocolat, allié d’Aphrodite et d’Éros…
Il y a presque consensus sur la réputation du chocolat comme aliment aphrodisiaque.
Cette quasi-unanimité sur les vertus du produit venant de la fève du cacaoyer est pleinement mise à profit de nos jours de mille et une façons, comme le montre un reportage de la journaliste Sylvie Fournier au Montréal ce soir du 12 février 1999.
Huiles de massage au chocolat, peintures comestibles sur le corps, sans oublier toutes les déclinaisons du cacao en confiserie, pâtisserie et cuisine.
Cet aliment est exploité tant par les commerçants que par les clients.
Y a-t-il un fond de vérité dans cette croyance?
Ce qui est incontestable, c’est que plusieurs substances dans le cacao peuvent influencer le fonctionnement du cerveau, confirme le chimiste Hermann Dugas de l’Université de Montréal.
Il fait plaisir, il fait sourire, sa consommation aiderait à lutter contre la douleur.
Un gras présent dans le cacao déclencherait une sensation de bien-être qui se rapprocherait de l’effet provoqué par le cannabis, souligne le scientifique.
Ça fait partie du mécanisme complet du plaisir, conclut-il.
Ce qui semble aussi certain, c’est que le cacao possède des qualités nutritionnelles. C’est une source de potassium, de phosphore, de fer, confirme la nutritionniste Nathalie Savoie.
Mais attention, pour profiter de ces propriétés nutritionnelles, il faut manger du chocolat constitué de cacao à haute concentration, soit plus de 60 %.
Il existe donc un doute chez certains sur le fait que des produits alimentaires possèdent des vertus aphrodisiaques.
Leur vrai rôle est peut-être dans un effet placebo ou de permettre des situations coquines qui favoriseront une Sainte-Valentin mémorable.
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