COVID-19 : les vacances pourraient entraîner de nouvelles infections, selon des médecins
Les données sur les eaux usées d'Ottawa montrent que la présence de la COVID-19 est 10 fois plus élevée qu'elle ne l'était en décembre dernier, avant l'arrivée d'Omicron (archives).
Photo : Radio-Canada / Francis Ferland
Prenez note que cet article publié en 2022 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les données sur les eaux usées d'Ottawa montrent que la présence de la COVID-19 est 10 fois plus élevée qu'elle ne l'était en décembre dernier, avant l'arrivée d'Omicron. Mais la grande différence par rapport à la même date l’an dernier est la quantité de soins, selon un épidémiologiste.
Épidémiologiste et professeur agrégé à l'Université d'Ottawa, Raywat Deonandan affirme que cette année les gens sont bien moins inquiets à l’approche des vacances qu’ils l’étaient en 2021.
Il n'y a presque aucune inquiétude cette saison. [Mais] la situation à l'hôpital est pire
, glisse M. Deonandan. Je pense que les gens devraient faire plus attention, car les soins pourraient ne pas être là si on en a besoin.
Combiné à la présence d'autres maladies respiratoires, cela place le système de santé face à une saison des Fêtes sous haute pression.
Une vague en janvier?
M. Deonandan estime qu'une montée du nombre d'infections est probable, en janvier, car elle suit la tendance récente de vagues d'infections plus courantes et moins graves. Et avec le retour des rassemblements intérieurs propres à l’hiver, il est fort probable que cela augmente le nombre de transmissions.
Ce que nous semblons voir cependant, c'est que les pics sont plus bas, mais les creux plus hauts, il y a donc cet équilibre oscillant
, analyse-t-il.
L’épidémiologiste et professeur à l’Université d’Ottawa Raywat Deonandan (archives)
Photo : Gracieuseté Raywat Deonandan
Ce nivellement n'est pas une bonne chose, selon lui, car cela signifie que nous vivrons probablement avec des niveaux élevés de COVID pendant un certain temps.
Le médecin hygiéniste en chef de l'Ontario, le Dr Kieran Moore, prévoit également une augmentation des cas en janvier, après les vacances.
Santé publique Ottawa a signalé une augmentation des infections de COVID-19 la semaine dernière.
Chercheur associé à l'Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) et cochercheur principal du projet de surveillance des eaux usées, Tyson Graber est d'accord avec M. Deonandan sur le fait que nous constatons des niveaux très élevés
de COVID-19, mais il n'anticipe pas de nouvelle vague.
C'est un peu les montagnes russes
, illustre M. Graber, notant qu'il n'y a pas eu de forte augmentation dans les eaux usées au cours de la semaine ou des deux dernières semaines.
Travaillant à partir de ces tendances, M. Graber ne s’attend pas à une vague majeure, mais, tout comme l'année dernière, un nouveau variant pourrait bouleverser cette prédiction.
Respecter les mesures sanitaires
M. Deonandan encourage toutefois à prendre des mesures pour limiter la propagation des infections respiratoires, en particulier avant les rassemblements des vacances qui pourraient générer des contacts avec des membres de la famille plus vulnérables, plus jeunes ou plus âgés.
Cela inclut le port du masque dans les espaces publics intérieurs, de bien aérer les endroits où l'on reçoit et la vaccination.
M. Deonandan explique que les nouveaux rappels de vaccination sont toujours efficaces pour minimiser le risque de transmission pendant un certain temps, ce qui sera important, car les gens se rassembleront en nombre dans les prochaines semaines.
Il critique les messages du gouvernement qu'il résume par un vivez votre vie normalement si vous avez été vacciné
, les qualifiant de laxistes
. Pour lui, ce ne sont pas nécessairement de bons conseils
.
Cela ne tient pas compte des craintes réelles que de nombreuses personnes ont à propos de la COVID longue et du risque d'infection répétée.
Il indique que les chercheurs étudient la possibilité de dommages immunitaires dus à une infection répétée.
Cela pourrait signifier réduire votre capacité à combattre les futures infections à diverses maladies, pas seulement la COVID
, résume-t-il.
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Plus de 10 % de taux de positivité
Confirmant les niveaux élevés observés dans les eaux usées d'Ottawa, dit M. Graber, le taux de positivité dans la ville est également élevé – dépassant 10 %.
Le taux de positivité est la proportion de personnes ayant subi un test de dépistage de la COVID-19 qui ont obtenu des résultats positifs.
Bien qu’il soit difficile de comparer cette année à la dernière, puisque l'année dernière, à cette époque, les tests étaient encore accessibles au grand public, les personnes testées ont tendance à être un échantillon représentatif de la population, estime M. Graber.
C'est une cohorte beaucoup plus petite qui est testée et il s'agit essentiellement de travailleurs de la santé, mais la positivité de la cohorte des travailleurs de la santé est un assez bon prédicteur de ce qui se passe dans la communauté.
Tyson Graber, chercheur associé au CHEO, l'hôpital pour enfants de l'est de l'Ontario (archives)
Photo : Radio-Canada
En regardant la soupe de variants
qui se trouve actuellement dans les eaux usées d'Ottawa, il voit le sous-variant Omicron BQ.1.1 prendre le relais, suivant ainsi la tendance mondiale.
Ce variant a un potentiel de croissance élevé et est un peu plus résistant à l'immunisation que les autres variants
, dit-il. Il s’attend à en voir davantage dans les semaines à venir, mais rien d'extrêmement important, car les gens ont déjà commencé leurs vacances sans une augmentation sérieuse de cas.
La protection immunitaire est encore assez bonne. Je ne dis pas que nous ne verrons aucune augmentation, mais je ne pense pas que nous verrons des cas monter en flèche dans les prochaines semaines.
Avec les informations de Sarah Frizzell, de CBC News