La COVID-19 de longue durée empêche certains Néo-Écossais de retourner au travail
Des données récentes de Statistique Canada indiquent que 1,4 million d’adultes ont présenté des symptômes trois mois après une infection confirmée ou présumée à la COVID-19.
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2022 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Deryk Smooke conduisait son véhicule lorsque sa montre intelligente l’a averti que son rythme cardiaque s'accroissait et ne revenait pas à la normale.
L’homme de 41 ans avait quitté sa maison d’Amherst, en Nouvelle-Écosse, pour se rendre au Costco de Moncton, au Nouveau-Brunswick, afin de faire quelques courses avec sa femme. Ce trajet aller-retour de 70 minutes l'a tellement affecté qu’il n'a rien pu faire les trois jours suivants.
Ce père de trois enfants a contracté la COVID-19 au début d’octobre et a été absent du travail en raison de la fatigue et du brouillard cérébral qu’il éprouve.
Deryk Smooke, sa femme et ses trois enfants
Photo : Gracieuseté : Deryk Smooke
Cet agent correctionnel s’inquiète du fait qu’il en est aux premiers stades d’un syndrome post-COVID-19 ou COVID-19 de longue durée, un terme fourre-tout utilisé pour décrire toute une gamme de répercussions sur la santé après l’infection, qui persiste au moins trois mois après avoir contracté le coronavirus.
1,4 million d’adultes touchés au pays
Des données récentes de Statistique Canada indiquent que 1,4 million d’adultes ont présenté des symptômes trois mois après une infection confirmée ou présumée à la COVID-19.
Pour certaines personnes atteintes de la COVID-19 de longue durée, les symptômes sont si graves qu’elles sont incapables de travailler.
Nargess Kayhani, professeur d’économie à l’Université Mount Saint Vincent, a déclaré que cela a de nombreuses implications pour les individus et pour la société.
Il va y avoir du chômage, des faillites, de l'endettement dans les ménages et des difficultés financières. Les gens vont devoir utiliser leur épargne retraite.
Répercussions financières
Elizabeth Oldham, de Spryfield, en Nouvelle-Écosse, ressent les répercussions financières de la COVID-19 de longue durée. Elle a contracté le coronavirus en mai 2021 et a passé deux semaines sous respirateur.
En octobre 2021, elle s'est sentie suffisamment bien pour retourner au travail à titre d’administratrice de cabinet dentaire. Depuis, elle a eu de la difficulté à travailler de façon constante.
Des tests rapides de COVID-19
Photo : CBC News / Robert Short
Elle n’a pas eu de revenus depuis le 15 octobre et elle a récemment demandé un congé d'invalidité de courte durée.
Elle affirme que ses économies se sont taries et qu’elle compte sur ses cartes de crédit pour s’en sortir.
Je suis une personne très indépendante. Je n’aime pas demander de l’aide et j’ai dû en demander beaucoup au cours de la dernière année et demie. Et il n’y a pas assez d’aide pour nous.
Il n’y a pas assez de ressources sur le plan médical, affectif et financier. Il faut en faire davantage pour aider les gens à se concentrer sur leur santé plutôt que de s’inquiéter de devenie des sans-abris et il faut consacrer plus d’efforts à la santé mentale pour que nous puissions nous en remettre.
Prestations d’assurance-emploi et d’invalidité disponibles
Le gouvernement fédéral offre des prestations d’assurance-emploi et d’invalidité aux personnes qui souffrent de la COVID-19 depuis longtemps.
Emploi et Développement social Canada a déclaré qu’il reconnaît que les travailleurs qui ont de graves problèmes de santé peuvent avoir besoin de plus de temps pour guérir.
Le ministère indique qu’il a prolongé les prestations d’assurance-emploi de maladie de 15 semaines à 26 semaines à compter du dimanche 18 décembre. Cela s’appliquera aux demandes faites à compter de cette date.
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Le ministère a également fait remarquer qu’il y a un site Web où les gens peuvent prendre connaissance des avantages et des services qui s’appliquent à eux.
Augmentation des coûts des soins de santé
Nargess Kayhani a déclaré qu’en raison des symptômes potentiels de la COVID-19 prolongée, par exemple l’anxiété, la dépression et les problèmes de santé mentale, cela fera augmenter les coûts des soins de santé et ce que le gouvernement fédéral verse en prestations d’assurance-emploi et d’invalidité.
Le professeur Kayhani est déçu que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse ait levé les restrictions sensées, notamment le port obligatoire du masque et l’isolement obligatoire après une infection à la COVID-19.
Cela va créer un cercle vicieux, craint-il. Cela alourdit le fardeau du système de santé, qui est déjà en crise.
J’ai l’impression d’être en prison
Le ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse ne croit pas que l'affection post-COVID – le terme employé par le gouvernement et par l’Organisation mondiale de la santé pour décrire la COVID-19 de longue durée – soit un problème majeur en Nouvelle-Écosse.
Il a reçu des sondages menés auprès d'environ 2750 personnes qui ont éprouvé des symptômes trois mois après une infection à la COVID-19. Sur ce nombre, Santé Nouvelle-Écosse estime que moins de 100 personnes sont incapables de travailler en raison de la COVID-19 de longue durée.
Elizabeth Oldham a hâte de retourner au travail, mais son état de santé signifie qu’elle manque souvent d’énergie pour quitter la maison.
J’ai l’impression d’être en prison. C'est même pire que la prison. Au moins, quand on est en prison, on est entouré de détenus.
Deryk Smooke espère lui aussi retourner au travail, même si aucune date n’est prévue.
J’ai appris à faire une chose par jour et à me reposer pendant la majeure partie de la journée parce que, d’après ce que je comprends, mon corps est toujours en train de lutter contre la COVID-19
, a-t-il dit.
D’après un reportage de Richard Woodbury, de CBC