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ArchivesLe 20 janvier 1994, les satellites Anik en panne

Infographie représentant trois satellites au-dessus de la planète Terre.

Lancé à l'automne 1972, le satellite Anik s'inscrit dans une série de trois satellites géostationnaires destinés aux télécommunications du Canada.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 20 janvier 1994, Anik E-1 et E-2, alors les principaux satellites de télécommunications du Canada, cessent l'un après l'autre de fonctionner. Cette interruption de service perturbe grandement la transmission des émissions de télévision et de radio dans le Grand Nord canadien et dans l'ensemble du pays.

Une technologie de pointe

Le 20 janvier 1994, le système de télécommunications canadien est grandement paralysé.

La raison? À 36 000 kilomètres au-dessus de l’équateur, les satellites Anik E-1 et E-2 ont cessé, l'un après l’autre, de fonctionner.

Un nombre considérable de communautés nordiques, de même que des millions de Canadiens dans le reste du pays, sont privées de télévision, de radio et même de téléphone durant plusieurs heures.

La panne, d’une envergure sans précédent à l’époque, est provoquée par une importante tempête solaire.

La défaillance des deux satellites confirme leur importance à l’époque pour un fonctionnement fluide des télécommunications dans l’ensemble du Canada.

Un peu plus de deux décennies plus tôt, avec le déploiement en novembre 1972 d’Anik, premier satellite géostationnaire de l’histoire, le Canada était entré de plain-pied dans l’ère moderne des télécommunications.

Actualités 24, 9 novembre 1972

Le satellite Anik est le premier d’une série de trois, nous apprend l’animateur Joël Le Bigot au bulletin de nouvelles Actualités 24 du 9 novembre 1972.

Deux autres lancements de satellites Anik sont effectués en 1973 et en 1974 à partir de la base de la NASA située au cap Kennedy en Floride.

Le Canada est ainsi bien en selle dans l’exploration du marché des télécommunications.

Au service des Canadiens

Propriété de la société privée Télésat Canada, le satellite géostationnaire représente le premier jalon d’un système de communication national qui permettra au téléphone et à la télévision de se rendre aussi dans les coins les plus reculés du nord du pays.

Sur les douze canaux disponibles sur Anik, la Société Radio-Canada en a réservé trois afin d’élargir son réseau de télévision et de diffuser dès le début de l’année 1973 ses émissions en français et en anglais dans le Grand Nord canadien.

La flèche du temps, 29 octobre 1972

Le 29 octobre 1972, l’émission La flèche du temps nous offre un reportage complet sur tout le progrès qu’incarne le satellite Anik.

Dans le domaine des télécommunications par satellite, le Canada prend la tête avec le lancement d’Anik, déclare au journaliste Paul-Émile Tremblay le représentant de Télésat Henri de Puyjalon.

Avec ses douze canaux et sa rotation en harmonie avec celle de la Terre, le satellite Anik – qui signifie petit frère en inuktitut – représente une nouvelle étape dans ce domaine.

Entre autres premières, c’est une équipe canadienne basée à Ottawa qui prendra en charge les manœuvres pour placer Anik sur son orbite, à plus de 36 000 km de la Terre.

Deux antennes satellite sur le terrain de la station de Radio-Canada à Sackville.

Des stations au sol sont conçues pour recevoir les émissions des satellites Anik.

Photo : Radio-Canada

Trente-sept stations terrestres ont ensuite été mises en service pour relayer les signaux d’Anik et ainsi répondre à différents objectifs.

Il y a d’abord celui de répondre aux besoins en matière de télécommunications dans le Grand Nord, lesquelles n'existent pratiquement pas.

À travers ses possibilités de communications, Anik pourrait notamment faciliter la prospection et le développement de l’industrie minière.

Des canaux du satellite Anik ont aussi été réservés par des compagnies téléphoniques afin d’assurer les communications de longue portée du nord au sud, mais également de l’est à l’ouest du pays.

Desservir le Grand Nord canadien

Anik, 1er juillet 1973

Le 1er juillet 1973, soit quelques mois après la mise en service d’Anik, l’émission spéciale L’Arctique à l’heure de la télévision se penche sur l’avènement de cette technologie dans le Grand Nord canadien.

Hier encore, le chasseur venait troquer ses pelleteries contre sucre, farine, thé, fusil de chasse ou tout autre produit nécessaire à sa subsistance, narre l’animateur Bernard Derome.

À présent, ce sont les téléviseurs en couleur qui ont la cote au comptoir de La Baie d’Hudson d’Inuvik, dans les Territoire du Nord-Ouest.

Si certains prix sont parfois le double ou le triple de ceux de nos grandes villes, le coût d'un téléviseur ne semble pas effrayer le client.

Une citation de L'animateur Bernard Derome

Dans un reportage tourné sur place, le journaliste Henri Crusène nous montre un client qui fixe la boîte de son nouveau téléviseur à l’arrière de sa motoneige.

Les vendeuses de La Baie d’Hudson confirment qu’il se vend beaucoup d’appareils de télévision couleur, et sans doute encore plus chez la clientèle autochtone.

Les Blancs amènent leur télévision du Sud, explique la vendeuse Jacquie Couture.

Les heures d’ensoleillement sont très courtes et, avec le froid intense de l’hiver, il est très appréciable d’avoir des émissions de télévision, exprime le fournisseur Michel Fournier.

Je crois que la venue d'Anik aura une grande influence sur l’avenir économique du Yukon, croit Raoul St-Julien, le gérant de la station de radio CFWH à Whitehorse.

Cet avenir économique qui s’annonce brillant permettra à l'industrie et même aux agences gouvernementales d'amener du personnel dans notre région.

La télévision représente ainsi une façon pour les travailleurs venus du Sud de se divertir et de maintenir un lien avec le monde.

Et qu'en est-il des populations autochtones?

Il est beaucoup question, depuis l'avènement de la télévision au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest, d'émissions conçues par les Autochtones et réalisées par eux, déclare Bernard Derome.

En 1973, pour la majorité des 60 000 habitants dispersés à travers les territoires immenses et désertiques de la région arctique, la télévision n’était qu’un rêve lointain.

Les satellites Anik avaient aidé à concrétiser ce rêve.

Mais la panne de 1994 a montré que ce dernier pouvait s’évanouir momentanément à cause notamment d’une défaillance technologique.

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