ArchivesLe 15 septembre 1997, la fin des vols internationaux à l’aéroport de Mirabel
Le 15 septembre 1997, les vols internationaux de l'aéroport de Mirabel sont transférés à celui de Dorval.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2022 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Il y a 25 ans, on annonçait dans la controverse le transfert des vols internationaux de l’aéroport de Mirabel à celui de Dorval, rebaptisé depuis aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Retour en archives sur le déclin de l’aéroport de Mirabel, inauguré en 1975 et démoli en 2014.
Le 14 septembre 1997 au Téléjournal, le journaliste Daniel Carrière présente un reportage sur la dernière journée des vols internationaux à l’aéroport de Mirabel. La rancœur est vive chez les employés de l’aéroport et les résidents de la région.
Téléjournal, 14 septembre 1997
Comme le mentionne l’animatrice Michèle Viroly, le choix de la société Aéroports de Montréal ne s’est pas fait sans heurts.
C’est quelque chose qui est bête, qui n’a pas d’allure.
Jules Théoret, président du Front Mirabel, qui a milité durant les sept derniers mois pour la sauvegarde de l’aéroport, se sent impuissant, trahi et choqué
.
En 1969, pour construire ce qui devait devenir le plus beau et le plus grand aéroport du pays, le gouvernement avait procédé à l’expropriation d’agriculteurs sur un territoire représentant les deux tiers de l’île de Montréal.
Le 4 octobre 1975, dans son discours d’inauguration, le premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau promet un grand afflux de visiteurs.
De prime abord, il est difficile de se représenter cette superbe aérogare en activité, on a peine à imaginer le fourmillement énorme, mais ordonné qu'elle abritera bientôt lorsque les voyageurs y afflueront au rythme de 4, 6 et puis 10 millions par année, mais ce que nous voyons sera, d'ici 50 ans, multiplié par six.
L’aéroport de Mirabel ne prendra jamais véritablement son envol. Dès la première année d’opération, Mirabel, qui devait accueillir quatre millions de passagers, en attire à peine la moitié.
De Mirabel à Dorval, 14 septembre 1997
Le 14 septembre 1997, dans le cadre d’une émission spéciale consacrée au transfert des vols internationaux de Mirabel à Dorval, Martine Defoy présente un reportage sur le déclin de l’aéroport de Mirabel et explique les raisons ayant mené à ce transfert.
Depuis la fin des années soixante, la ville de Toronto s’est développée à un rythme effarant. Elle est rapidement devenue la métropole et la capitale économique du pays.
Dès le début des années 1970, plusieurs transporteurs étrangers font des pressions sur le ministère des Transports pour obtenir des permis d’atterrissage à Toronto sans obligation de faire escale à Montréal. Mirabel ne deviendra jamais la porte d’entrée au Canada pour les voyages transatlantiques.
Toronto connaîtra une croissance trois fois plus grande que celle des aéroports de Montréal. Autre désavantage, Mirabel est loin du centre-ville de Montréal et, aux dires de plusieurs voyageurs, les correspondances avec Dorval sont inefficaces.
Comme l’explique Martine Defoy dans cet autre reportage, au fil des ans, les transporteurs étrangers ont de plus en plus déserté Mirabel.
De Mirabel à Dorval, 14 septembre 1997
Au début des années 1980, le ministère des Transports fédéral annonce qu’il souhaite faire de Mirabel la plaque tournante du fret aérien au Canada. Mais 10 ans plus tard, en 1991, 112 000 tonnes de marchandises sont déchargées dans les aéroports de Mirabel et de Dorval réunis, alors qu’on en décharge 312 000 à Toronto.
Il devient de plus en plus intenable, pour Aéroports de Montréal, de maintenir deux aéroports dans la région de Montréal.
Durant 10 ans, l’aéroport de Mirabel ne sera utilisé que pour le transport de marchandises. La société Aéroports de Montréal donne le feu vert à la démolition de l’aérogare en septembre 2014.