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« J’en ai vu des affaires! » : 50 ans de cinéma pour Louise Portal

Louise Portal, en plan rapproché, avec une veste rouge.

Louise Portal cumule plus d'une soixantaine de rôles au cinéma, en plus d'avoir écrit de nombreux livres.

Photo : Pamplemousse média

Radio-Canada

La longue et riche carrière de Louise Portal sera célébrée dimanche prochain à l’occasion du Gala Québec Cinéma. L’actrice, qui a joué dans de nombreux grands films québécois des 50 dernières années, se verra remettre le prix Iris-Hommage 2022.

C’est sur le plateau de Taureau (1973), de Clément Perron, que Louise Portal a cimenté sa passion pour le cinéma.

À 21 ans, la jeune comédienne s'est retrouvée pour la première fois à participer à un tournage en nature, elle qui avait surtout joué dans des pièces de théâtre et des séries télévisées filmées dans les sous-sols de la grande tour de Radio-Canada.

On était dans les champs, en train de mettre du linge sur la corde à linge, Monique Lepage (La Gilbert) et moi, et j'ai découvert que le cinéma, c'était très près de la vie, raconte-t-elle.

C’est vivant, c'est sensuel, ça sent, il y a des odeurs. Pour moi, c’était une révélation.

Une citation de Louise Portal

Pour obtenir le rôle de Gigi Gilbert, jeune fille d'une famille marginale qui subit la hargne des gens de son village, Louise Portal croit se rappeler s'être retirée de la distribution d’une pièce de théâtre, ce qui avait fortement inquiété ses parents, craignant pour sa réputation dans l'industrie.

Mais pour la comédienne, il était impossible de refuser le cadeau d’une première apparition au grand écran. Quand ça t'est présenté, tu ne dis pas non. C’est l’ultime cadeau dans ta carrière d’acteur ou d’actrice, dit-elle.

Louise Portale, alors âgée de 21 ans, se regarde dans un miroir. Elle est de dos.

Louise Portal dans «Taureau» (1973), son premier rôle dans un long métrage.

Photo : Office national du film du Canada

Un passeport cinématographique pour Louise Portal

S’en est suivi une carrière ponctuée d’une soixantaine de films, dont plusieurs grands crus de la Belle Province : Cordélia (1980), Les invasions barbares (2003), Paul à Québec (2015) et, plus récemment, Il pleuvait des oiseaux (2019).

Toutefois, Louise Portal estime que c’est le film Le déclin de l'empire américain (1986), de Denys Arcand, qui a réellement fait décoller sa carrière.

Le déclin a été comme un passeport cinématographique pour moi, explique-t-elle. L’actrice raconte que le film lui a ouvert les portes du cinéma étranger, notamment en France, où il a connu un immense succès.

Je dois une fière chandelle et beaucoup de choses à Denys Arcand.

Une citation de Louise Portal
Un groupe de personnes à l'extérieur. On voit une maison au loin.

Dorothée Berryman, Rémy Girard, Dominique Michel, Louise Portal et Yves Jacques dans «Le déclin de l'empire américain» (1986), de Denys Arcand

Photo : Films René Malo

Dans la peau de ses personnages

Connue pour son grand engagement émotif à l’égard de son art, Louise Portal raconte avoir été particulièrement marquée par le film Cordélia (1980), de Jean Beaudin, qui retrace l’histoire vraie de Cordélia Viau, accusée d’un meurtre, puis condamnée à être pendue après un procès rempli d’irrégularité en 1899.

C’est presque comme si l’âme de Cordélia s’était emparée de tout mon être pour que je puisse la révéler et la réhabiliter en société. C’est comme ça que je l’ai vécu, c’était très très intense

Une citation de Louise Portal

Paul à Québec (2015), de François Bouvier, ainsi que Les amoureuses (1993), de Johanne Prégent, sont aussi inscrits à la liste de ses tournages les plus émouvants.

On voit Louise Portal, en noir en blanc, le visage entre deux barreaux de prison.

L'affiche du film «Cordélia», de Jean Beaudin, qui met en vedette Louise Portal.

Photo : ONF

Se retrouver

Après 50 ans de cinéma, de télévision, de pièces de théâtre, de musique et de livres, Louise Portal a-t-elle changé?

J’ai écrit dans ma trentaine : "quand j’aurai apprivoisé toutes les femmes que je sens naître en moi, je saurai davantage qui est celle devant son miroir, démaquillée", dit-elle.

Depuis, elle avoue avoir vécu nombre d’expériences singulières dans le cadre de sa carrière de comédienne.

Je suis morte pendue deux fois, j’ai fait un strip-tease, je me suis fait violer, j’ai aimé passionnément, j’ai fait l’amour avec David La Haye, avec Patrice Godin, j’ai vu les fesses de Roy Dupuis… j’en ai vu des affaires!

Une citation de Louise Portal

Ce que j'éprouve maintenant, après 50 ans, [...] c’est que lorsque j'ai des rencontres avec les lecteurs et les lectrices à travers des conférences, des salons du livre… Il n'y a plus de personnages entre moi et le public. Maintenant, c’est Louise, conclut-elle.

Ce texte a été écrit à partir d'une entrevue réalisée par René Homier-Roy, animateur de l'émission Culture Club. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de concision.

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