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Derniers jours de Bernard Lachance : une ancienne infirmière mise à l’amende

Marie-Soleil Perron est coupable d’exercice illégal de la profession d’infirmière.

Bernard Lachance tient un micro et chante.

Bernard Lachance s'est déjà produit au Centre Bell à Montréal.

Photo : Famille Bernard Lachance/André Tardif

Une ancienne infirmière qui s’était rendue au domicile du chanteur québécois Bernard Lachance pour lui administrer un soluté le soir avant son décès a plaidé coupable de cinq chefs d’accusation pour exercice illégal de la profession. Marie-Soleil Perron, dont le permis d’exercice était périmé au moment des faits, écope ainsi d’une amende de 12 500 $, soit 2500 $ par chef d’accusation.

Un résumé de l’affaire publié par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) affirme que Mme Perron, dont le permis de pratique était périmé, aurait agi de manière à donner lieu de croire qu’elle était autorisée à exercer la profession infirmière en acceptant de se rendre au domicile du défunt, en procédant à l’installation d’un cathéter intraveineux dans le bras de ce dernier; et en lui administrant un soluté.

Bernard Lachance est mort le lendemain de l’intervention, soit le 11 mai 2021, de complications liées au sida.

Le chanteur québécois, connu pour son passage à Oprah en 2009, s’était récemment recyclé en star du mouvement complotiste. Depuis quelques années, il était convaincu que le lien entre le VIH et le sida avait été inventé par l’industrie pharmaceutique pour engranger les profits. Il avait donc cessé de prendre sa trithérapie – médicament qui prolonge la vie de personnes atteintes du VIH – et encourageait d’autres personnes à lui emboîter le pas.

Un homme et une femme sourient.

Bernard Lachance en compagnie de Guylaine Lanctôt.

Photo : Radio-Canada

Une enquête de Radio-Canada, publiée en juin 2021, avait révélé que M. Lachance était devenu un fervent adepte des enseignements de Guylaine Lanctôt, une médecin déchue qui a aidé à populariser la conspiration qui veut que le sida soit une arnaque et qui prétend qu’il est possible de guérir la maladie par la pensée.

Selon la famille du chanteur, c’est Mme Lanctôt qui a mis Bernard Lachance en contact avec Mme Perron : l'historique d’appels de Bernard Lachance, consulté par Radio-Canada, révèle d’ailleurs que le soir avant sa mort, M. Lachance a passé 24 minutes au téléphone avec Guylaine Lanctôt, avant d’appeler Mme Perron.

L’ex-conjoint de Bernard Lachance affirme que Mme Perron s’est rendue au domicile de Bernard Lachance pour lui installer un soluté intraveineux. Il a été retrouvé mort le lendemain matin, soit quelques heures plus tard.

Importante précision : ce soluté n’a pas causé la mort de Bernard Lachance. Dans son rapport, le coroner Pierre Belisle affirme que la mort était naturelle, causée par une septicémie bactérienne en lien à une infection au VIH.

Mais les proches du chanteur se désolent du fait que l’entourage de ce dernier – notamment, Guylaine Lanctôt et ses adeptes – n’ait pas encouragé Bernard à obtenir des soins plus sérieux, à l'hôpital. Une enquête de Radio-Canada publiée il y a quelques mois révélait que Mme Lanctôt encourage plutôt ses adeptes à éviter les médecins et les hôpitaux.

Pour la famille, la sanction reçue par Mme Perron représente un pas de plus vers la justice. On est extrêmement contents de ça, nous a confié Lise Lachance, sœur du défunt. Heureusement, elle a décidé d’assumer sa responsabilité en plaidant coupable.

Cependant, elle dit avoir de l’empathie pour Mme Perron : C’est selon nous une autre victime de Guylaine Lanctôt, dit-elle. Sauf que, pour elle, ça n’atteint pas sa santé, ça atteint sa vie professionnelle.

La famille de Bernard Lachance espère maintenant que Guylaine Lanctôt, dont le permis d’exercice de la médecine a été révoqué de façon permanente en 1997, soit aussi sanctionnée pour exercice illégal.

Le Collège des médecins n’a pas été en mesure de confirmer ou d'infirmer l’existence d’une enquête visant Guylaine Lanctôt.

Jointe au téléphone, Marie-Soleil Perron n’a pas voulu nous accorder d’entrevue.

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