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Crise en Ukraine : tir groupé contre Vladimir Poutine

Des soldats sur des tanks.

Le reportage de notre correspondante Marie-Eve Bédard

Photo : Radio-Canada / Alexey Sergeev

Radio-Canada

La reconnaissance de l’indépendance des républiques prorusses autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, par le président russe Vladimir Poutine a suscité de vives réactions internationales et fait monter d’un cran la tension qui règne dans cette partie du monde depuis plusieurs semaines.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a réagi par deux messages successifs sur Twitter en début de soirée, pour annoncer des sanctions, mais sans donner de précision.

Le Canada condamne fermement la reconnaissance par la Russie de soi-disant "États indépendants" en Ukraine. C’est une violation flagrante de la souveraineté de l’Ukraine et du droit international. Le Canada soutient l’Ukraine et imposera des sanctions économiques en conséquence, a-t-il écrit, avant d’ajouter que le gouvernement condamnait l’envoi de troupes russes dans ce territoire.

De plus, on rejette et on condamne les décrets russes ordonnant l’envoi de forces militaires en Ukraine. On soutient toujours la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de l’Ukraine. Le Canada et ses alliés défendront la démocratie et la volonté des Ukrainiens.

Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Auparavant, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly avait déclaré que le Canada, avec ses partenaires et alliés, réagira fermement à ce mépris flagrant du droit international.

Guerre en Ukraine

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Un véhicule blindé est en feu, un corps gît dans la rue.

Nous nous préparons à imposer des sanctions économiques, distinctes de celles préparées pour répondre à toute nouvelle invasion de l’Ukraine par la Russie, a-t-elle indiqué dans un gazouillis.

De son côté, le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé qu’il allait présider mardi une réunion de crise pour décider d’un important paquet de sanctions à mettre en place immédiatement, selon son porte-parole.

M. Johnson s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a annoncé que le Royaume-Uni avait déjà établi des sanctions pour viser ceux qui sont complices de violations de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et que ces mesures entreraient en vigueur demain, selon un communiqué du 10, Downing Street.

Le premier ministre a également indiqué qu'il envisagerait d'envoyer davantage de soutien défensif à l'Ukraine, est-il ajouté.

Londres a récemment livré pour la première fois des armes létales à l'Ukraine, sous la forme de missiles antichars.

Nous attendons de nos partenaires des pas de soutien clairs et efficaces, a déclaré M. Zelensky dans un discours à la nation. Il est très important de voir maintenant qui est notre vrai ami, a-t-il ajouté.

L’Europe appréhende une coupure du gaz russe

Le président français, Emmanuel Macron, a condamné la décision de Vladimir Poutine et a réclamé des sanctions européennes ciblées contre Moscou, tout en dénonçant une violation des engagements internationaux de la Russie et une atteinte à la souveraineté de l'Ukraine.

Demande symbolique, car il n'y a absolument aucun espoir que la Russie, qui dispose d'un droit de veto, permette que le Conseil de sécurité adopte le moindre texte. Mais le paradoxe est qu'un membre permanent viole le plus massivement la Charte de l'ONU. Cela mérite d'être exposé à la communauté internationale, a tranché l'Élysée.

Avant de proclamer ces décisions qui enterrent les espoirs diplomatiques français, Vladimir Poutine a appelé Emmanuel Macron pour l'en informer, un entretien visiblement tendu.

La présidence française a indiqué que l'UE commencera à examiner dès mardi des sanctions contre des entités et des individus russes. Mais, a insisté l'Élysée, les sanctions resteront proportionnées aux opérations au Donbass.

Il ne s'agit pas du paquet de sanctions massives prévues en cas d'invasion russe de l'Ukraine, note l'Élysée. Cela afin de pouvoir conserver des outils en cas d'aggravation de la situation.

Paris s'efforcera d'éviter un contrecoup sur l'économie européenne, en particulier sur le prix de l'énergie, si Vladimir Poutine décidait en rétorsion de couper des livraisons de gaz dont dépendent en partie plusieurs pays d'Europe.

Le président Poutine a dit au président Macron qu'il n'utiliserait pas l'arme gazière, mais ce qu'il se passe ce soir montre qu'il faut prendre ses propos avec circonspection.

Une citation de Les conseillers du président français Emmanuel Macron

L'Europe travaille d'ailleurs avec d'autres producteurs de gaz pour éviter un éventuel défaut russe.

Réunion tendue du Conseil de sécurité

Une majorité de membres du Conseil de sécurité ont condamné lors d'une réunion d'urgence, lundi soir, la reconnaissance par la Russie de l'indépendance des républiques sécessionnistes dans l'est de l'Ukraine et l'ordre du président Vladimir Poutine d'y déployer des troupes.

L'Ukraine demande à la Russie d'annuler sa décision de reconnaissance des territoires sécessionnistes ukrainiens, de revenir à la table des négociations et de procéder à un retrait immédiat et vérifiable de ses troupes d'occupation, a indiqué dans son allocution l'ambassadeur ukrainien à l'ONU, Sergiy Kyslytsya.

Les États-Unis, par la voix de leur ambassadrice à l'ONU Linda Thomas-Greenfield, avaient qualifié de non-sens la désignation de l'armée russe par le président Vladimir Poutine comme une force de maintien de la paix pour justifier une éventuelle entrée dans les territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine.

La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, avait au préalable vivement regretté les décisions et actions de la Russie.

Les prochaines heures et prochains jours seront critiques. Le risque de conflit majeur est réel et doit être évité à tout prix, a-t-elle dit lors de la réunion.

Nous restons ouverts à la diplomatie, pour une solution diplomatique. Pour autant, nous n'avons pas l'intention de permettre un bain de sang dans le Donbass, a rétorqué l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia.

Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont condamné les agissements de la Russie, à l'instar de la France, de la Norvège ou de l'Irlande, dont l'ambassadrice, Geraldine Byrne Nason, a vivement critiqué Moscou. Les actions unilatérales de la Russie ne font qu'exacerber les tensions, a-t-elle lancé.

L’ambassadeur de l’Inde, T.S. Tirumurti, a fait part de sa profonde inquiétude et a appelé à la retenue de toutes les parties, tandis que l'ambassadrice britannique, Barbara Woodward, exigeait de la Russie qu'elle fasse marche arrière et que le Brésil demandait un cessez-le-feu immédiat.

Le Ghana et les Émirats arabes unis ont aussi critiqué la Russie, réclamant désescalade et retenue.

La Chine s'est distinguée de ses partenaires en ne condamnant pas explicitement la Russie.

Tous les pays doivent résoudre les différends internationaux par des moyens pacifiques conformément aux buts et principes de la Charte des Nations unies, s'est limité à dire l'ambassadeur chinois Zhang Jun.

Est de l'Ukraine : plus de 3000 violations de la trêve, selon l’OSCE

Les observateurs de l'OSCE ont enregistré en 48 heures plus de 3200 nouvelles violations de la trêve censée être en vigueur dans l'est de l'Ukraine, ont-ils annoncé dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi.

De vendredi soir à dimanche soir, les observateurs de l'OSCE ont recensé 2158 violations dans la région de Donetsk et 1073 dans celle de Lougansk, commises en partie par les séparatistes prorusses en guerre contre Kiev.

Il s'agit principalement d'explosions, selon ce bulletin de l'OSCE, qui a également des observateurs postés aux points de passage permettant d'entrer dans ces deux régions et d'en sortir.

Avec les informations de Agence France-Presse

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