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ArchivesLa revanche des descendants de Louis Riel

Groupe de Métis qui marchent dans une rue en tenant une banderole avec l'inscription « Métis Lands ».

Téléjournal Le Point, 3 avril 2006.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

En 1870 à la fondation du Manitoba, le gouvernement canadien promet aux Métis de la nouvelle province 1,4 million d’acres de terres, y compris ce qui est aujourd’hui Winnipeg. Une promesse qui ne sera jamais tenue. Retour sur la longue bataille des Métis du Manitoba pour faire valoir leurs droits territoriaux.

Des promesses ont été faites aux délégués de Louis Riel quand ils ont rencontré le premier ministre John A. Macdonald.

Une citation de Thomas Berger, avocat

Les terres promises aux enfants de la nation métisse seront plutôt offertes aux colons en provenance du Québec et de l’Ontario à la fin du 19e siècle.

Descendants des unions entre les Autochtones et les Canadiens français et fondateurs du Manitoba, les Métis sont chasseurs, commerçants et peu d’entre eux sont agriculteurs.

Or, avec l’expansion vers l’Ouest, le gouvernement souhaite voir les immigrants cultiver les terres. Les Métis sont perçus comme une entrave au développement du Canada et se voient dans l'obligation de monter au nord-ouest, vers Saint-Louis, Saint-Laurent et Batoche.

100 ans après le dernier affrontement de Louis Riel, le 9 mai 1985, la journaliste Sylvie Robillard de Régina s’entretient avec des descendants de la nation métisse qui lui parlent de la bataille de Batoche. Une guerre contre l’invasion des colons sur leur territoire et la reconnaissance de leur mode de vie.

Le Point, 9 mai 1985

La bataille de Batoche de mai 1885 fait 25 morts et des centaines de blessés. 1000 soldats canadiens affrontent 300 Métis. Louis Riel et ses confrères de la rivière Rouge combattent alors l’armée canadienne. Riel sera pendu à la suite de ce soulèvement.

En 1981, la Fédération des Métis du Manitoba (FFM) intente une action contre le gouvernement fédéral devant la Cour du Banc de la Reine. La FFM soutient que le gouvernement fédéral a enfreint sa promesse contenue dans la Loi de 1870 sur le Manitoba.

Pour faire valoir leurs droits, les Métis s’appuient sur l’Acte de Manitoba où il est écrit que des lots de terre seront donnés aux enfants des familles métisses.

Le 9 septembre 1987, Louise Beaudouin présente au Point un reportage sur les revendications des Métis.

Téléjournal, 9 septembre 1987

Les 60 000 Métis du Manitoba sont alors en attente d’une décision qui leur permettra d’entamer des poursuites judiciaires contre Ottawa. Au début de l’année 1987, la cour donnait raison aux Métis dans leur droit d’entamer des poursuites contre Ottawa, mais le gouvernement canadien tente d'infirmer la décision, car il estime que la poursuite n’est pas justifiée.

Les Métis ne souhaitent pas la restitution des terres, mais visent plutôt des compensations financières pour ces territoires promis à leurs enfants par le premier ministre John A. Macdonald il y a 117 ans. Les terres, qui comprennent la ville de Winnipeg, valent en 1987 deux milliards de dollars.

Pendant une décennie, le gouvernement fédéral réussira à éviter le procès par le dépôt d’une requête pour obtenir la radiation de la déclaration judiciaire des demandeurs.

Denis Gagnon, de la Chaire de recherche du Canada sur l’identité métisse, explique : Comme le gouvernement n’a pas reconnu, ni respecté son engagement envers les Métis en 1870, il n’est pas étonnant que les Métis du Manitoba, ni que leurs ancêtres, n’aient jamais cédé leur titre ancestral sur la terre. Pour eux, ce territoire-là leur a été volé.

Le 3 avril 2006 au Téléjournal, le journaliste Frédéric Arnould revient sur le conflit entre les Métis du Manitoba et le gouvernement fédéral alors que ces derniers préparent leur poursuite.

Téléjournal Le Point, 3 avril 2006

Les Métis du Manitoba subissent des revers en 2007 lorsque le juge MacInnes rejette l’action. La nation métisse est tenue de prouver qu’elle détenait les terres collectivement.

Devant la Cour d’appel en 2010, c’est un autre revers pour la FFM qui doit faire un pas en arrière, mais le juge définit alors clairement l’obligation fiduciaire d’Ottawa de donner les terres ou à défaut d’indemniser.

Téléjournal, 8 mars 2013

En 2013, cette bataille juridique vieille de 30 ans sur une promesse vieille de 140 ans prend fin. Les Métis remportent une victoire historique.

La Cour suprême du Canada leur accorde raison. Ottawa devra donc négocier des mesures de compensations avec les Métis. Le gouvernement du Canada a porté atteinte à l’honneur de la couronne, écrit la Cour suprême.

Pour les Métis, cette victoire consolide la place qu’ils occupent dans l’histoire de la fondation du Manitoba, mentionne la journaliste Catherine Dulude au Téléjournal le 8 mars 2013.

Grâce à cette victoire en Cour suprême et aux documents qui en découlent, le peuple métis peut maintenant négocier avec le gouvernement.

En mai 2016, un protocole d’entente est signé entre le gouvernement canadien et la MMF. Les Métis du Manitoba espèrent toujours des compensations financières pour leurs communautés.

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