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Dans les coulisses du tournage de la série Pour toi Flora

Le tournage de la série sur les pensionnats pour Autochtones Pour toi Flora se termine cette semaine dans la région d’Ottawa-Gatineau. Radio-Canada vous invite en exclusivité dans les coulisses de ce tournage.

Une équipe de cinéma en train de tourner une scène sur une patinoire extérieure.

L'équipe de production de la série « Pour toi Flora » était au parc Rockcliffe à Ottawa, lundi, à quelques jours de la fin du tournage.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

Parc Rockcliffe, à Ottawa, lundi après-midi. Sur une grande patinoire conçue pour le tournage de la série Pour toi Flora, une dizaine d’enfants jouent au hockey... comme s’ils étaient en Abitibi dans les années 1960.

Tournée en grandes parties à Ottawa et à Gatineau, ainsi que dans les communautés de Kitigan Zibi et de Maniwaki, la télésérie Pour toi Flora se veut un portrait de la réalité des pensionnats pour Autochtones, produite par la compagnie gatinoise Nish Media.

En avant-plan, un panneau affichant les heures d'ouvertures d'un parc. En arrière-plan, une patinoire dans une forêt.

Lundi, l’équipe de production était au parc Rockcliffe, à Ottawa, pour tourner les scènes d’un match de hockey.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

Dernière journée de tournage pour les enfants

La série de six épisodes suit la vie de jeunes enfants autochtones séjournant dans un pensionnat dans les années 1960, au Québec. Divisée en trois époques, elle montre l’impact que continuent d’avoir ces établissements sur leur existence, de 1960 à aujourd’hui, en passant par les années 1990.

Aujourd’hui [lundi 15 novembre], c’est notre dernière journée de tournage avec les enfants [autochtones]. On leur dit "au revoir", mais c’est un "au revoir" rempli de fierté, souligne la scénariste et réalisatrice mohawk Sonia Bonspille Boileau, qui signe sa toute première série télévisée avec Pour toi Flora.

Une équipe de cinéma en train de tourner une scène sur une patinoire extérieure.

Une « fraternité » s’est rapidement installée entre les jeunes comédiens autochtones et les acteurs professionnels non autochtones, soutient la cinéaste.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

En plus de notamment mettre en vedette les comédiens André Robitaille, Jean-Carl Boucher, Théodore Pellerin et Virginie Fortin, la série met de l’avant de jeunes talents autochtones pour incarner les enfants.

Je veux une authenticité [à l’écran]. J’ai fait un casting de terrain assez long. Je suis allée dans les communautés un peu partout, explique Sonia Bonspille Boileau. Ce n’est pas juste le talent. Il faut aller chercher aussi la confiance, la relation avec la famille et la compréhension des textes. Tu bâtis quelque chose de beaucoup plus gros que juste une performance à l'écran.

Une femme souriante avec un casque d'écoute autour du cou devant une patinoire extérieure.

La série « Pour toi Flora » est le « plus gros projet » de la scénariste et réalisatrice Sonia Bonspille Boileau.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

En l’honneur des survivants [des pensionnats pour Autochtones], j’avais envie de raconter leur histoire, mais surtout, je voulais la raconter avec eux, explique la scénariste et réalisatrice.

On est en train de bâtir des ponts, pas juste à l’écran, mais derrière l’écran aussi.

Une citation de Sonia Bonspille Boileau, scénariste et réalisatrice de la série Pour toi Flora

Pour elle, le plus difficile émotivement est de voir cette lourde histoire portée par de jeunes enfants. De les remettre dans un pensionnat, leur faire revivre certaines scènes. Il y en a qui sont très difficiles, confie-t-elle.

Des enfants qui jouent au hockey sur une patinoire extérieure.

Entre les prises, les jeunes comédiens s’amusaient et jouaient ensemble. « On se laisse de la place pour vivre nos émotions », raconte Sonia Bonspille Boileau.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

Pour Sonia Bonspille Boileau, il s’agit du plus gros projet de sa vie, tant sur le plan technique que pour l’implication et la durée.

La cinéaste a commencé à travailler sur le scénario en 2017, mais le tournage a ensuite été repoussé en raison de la pandémie.

Une boîte de rangement contenant des masques sur le bord d'une patinoire extérieure.

Pandémie oblige, les comédiens devaient ranger leur masque dans un compartiment à leur nom et les remettre entre les scènes.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

Près de quatre ans plus tard, la série aura nécessité une quarantaine de journées de tournage. Ce n’est pas évident de faire [un tournage] comme celui-là en temps de COVID-19, mais [malgré les mesures], on a réussi à passer le message qu’on voulait passer, croit Sonia Bonspille Boileau.

Par ailleurs, pour mettre en scène l’histoire de la série, l’équipe a notamment dû recréer un pensionnat au complet, en plus de bâtir une patinoire au centre du parc Rockcliffe.

Deux personnes en train de nettoyer une patinoire avec des pelles à neige.

La construction et l’entretien de la patinoire ont nécessité une dizaine de journées de travail pour les membres de l’équipe.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

Raconter l’histoire des survivants

Pour jouer son rôle du père Bédard, le responsable du pensionnat dans la série, le comédien André Robitaille a travaillé avec des aînés autochtones - Normand et son épouse Émilie, deux survivants des pensionnats - pour apprendre la langue anishnabemowin.

Ç’a été un défi fort et costaud. C’est une langue dont je n’ai aucune référence, alors j'ai appris mes répliques syllabe par syllabe. J’ai mis des heures là-dessus, raconte-t-il. On assume l’accent francophone que j’ai, mais c’était essentiel de le raconter comme ça [pour être fidèle à la vraie histoire].

Car dans les pensionnats autochtones, les pères apprenaient la langue pour communiquer avec les familles et les jeunes plus facilement, afin de les amadouer et les emmener dans le pensionnat, a-t-il appris.

Un homme souriant devant un autobus à l'extérieur.

Le comédien André Robitaille a dû lire certaines répliques en anishnabemowin.

Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance

Comme il joue un personnage méchant dans la série, André Robitaille a tenu à établir des liens positifs avec les enfants. Je ne voulais pas que ce soit rough entre eux et moi, alors je suis devenu assez copain avec chaque rôle et ça m’a dégagé des censures que j'aurais pu avoir, témoigne-t-il.

Les parents et les grands-parents, qui accompagnaient les enfants, étaient toujours émus. [Voir ces images] les ramenait dans des moments très difficiles.

Une citation de André Robitaille

Les comédiens espèrent que le public en apprenne davantage sur l’histoire des pensionnats grâce à Pour toi Flora, puisqu'ils en ont eux-mêmes appris beaucoup. La première diffusion de la série sera notamment offerte entièrement en anishnabemowin, avec sous-titres en français, avant d’être diffusée en français.

Les langues autochtones, ce n’est pas juste les personnes autochtones qui doivent [les] entendre. Je veux que l’ensemble du Québec entende ça. Je suis super fière qu’on mette ça à l’écran, se réjouit Sonia Bonspille Boileau.

Pour toi Flora est la première fiction dramatique autochtone à Radio-Canada. Les six épisodes de 60 minutes seront diffusés au printemps 2022.

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