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Archives1996 : le combat du bilinguisme sur les plaques d’immatriculation au Manitoba

Plaques d'immatriculation unilingues anglaises du Manitoba

En 1996, le refus de créer des plaques d'immatriculation bilingues par le gouvernement manitobain alimente la bataille linguistique dans la province.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

En 1996, le gouvernement du premier ministre du Manitoba, Gary Filmon, dévoile une nouvelle plaque d’immatriculation pour les véhicules de la province. Ce dévoilement se transforme en nouvel épisode dans le long combat pour le respect de la langue française et des droits des Franco-Manitobains.

Une omission qui dérange

En septembre 1996, le ministre des Transports du Manitoba, Glen Findlay, dévoile en conférence de presse une nouvelle plaque d’immatriculation pour les véhicules de la province.

Une question d’un journaliste embarrasse cependant le ministre.

Pourquoi la plaque d’immatriculation n’est-elle pas bilingue?

Les Franco-Manitobains ainsi que la Société franco-manitobaine s'interrogent eux aussi.

Appuyée par un sondage, qui confirmerait qu’une majorité de Manitobains approuverait l’initiative, cette dernière demande qu’on ajoute le mot bienvenue sur la plaque.

L'accent francophone, 30 novembre 1996

Le 30 novembre 1996, l’animatrice de l’émission L’accent francophone, Josée Guérin, confirme que le gouvernement manitobain rejette la requête.

Le reportage de la journaliste Marie-Reine Roy détaille les raisons qu’invoque le gouvernement du Manitoba pour justifier son refus.

Le ministre des Transports Glen Findlay dit agir selon la volonté de la majorité des Manitobains.

Le premier ministre Gary Filmon s’appuie pour sa part sur le fait que les plaques d’immatriculation du Québec sont unilingues en français pour motiver la décision.

Le contexte juridique a peut-être aussi encouragé le gouvernement Filmon dans son objection.

Depuis 1986, la Cour suprême du Canada a adopté, dans des jugements sur la question des droits linguistiques des minorités, une vision plus restrictive que lors des années précédentes.

Nombre de Franco-Manitobains protestent contre la décision du gouvernement Filmon en apposant des autocollants avec le mot bienvenue sur les plaques d’immatriculation de leurs véhicules.

Cela n’aura aucun effet pendant des années.

Rectification après plusieurs années

Le National, 8 octobre 2009

Le 8 octobre 2009, un reportage de la journaliste Mylène Crête diffusé à l’émission Le National nous apprend que la province du Manitoba reconsidère cette décision.

Le National est animé ce jour-là par Alexis De Lancer.

Après avoir consulté plusieurs acteurs de la communauté franco-manitobaine, le gouvernement du premier ministre Gary Doer songe à créer des plaques d’immatriculation qui seraient bilingues.

Que pourrait-on lire en français sur ces dernières? Cette question fait l’objet d’une discussion au Manitoba.

Trois slogans sont proposés. Deux incluent le mot bienvenue.

Mais les Franco-Manitobains, rappelle Mylène Crête, doivent s’armer encore de patience.

C’est que le ministre des Affaires francophones, Greg Selinger, est très occupé par sa candidature pour remplacer Gary Doer comme chef du Nouveau Parti démocratique et premier ministre du Manitoba.

Téléjournal Manitoba, 13 février 2013

Le 20 février 2013, le gouvernement manitobain dévoile la nouvelle plaque bilingue, comme nous l’apprend un reportage de la journaliste Karine Morin diffusé au Téléjournal Manitoba.

À peine dévoilée, elle suscite de nouveau la controverse, comme le souligne la journaliste.

Un militant des droits des francophones, Laurent Gagnon, estime que la mesure ne va pas assez loin.

Mais comme en 1996, plusieurs Manitobains décrient la décision du gouvernement manitobain qu'ils considèrent finalement un gaspillage d’argent.

D’autres n’en voient pas l’utilité, puisqu’au Manitoba, la plupart des gens parlent anglais.

D’autres suggèrent des plaques d’immatriculation bilingues… mais en tagalog, la langue de l’importante communauté philippine qui vit au Manitoba.

En entrevue, Raymond Hébert, auteur du livre sur la crise de la langue française au Manitoba, parle d’ignorance de la part des détracteurs de la nouvelle plaque bilingue.

Ils mettent de côté toute la dimension historique et constitutionnelle de l’enchâssement des droits linguistiques des Franco-Manitobains.

Mais cette question du droit au bilinguisme dans les institutions, comme le représentent les plaques d’immatriculation, a le don de réveiller un « dinosaure [enterré] dans le sol manitobain », conclut Raymond Hébert.

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