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ArchivesDepuis les années 60, le Québec pêche la crevette nordique

Deux hommes remplissent des caisses avec des crevettes de Matane.

Pêcheurs de crevettes nordiques sur un chalutier dans le golfe du Saint-Laurent, Le Point 30 juin 1988.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, chaque printemps, des pêcheurs déploient leurs chaluts pour la pêche à la crevette nordique. Cette pêche à la petite crevette rouge, souvent appelée crevette de Matane, est pratiquée depuis les années 1960 au Québec.

Le 14 juillet 1968, Les travaux et les jours diffuse un reportage sur le thème de la pêche à la crevette, une ressource halieutique toute nouvelle au Québec.

Les travaux et les jours, 14 juillet 1968

En entrevue avec le journaliste Germain Lefebvre, le biologiste Ernest Després, de la Station de biologie marine de Grande-Rivière, nous parle de la nouvelle industrie de la pêche à la crevette nordique. Une ressource avec un fort potentiel de commercialisation.

Installé à l’usine de transformation de Rivière-au-Renard en Gaspésie, le scientifique explique que les grands bancs de crevettes sont situés dans la région de Sept-Îles, Port-Cartier, Pointe-aux-Anglais, Pointe-des-Monts et à l’île d’Anticosti.

Il existe environ 250 sortes de crevettes, celles pêchées dans le golfe du Saint-Laurent sont communément appelées crevettes de Matane ou crevettes nordiques. Mais leur nom scientifique est Pandalus boréalis.

En 1968 lors de l’entrevue, le Québec ne compte que trois bateaux de pêche à la crevette nordique.

Les travaux et les jours, 14 juillet 1968

Le capitaine Germain Lemieux est alors un des rares crevettiers de la province. Le journaliste Germain Lefebvre le rencontre au moment où il effectue son huitième voyage en mer depuis la fin du mois d’avril.

Germain Lemieux pêche avec son père depuis l’âge de onze ans. Une tradition et même une passion transmise de père en fils, puisque son propre garçon fait désormais partie de l’équipage.

Lors de l’entrevue, Germain Lemieux en est à sa deuxième année de pêche à la crevette, qu’il préfère à la pêche à la morue.

Il lance son chalut cinq à six fois par jour. En un coup de chalut, il peut attraper quelque 600 livres de crevettes.

Le 30 juin 1988, la journaliste du Point Isabelle Lemire accompagne le pêcheur Carol Soucy sur son bateau.

Le Point, 30 juin 1988

En 1965, le père de celui-ci, Clément Soucy, sera le premier pêcheur à développer le marché. Il ouvre une première usine de crevettes à Matane.

Quand on dit les crevettes de Matane, ce n’est pas les crevettes juste de Matane, ça peut être des crevettes de Baie-Comeau, Sept-Îles, Natashquan, Havre-Saint-Pierre. Il y a des crevettes partout dans le golfe du Saint-Laurent, mais c’est surtout basé sur la Côte-Nord.

Une citation de Carol Soucy, crevettier

La journaliste explique que la commercialisation de la crevette ne s’est pas faite sans difficulté.

Au départ, les gens la percevaient comme une sorte d’insecte marin. On l’appelait même la puce des mers. Pour pousser les gens à la consommer, il a fallu faire preuve d’imagination.

Les premières fois, on mettait les crevettes sur le quai en écale et personne ne voulait en manger. Il a fallu faire goûter la crevette au consommateur pour qu’il se mette à l’apprécier.

Au bout d’une semaine, les gens partaient avec des sacs pleins. Les dégustations sur les quais ont popularisé la crevette.

Une citation de Carol Soucy, crevettier

Aujourd’hui, la réputation de la petite crevette rouge n’est plus à faire. Plus goûteuses que les crevettes importées et issues de pratiques de pêche durable, les crevettes de Matane sont appréciées tant ici qu’à l’étranger.

Le Québec compte aujourd’hui quelque 50 navires-crevettiers qui sillonnent l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Les crevettiers capturent près de 9000 tonnes par an.

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